INTERVIEW: Artiste aérienne du Club Swizzle

Reading Time: 9 minutes

Interview avec Frédérique Cournoyer Lessard, artiste aérienne, du Club Swizzle qui sera à Adelaïde dès hier soir jusqu’au 31 décembre.

 

Club Swizzle est de retour à Adélaïde dès maintenant jusqu’au réveillon du nouvel an quand il y aura l’occasion de fêter le nouveau an avec des artistes du spectacle après le show. Vous pouvez acheter vos billets et voir plus des infos ici.

 

Pour ceux qui ont vu le spectacle en 2016, ce n’est pas de tout la même – les artistes sont différents, leurs numéros le sont aussi. Donc même si vous l’avez vu la dernière fois, il vaut le coup d’aller le voir cette fois aussi!

 

Mais, Frédérique n’est pas seulement une artiste aérienne. Elle produit aussi des films. Vous pouvez les regarder sur sa chaîne vimeo.

 

Est-ce que vous avez déjà vu Club Swizzle la dernière fois que le spectacle était en Australie? Irez-vous cette fois-ci? Ajoutez vos commentaires au-dessous de cette poste.

Club Swizzle (Photo par Jeffrey Feng Photography)

Vous êtes artiste aérienne ou artiste cerceau aérienne dans Club Swizzle. Comment êtes-vous devenue artiste aérienne?

En fait depuis que je suis vraiment jeune, je fais l’Ecole Nationale de Cirque à Montréal. Donc je fais ça depuis longtemps. Mais avant ma discipline était contorsion.

 

Combien de temps vous avez fait cette école?

L’école ça fait longtemps. Je suis sortie en 2005 puis j’ai un parcours un peu particulier car je suis toujours intéressé au cinéma aussi.

 

Oui, j’allais dire que j’avais vu quelques films courts que vous avez faits qui sont sur Vimeo.

Oui, je fais vraiment des films de danse, des films de cirque donc j’ai fait mes études dans le cinéma. Et puis, j’ai travaillé en corpos avec les numéros de contorsion et le cerceau aérien. Puis c’est il  y aura à peu près 2 ans, j’ai eu envie d’essayer un nouveau discipline, une discipline qui pouvait durer plus longtemps, parce que la contorsion c’est bien mais c’est plus exigeant pour le corps. Donc je voyais la trentaine – la j’ai 29 ans en ce moment.

Vous faites le cerceau aérien dans Club Swizzle.

Oui, dans Club Swizzle, je fais mon numéro de cerceau. Puis c’est ça en fait. Ça fait 2 ans et demi que j’ai voulu changer de discipline. Donc une des coaches d’Ecole Nationale de Cirque, je lui ai demandé de faire une formation privée pour ce nouveau discipline. Donc voilà, j’ai changé de contorsion à cerceau il y a 2 ans.

 

C’est beau aussi. La contorsion –c’est beau mais ça peut être dégoutant! Ça dépend de contorsion. Mais pour le dos, la contorsion c’est vraiment exigeant.

Oui c’est exigeant et c’est un métier qu’on ne peut faire jusqu’à 50 ans. Il y a une durée assez courte. Apres, le cerceau aérien, c’est exigeant aussi mais c’est quand même, je peux m’imaginer performer plus longtemps avec mon numéro de cerceau qu’avec mon numéro de contorsion.

 

Vous avez eu quel âge quand vous avez décidé que vous voulez être dans les arts de cirque?

Je crois que les arts de cirques, c’est clair que comme une vocation, je pense qu’on sait a l’intérieur de nous des qu’on a un jeune âge. Moi, je me souviens, j’avais 5 ou 6 ans, quand j’allais voir les spectacles de Cirque de Soleil, j’ai apprécié le spectacle puis en même temps, j’avais comme une espèce de force qui m’attirer vers les artistes sur scène. Ça me faisait presque de la peine de ne pas être à leur place. C’est vraiment – c’est presque physique comme sensation – je sens qu’il y a besoin d’être sur scène depuis que je suis vraiment jeune en fait.

Image prise du spectacle Club Swizzle

Et vos parents ont été favorables de tout cela?

Oui, ma mère travaille dans le milieu des arts visuels. Donc il y a toujours eu une belle ouverture dans ma famille par rapport aux arts.

 

C’est une famille créative et ouvert à cela

Oui. Puis aussi on a de la chance d’être sur Montréal parce que dans les arts de cirques, il y en a énormément de compagnies, il y a le Cirque de Soleil. Ce n’est pas facile pour nous mais on est chanceux des artistes de cirques a Montréal parce qu’il y a beaucoup d’activités qui se passe autour de cirque. C’est un art valorisé dans la ville et dans les près provinces.

