Compagnie Archibald Caramantran, une Cie française qui créé des marionnettes géantes en papier mâché, vient en Australie pour le festival WOMADelaide ce mars. Il y a quelques semaines, on a parlé avec Olivier Hagenloch, fondateur de la Compagnie Caramantran.
Vous venez avec votre Compagnie Archibald Caramantran à Adelaide pour le festival WOMADelaide. Est-ce que vous avez déjà été ?
Ah, non. Jamais été. C’est la première fois que la compagnie va en Australie pour jouer.
Parlez-nous de vos marionnettes.
Oui, c’est des marionnettes, mais des marionnettes géantes. Ils font entre 4 et 5 mètres de haut.
Quand même!
Oui, quand même. C’est très grand. Très volumineux. Tout ça, ça bouge, les mains, les bras, le corps. Le corps est un peu comme un exosquelette. C’est que chaque mouvement qu’on voit avec notre propre corps, on va voir dans la marionnette.
Dès qu’on se bouge un petit peu, on se met à danser, les mains et les bras vont réagir de la même façon que nous. Donc du coup, le manipulateur est visible – il en en-dessous. Et quand on voit le manipulateur bouger, on voit la marionnette bouger. C’est la même image.
Mais qui design et fabrique les marionnettes et de quels matériels sont-elles faites?
Donc moi, je suis le fondateur de la compagnie. Je suis le directeur de l’équipe. Et je fais ça depuis 1998. En France, pour la Coupe de Monde, pour le football, on nous avait demandé de faire une cie des grandes personnes pour la parade d’ouverture pour la Coupe de Monde en 1998.
Depuis évidemment, nos marionnettes ont beaucoup évoluées. On a trouvé de nouvelles matérielles. On a fait beaucoup de recherche. Et on aujourd’hui on est installé à Carpentras en Provence dans le sud-est de la France, pas très loin d’Avignon. En France, Avignon c’est la ville du théâtre. Donc notre fabrique est à Carpentras.
Donc toutes les marionnettes de la Compagnie Archibald Caramantran sont fabriquées dans la ville de Carpentras.
Voilà, on a une grande usine où on fabrique nos marionnettes. Il y a une vingtaine de personnes dans la compagnie à travailler sur la construction. Apres, parfois, on est plus nombreux quand on a plusieurs spectacles. On embauche un peu…
Sinon, on est une vingtaine et ils ont plusieurs métiers. Il y a des sculpteurs, des peintres, des costumiers, … on a comme ça tout le temps. C’est un travail. C’est une passion.
Ce sont vraiment des artisans!
Oui. C’est tout fait à la main. Il n’y a pas de machine.
C’est un art un peu perdu on peut trouver. C’est un art qu’on ne trouve pas souvent les choses encore faites à la main.
Oui, on construit des marionnettes sur les techniques très anciennes. Le papier mâché par exemple. En France il y a une grosse tradition de Carnival et on fabrique les grosses têtes de papier mâché. En Espagne, ils fabriquent les falles, les grands personnages qu’on brûle.
A Caramantran, les personnages de Caramantran c’est celui qui est le roi du Carnival. C’est celui qu’on brûle.
Donc vous les fabriquer et puis vous les brûler!
Oui, on fabrique des géantes qu’on brûle pour faire la fête à la fin de Carnival. Donc voilà, ce sont des pièces qui sont uniques qu’on fabrique ensemble. C’est un peu spécial aujourd’hui on travaille beaucoup quand même avec des matériaux plus modernes comme de l’aluminium ou la résine– qui permet d’être léger et solide.
Justement, je me demandais s’ils étaient lourds parce que vous les avez sur les épaules.
Oui, c’est quand même relativement lourd- c’est entre 20 et 30 kilos à peu près. Donc ça fait un bon sac à dos! Mais bon, notre équipe on est tous sportif et on a une pratique un peu 10 :50 … oui, une fois qu’on l’a bien sur les épaules, on ne pense pas même plus parce qu’on est vraiment dans la danse, dans l’interaction avec le public.
D’où viennent les idées pour les personnages pour les marionnettes?
Ça, c’est avec le groupe. On réfléchit en fonction de ce qu’on a comme nouveau spectacle. On crée des marionnettes tous les ans. Et puis depuis quelques années, on est en scène, on fait des fait le théâtre de marionnettes à grand échelle souvent avec aérienne, danseurs verticale [11 :40-12 :02]. Parfois il y a le pyrotechnique quand on fait brûler les caramantrans.
Est-ce que Compagnie Archibald Caramantran va jouer avec ces éléments-là à Adélaïde, le pyrotechnique?
Non, la, c’est avec le spectacle qu’on a fait en 2007 avec la compagnie on est allé beaucoup en Afrique, au Burkina Faso. On a une compagnie cousine – on a formé là-bas une zone à fabriquer les marionnettes géantes et a apporter les marionnettes géantes. Donc il y a dans un petit village a cote de Burkina Faso. On a une autre compagnie de marionnettes géantes qui travaille beaucoup à Burkina Faso.
