Da Vinci Talks: Jacques le Roux, conférencier, historien d’art vient en Australie

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A la fin du mois, Sydney sera hôte de trois presentations qui s’appellent The Da Vinci Talks qui auront lieu au National Art School à Sydney. Ces presentations explorent l’exposition Leonard de Vinci qui vient d’ouvrir au Musée du Louvre à Paris ainsi que l’art renaissance en general. Un autre presentation sera au sujet de l’effet de l’incendie du cathedral Notre-Dame-de Paris sur les parisiens. On a parlé avec Jacques Le Roux, l’historien d’art et conférencier qui donnera ces trois presentations.

 

M. Le Roux, vous venez en Australie ce mois-ci pour une série de trois présentations intitulées « Da Vinci Talks ». Parlez-nous de ces présentations et du public pour laquelle elles sont désignées?

Les Da Vinci Talks sont trois conférences autour de thèmes liés à l’actualité culturelle en France en ce moment, à savoir l’exposition « Léonard de Vinci » au Musée du Louvre, l’incendie de Notre-Dame de Paris et ses conséquences et l’intérêt renouvelé pour la grande période de mutations qu’a été la Renaissance. Les deux premières permettent d’échanger avec le public de Sydney un point de vue personnel et collectif sur cette actualité. Le troisième traite d’un sujet universel qui résonne avec notre propre époque. Je suis conférencier en histoire de l’art et ces présentations s’adressent à un public large, connaisseur ou amateur, australien, international ou français expatrié. Les conférences seront en anglais.

 

Le musée du Louvre vient d’ouvrir sa grande exposition au sujet des œuvres de Da Vinci à l’occasion du 500ième anniversaire de son mort. Vous connaissez bien ce lieu, ayant y mené des visites guidées pour les VIPs pendant 20 ans. Parlez-nous de cette exposition et de l’importance de Da Vinci 500 ans plus tard.

L’exposition « Léonard de Vinci » qui vient d’ouvrir au Musée du Louvre est un événement comme il y en a peu compte-tenu de la rareté de ses oeuvres et de la célébrité presque sur-humaine de l’artiste. L’attente du public est très grande et les réservations de billets montrent qu’elle est déjà un impressionnant succès. L’exposition est le fruit de 10 ans de travaux de la part de ses deux commissaires, les conservateurs du musée du Louvre Vincent Delieuvin et Louis Frank.

 

On croyait tout savoir sur Léonard de Vinci et l’exposition montre que nos idées préconçues sur lui et sa carrière avaient en partie faussé les faits. On se rend compte que la peinture était pour lui le sommet ultime des possibilités créatrices de l’Homme et que toutes les autres recherches devaient lui être liées. Et pour comprendre ce qu’il voulait représenter, il a fait un travail de recherche personnelle et autonome dans tous les domaines des arts et de la science qui n’a aucun équivalent dans l’histoire de l’Humanité. 5 siècles plus tard, cela nous parle bien sûr, parce que tout le monde aujourd’hui se pose les questions de Léonard : d’où venons-nous et où va-y-on ? Il est une source d’inspiration inépuisable.

 

On connait les maitres italiens du période renaissance, notamment Da Vinci, Michelangelo et Raphael. Pourquoi, selon vous, est-ce que les maitres les plus connus de ce période sont tous italiens?

Les grands maîtres de la Renaissance sont surtout italiens (il y en a quand même d’autres : Dürer et Holbein par exemple) parce que la structure politique de l’Italie de l’époque en de multiples territoires indépendants : Duchés, Républiques, Royaumes… créé une compétition féroce qui est à la fois militaire, économique et… culturelle. Chaque territoire veut les meilleurs artistes pour faire rayonner sa modernité à travers un art contemporain inspiré, spectaculaire et innovant. Les talents individuels sont poussés vers les sommets par cette émulation de tous les instants : en Italie à l’époque, chacun cherche à faire mieux que son concurrent, dans tous les domaines et dans les arts aussi. Les plus grands artistes ont souvent profité de cette situation, passant d’un commanditaire à un autre, comme Léonard de Vinci.

 

Vous allez parler aussi au sujet de l’incendie à la cathédrale de Notre Dame et l’effet qu’il a eu aux parisiens. Quel est le lien entre l’incendie, la cathédrale et l’œuvre de Da Vinci et les autres du période renaissance?

Il n’y a pas de lien direct bien sûr : Léonard de Vinci et les autres artistes dont je parlerai n’ont jamais vu Notre-Dame de Paris. Mais comme eux, Notre-Dame de Paris est entrée dans la mémoire collective et fait partie du patrimoine de l’Humanité. La réaction émotionnelle de stupeur et de tristesse que les Parisiens, les Français puis une grande partie du monde a ressentie en voyant les images de l’incendie de la cathédrale est proche dans sa force de celle des visiteurs qui découvrent pour la première fois (mais dans ce cas, avec émerveillement et joie) La Joconde ou La Chapelle Sixtine. C’est le pourquoi de cette émotion qui est intéressante et qu’il faut essayer de comprendre.

 

Vous avez eu une longue carrière dans les arts, ayant travaillé au Musée de Louvre mais aussi enseigné des étudiants d’art. Comment est-ce que vous avez décidé d’étudier l’histoire d’art et de travailler dans ce domaine? Quel est votre œuvre renaissance préférée?

J’ai toujours aimé les images, la photo, le cinéma et donc évidemment la peinture qui a été la première source d’images. Quand je me suis rendu compte qu’il y avait une institution à Paris qui permettait d’étudier l’histoire de art (L’Ecole du Louvre), je me suis inscrit et j’ai adoré mes études que j’ai ensuite voulu utiliser en travaillant dans le secteur. J’ai commencé par faire des visites guidées pour parler d’art avec des gens qui s’y intéressaient aussi et j’ai monté ma société de guides-conférenciers assez vite. Ca a commencé comme ça.

 

Pour mes oeuvres préférés de La Renaissance, ça peut sembler un peu facile comme réponse mais les deux décors de la Chapelle Sixtine par Michel-Ange (La voûte et le Jugement Dernier), L’Ecole d’Athènes de Raphaël et La Vierge et Sainte Anne de Léonard de Vinci me semblent indépassables : elles sont la beauté, le sens et la force réunies, une sorte de perfection artistique qui me stupéfie à chaque fois que je les vois pour de vrai ou même en reproduction. J’aime aussi beaucoup les portraits de la Renaissance (ceux de l’époque des Tudor notamment) : c’est toujours très émouvant de pouvoir regarder ces gens dans les yeux par la peinture.

Autres choses vous souhaitez nous dire?

J’espère que cette premiere saison des Da Vinci Talks à Sydney aura du succès et que le public sera heureux de regarder les images que je présenterai, d’apprendre des choses et de pouvoir échanger sur des sujets qui peuvent encore nous parler à tous malgré la distance dans le Temps. Léonard de Vinci et Notre-Dame de Paris sont bien plus proches de nous que ce qu’on imagine. Je suis très content de pouvoir venir en parler à la National Art School de Sydney.

 

The Da Vinci Talks auront lieu de 18h à 20h aux dates suivantes :

26 novembre – Leonardo Talk, humanist & visionary

27 novembre – Notre Dame Talk, the legend & the history

28 novembre – Renaissance Talk, three timeless geniuses

au National Art School of Sydney. Les billets coûtent: 

  • $55 pour les adultes,
  • $45 « les seniors »; et
  • $35 pour les étudiants (plus les frais de reservation).

Vous pouvez les acheter par ce LIEN.

 

Quel est votre oeuvre de la période renaissance préférée?

 

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