 

Comment vous-êtes entrée dans le Club Swizzle?

Je suis prise dans le Club Swizzle. Je suis vraiment contente d’être entrée dans cette nouvelle équipe, dans cette nouvelle compagnie. C’est une superbe compagnie, en plus c’est ma première fois en Australie donc je me sens chanceuse. Je suis vraiment chanceuse et contente.

L’année dernière, c’est une amie qui faisait cerceau de Québec aussi. Cette année, elle était plus disponible- elle faisait un autre spectacle sur les dates de Club Swizzle, c’est elle qui a donné mon nom a la compagnie, La Soirée. Et ils ont vu mes vidéos et c’est comme ça que je suis entrée dans la compagnie. Je suis vraiment contente que c’est passe comme ça.

Laurie Hagen dans Club Swizzle

Mais le Club Swizzle c’est basé au Canada ou c’est une production australienne-canadienne?

Non, ce n’est pas canadien de tout. Je pense qu’ils sont venus une fois à Montréal. Mais vraiment c’est l’Australie, Londres avec La Soirée. Il y a La Soirée qui joue à Londres beaucoup. Puis je pense qu’ils vont aux Etats Unis, quand même souvent. Mais à Montréal, je ne les ai pas rencontrés à Montréal. C’est vraiment une compagnie australienne.

 

Je voyais que les artistes dedans, comme vous, n’était pas australiens donc je n’étais pas sûre. C’est une compagnie australienne qui prend des artistes d’un peu partout?

Oui mais c’est toujours comme ça dans les troupes de cirques. Puis je crois que c’est un bel aspect du métier aussi. A chaque spectacle, des artistes viennent de partout dans le monde. On n’est jamais que des Québécois, que des français, que des australiens. C’est vraiment à chaque spectacle, les gens viennent de Québec, d’Australie – ça crée des liens vraiment forts entre nous parce qu’on communique aussi par nos arts de mouvements pas juste par notre langue. Parfois il y a des langues qu’on ne comprend pas bien. Notre anglais est plus ou moins bon parfois. On a des liens différents parce qu’on partage un art qui est précise donc on n’a pas toujours besoin de langage pour qu’on se comprend pour créer des liens. Ca fait des énergies vraiment belles, vraiment fortes dans la compagnie.

 

C’est une compagnie assez jeune comme vous avez dit. Les gens qui sont dans la compagnie ont à peu près le même âge?

Oui. J’ai une référence un peu différente parce qu’à Montréal des compagnies engagent beaucoup, beaucoup des jeunes, jeunes, jeunes. Parce que maintenant à l’école nationale de cirque de Montréal, des jeunes sortent à l’âge de 21-22 ans puis ils sont tout de suite engagés. Des artistes sont vraiment plus jeunes.

Mais dans cette-compagnie-ci je crois que je suis – il y a Simon qui a 24 ans – mais je suis quand même dans les plus jeunes. Vous voyez que j’ai quand même 29 ans. Comparé à Montréal, quand les jeunes ont 22 ans, j’arrive dans les spectacles et je suis la plus veille. Mais en ce moment, je suis une des plus jeunes.

Mais je crois que c’est la force de la compagnie La Soirée aussi. C’est que les directeurs engagent des gens qui ont des expériences de vie, qui ont vécu d’autre chose et puis je pense que ça parait sur scène. Aussi qu’on a une maturité différente. On a des parcours particuliers. On a une vie en arrière de notre performance qui est physique ou technique. Je crois que c’est ça qui fait que le show a des points d’entre âge qui sont forts aussi.

 

Et aussi, d’être à l’étranger souvent, il faut avoir un peu de maturité.

Oui. Exactement.

 

Alors, comment faites-vous tous pour maintenir la santé, pour bien manger, pour bien dormir et tout cela quand vous faites les spectacles à l’étranger comme ça ?

Avec Club Swizzle, ce qui est bien c’est que les conditions de vie sont très bonnes. On est logé dans les appartements ou on a accès à une cuisine donc non-seulement une chambre mais on peut cuisiner nous-mêmes. Pour moi, c’est vraiment important parce que plus on se vieillie, plus on se rend compte à quelle point l’alimentation c’est important. De toujours être dans les restaurants, dans le fast food…. Donc c’est bien avec Club Swizzle parce qu’ils prennent en considération nos besoins puis nous donne des bonnes conditions de travail.

Moi à chaque fois que je pars, j’ai ma machine de cafetière italienne dans ma valise, ma Magic Bullet pour faire des smoothies pour garder une bonne alimentation.

A chaque fois qu’on a des blessures, on prend soin. On va chez le physio, mets de la glace, prends soin du corps. C’est certain qu’il faut le faire.