Donc on a créé avec eux des marionnettes géantes sur le texte d’animaux sauvages. Donc on a fait 8 personnages – un singe, un zèbre, une antilope, une girafe, … donc on a toute une série de personnages. Donc on vient à Adelaide au festival avec un grand singe, madame Antilope et on a d’autres personnages qu’on a construit au Maroc – une femme qui s’appelle Soumaya et un homme marocain traditionnel.
Quels sont les défis de faire transporter les marionnettes? Parce qu’ils sont grands.
On fabrique nos marionnettes de façon qu’elles soient complètement démontables. Donc tout ça se démonte. On voyage souvent en avion et les marionnettes peuvent entre dans l’avion. On a les grosses caisses en aluminium et on met pièce par pièce nos marionnettes dedans. Ce n’est pas très complique. Mais c’est assez volumineux. Ça prend de la place.
Heureusement que vous venez en été. Vous n’avez pas besoin de mettre les vêtements trop lourds.
On est absolument ravi d’avoir été invite à ce festival. On a rencontré le programmateur en Hongrie. Le programmateur a vu ces marionnettes-là. On est vraiment très heureux de pouvoir venir. On n’est que quelques personnes à venir au festival. Je ne vous cache pas que l’entier de la compagnie avait envie de venir!
Qu’est-ce que le public peut attendre des spectacles de Compagnie Archibald Caramantran à WOMADelaide? Est-ce que vous apportez de la musique avec vous ? Est-ce que c’est chorégraphié?
En fait, nous, on vient pour la première fois à Adelaide et on espère que ça va plaire et qu’on va avoir du succès là-bas et on a de différents types de spectacles. On a des spectacles avec des musiciens et on a des spectacles avec des marionnettes éclaires, lumineux. Là, ce n’est pas des marionnettes qui ne sont pas lumineux. Et là, on vient sans musiciens. On va danser avec la musique qu’on va trouvera sur place. Je pense qu’à WOMADelaide il y a ce qu’il faut en musique. Du coup, cette fois-ci, on vient juste avec les grandes marionnettes.
Ce n’est pas un spectacle – c’est-à-dire qu’on a des spectacles qui ont une histoire, qui ont des personnages, des comédiens ou il y a un message qui est transmis. Là, c’est des marionnettes géantes qui ambulent, qui danse, qui jouent avec le public et on peut se prendre en photo, etc. Donc, il n’y a pas d’histoire en soi. Mais les personnages qu’on amène rencontrent quand même quelque chose. C’est-à-dire, c’est quand même, l’Afrique, les animaux et la façon dont on a construit nos personnages, il y a quelque chose d’humanité et de territoire et de la terre et de préserver le vivant. Ce n’est pas un message qui est dans un texte ou dans un propos théâtral mais c’est un message qui est apporté par les personnages qu’on anime.
Vous venez d’une famille d’artistes de rue n’est pas?
Moi, oui. Je suis d’une artiste de rue. Depuis tout petit, je fais des festivals de théâtre de rue…
Donc vous avez joué dans des spectacles en tant que l’enfant?
Non, je faisais partie de ce monde-là parce qu’en France il y a une tradition de théâtre de rue qui est née aux années 80. Donc moi, je n’ai pas participe forcement aux spectacles mais j’étais habitue aux répétitions, aux préparations, aux voyages parce qu’on passait beaucoup de temps en camion allant d’une ville a un autre. Et maquillage, les costumes…
J’ai commencé à travailler comme sculpteur et comme peintre. Avant de découvrir les marionnettes, j’étais plutôt sur le plastique. Et puis, petit à petit, je suis parti une fois en Inde et là je me suis formée en … marionnettes.
On peut dire que ce parcours a été un peu le destin avec une famille qui était déjà dans les arts!
Hihi. C’est la chance de rencontre, la chance de spectacles. Ca fait plus de 20 ans que je fais ça, que je construis des marionnettes géantes. On a fait des spectacles à l’opéra aussi. Aujourd’hui on aime beaucoup la rue, on aime beaucoup le contact avec le public, et on aime beaucoup commencer avec des toutes petites choses qui vont grossir au fur et mesure au parade, au fer et mesure des éléments, les marionnettes, la musique, et cetera, pour arriver sur un spectacle final avec la dernière création, ça s’appelle La Volière et ça c’est des oiseaux suspendus avec des cordes au-dessous. C’est le spectacle aérien.
Je veux bien voir ces marionnettes géantes parce qu’ils sont déjà impressionnantes en image donc en vie réelle ils doivent être encore plus impressionnantes!
Vous pouvez voir les marionnettes géantes de la Compagnie Archibald Caramantran tous les jours à WOMADelaide ce mars.
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Si vous pouvez créer une marionnette géante, quel personnage créerez-vous?