 

On parlant de physio et tout cela, qu’est-ce que vous faites si quelqu’un tombe, on fait quelque chose avec un muscle? Comment gérez-vous tout ça?

Normalement, c’est quand même – c’est vrai que les arts de cirques apportent des risques mais c’est quand même rare que des accidents nous obligent complètement d’arrêter de performer. Moi-même, cet été, j’ai eu un accident, j’ai arrêté de performer pendant 6 semaines. Il y a une autre personne dans la compagnie aussi qui a arrêté. On n’était pas avec la compagnie. Moi, quand j’ai eu mon accident, j’étais à aucune compagnie donc mon arrêt de travail n’a affecté personne en fait. Donc dans un sens, c’était bien, mais dans un autre pas bien parce que tous les frais de physio étaient à mes frais. Mais ça arrive, ça fait partie du métier. Je pense qu’on vit tellement bien avec le cirque que les blessures peuvent arriver mais on prend soin et puis on revient sur scène. Ça fait partie du métier.

Les Swizzle Boys nous font peur de tomber!

 

A chaque fois que je regarde les arts de mouvement et qu’il y a quelqu’un suspendu comme ça, j’ai peur! Je sais que vous êtes experte et que vous savez ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire, mais pour nous les spectateurs c’est «j’espère qu’elle ne tombe pas!» Mais c’est aussi ça la beauté.

Oui exactement. C’est ce qu’on aime aussi. Procurer aux spectateurs cette petite flamme de risque ou de peur. Ça donne des sensations fortes aux spectateurs et c’est aussi choquant.

 

Et comment décrivez-vous Club Swizzle? Pourquoi les gens doivent aller le voir?

Je crois que les gens devraient vraiment aller au Club Swizzle parce que c’est du pur plaisir du début à la fin. Dès qu’on est dans le Club Swizzle, il n’y a plus de préjuges, plus de conventions, plus de règles en fait. On peut être qui on veut, on peut s’amuser comme on veut. On peut oublier notre quotidienne… se laisser aller par des personnages qui sont extravagants qui nous font rire. C’est un spectacle très drôle. Personnellement mon numéro, je pense qu’il est plus touchant que comique mais il y a énormément de numéros qui sont drôles. J’entendais des spectateurs qui riaient – ça fait beaucoup de plaisir. Je pense que c’est une belle soirée pour s’offrir à tout le monde.

 

Moi, je l’avais vu quand c’était à Adélaïde il y a 2 ans. Est-ce que c’est les mêmes personnes?

C’est vraiment diffèrent. Il y a certaines personnes qui sont les mêmes qui font les numéros différentes. Puis le MC est diffèrent. Il y a beaucoup de différents numéros. Moi, c’est la première fois que je fais Club Swizzle. Il y a 2 nouveau Swizzle Boys. Il y a beaucoup de nouveauté. Donc ça vaut quand même la peine de revenir – c’est une soirée complètement différente en fait.

Photo du MC Reuben Kaye par Rachel Mia Matchless Glitter

Vous êtes aussi directrice artistique et vous avez fait des films. Vous avez un amour plus pour le film ou plus pour le cirque ou c’est égal?

Je crois que c’est vraiment une équilibre entre les 2 parce que le cirque dans son produit final c’est un spectacle, donc c’est un produit artistique. Dans l’absolu nous sommes bel et bien des artistes, car il faut etre très créatifs pour faire partie d’un spectacle de cirque, mais notre quotidien se rapproche beaucoup plus de celui d’un athlète dans le sens que nos journées sont 24/15 pour ça. C’est de l’entraînement physique.

Le fait de faire du cinéma me permet de créer de façon plus intellectuelle, alors que le cirque me permet de créer plus instinctivement avec mon corps. C’est très diffèrent et ces deux façons de faire m’apportent un équilibre.

Puis j’ai toujours eu la flamme, puis le goût de côté conceptuel des arts. Cette côté vraiment intellectuelle, réfléchie, la conception, la mise en scène et développer des personnages et tout ça. Donc je crois que j’ai besoin de combler ce côté-là avec le cinéma. C’est bien parce que je réalise des films de danse et des films de cirque donc je retrouve ce côté de la mise en scène plus que la côté de la performance, ça équilibre mon besoin de créer intellectuellement et de créer physiquement.

 

C’est complémentaire.

Oui, exactement.


Achetez vos billets pour Adélaïde maintenant: https://www.adelaidefestivalcentre.com.au/events/club-swizzle/

Le spectacle sera ensuite à Perth du 25 janvier au 25 février : https://fringeworld.com.au/whats_on/club-swizzle-fw2018

 

Related Posts

Matilda Marseillaise

En savoir plus sur Matilda Marseillaise

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading