Novembre est un long métrage plein d’adrénaline du réalisateur Cédric Jimenez, qui nous place au cœur de l’enquête terroriste dans les 5 jours qui suivent les attentats de Paris du 13 novembre 2005, alors que la police tente dans l’urgence de trouver les responsables et de les empêcher de frapper à nouveau.
Le premier signe pour la police que quelque chose ne va pas dans la capitale française est que tous les téléphones commencent à sonner un par un jusqu’à ce que tous les téléphones du bureau sonnent. Comme il s’agit d’un vendredi soir normal, il n’y a qu’un seul enquêteur dans le bureau antiterroriste. Il apparaît rapidement que quelque chose ne va pas du tout. Plusieurs attentats ont été perpétrés dans des bars de Paris et le stade de Saint Denis.
Bientôt, le bureau vide se remplit d’employés, tous chargés de trouver les auteurs de l’attentat et d’empêcher d’autres attaques. Peu après, on apprend que des hommes armés ont pénétré dans un concert au Bataclan. Alors que le nombre de victimes augmente, les enquêteurs sont poussés à travailler le plus rapidement possible.
Les enquêteurs sont confrontés à une avalanche d’appels à la ligne téléphonique antiterroriste et ont la tâche peu enviable d’essayer de faire la part des choses entre ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas. Il y a des fausses pistes, des appels évités de justesse, des personnages louches qui ont un comportement criminel et qui agissent de manière décalée, mais qui n’ont rien à voir avec ces attentats. Il y a des personnes soupçonnées d’avoir un lien avec les attentats et les agresseurs qui sont amenées à être interrogées, mais qui n’ont aucun intérêt à aider la police.
Parmi tous les appelants se trouve une femme nommée Samia, jouée par Lyna Khoudri (L’extraordinaire, le film d’ouverture de l’AFFFF 2020), qui appelle et mentionne un détail sur les assaillants qui amène l’enquêtrice Inès, jouée par Anaïs Demoustier (qui était dans Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser à l’AFFFF de cette année et dans Les Amours d’Anaïs à l’AFFFF de l’année dernière), à penser que cette information vaut la peine d’être examinée. Cependant, son collègue, Marco, joué par Jérémie Renier (qui a joué dans L’Homme de la cave en 2021 et dans le film Saint Laurent en 2014), est douteux et pense que Samia peut s’égosiller ou simplement leur mentir. Anaïs Demoustier et Lyna Khoudri ont toutes deux été nommées pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle aux César 2023 pour leur rôle dans Novembre. Les deux actrices ont une capacité impressionnante à représenter des émotions et des tensions intenses à l’écran.
Le film Novembre montre également le lourd tribut payé par les enquêteurs. Travaillant jour et nuit depuis les attentats, les enquêteurs commettent des actes erronés. Ils font preuve d’émotion et vont trop loin. Ils agissent d’une manière qu’ils ne feraient pas normalement s’ils étaient calmes, calmes et sereins. Après tout, il s’agit d’êtres humains. Des humains qui font tout ce qu’ils peuvent pour retrouver les derniers agresseurs avant qu’ils n’attaquent à nouveau. La tension et la pression ressenties par les enquêteurs sont palpables. Les moments de silence sont rares et constituent une forte juxtaposition qui souligne à quel point la situation est chaotique.
Novembre est un film sur le terrorisme typiquement français, qui contraste fortement avec la façon dont le cinéma hollywoodien traite le sujet. Il n’y a pas besoin de musique dramatique pour s’assurer que le public est conscient de la tension (la partition de Guillaume Roussel était parfaitement équilibrée pour le film). Rien n’est exagéré. Même la scène décrivant ce qui fut en réalité une fusillade d’une heure avec 5 000 coups tirés est courte mais décrit bien l’intensité de cette bataille. De même, alors que dans les séries et films policiers américains, la police zoome sur des photos floues pour obtenir des images cristallines, en Novembre, les enquêteurs travaillent avec la technologie telle qu’elle existe réellement – vous ne pouvez pas obtenir une image cristalline d’un visage à partir d’une photo CCTV floue – la personne sur cette image floue est-elle bien celle que vous pensez ?
Novembre est un film sur les suites des attentats, pas sur les attentats eux-mêmes. Les scénaristes et le réalisateur ont décidé ensemble qu’ils ne voulaient pas montrer les attentats – ils ne voulaient pas les reconstituer. Le réalisateur Cédric Jimenez affirme qu’il n’aurait jamais fait le film s’il s’était agi de recréer les attentats, déclarant : « J’aurais trouvé cela obscène, véritablement obscène ». Le scénariste Olivier Demangel a déclaré : « Plus que le choc, j’ai voulu travailler sur l’onde de choc ». Les victimes des attentats n’apparaissent que brièvement à l’écran, mais c’est au service de l’enquête.
Il n’y a pas non plus de personnage principal dans Novembre, ce qui est logique puisque l’enquête porte sur la structure pyramidale au sein de la DSAT. L’enquête est supervisée par Fred, interprété par Jean Dujardin, nommé au César 2023 pour son rôle dans le film (il était aussi dans Sur les chemins noirs à l’AFFFF cette année). Il rend compte à Héloïse jouée par Sandrine Kiberlain (On est fait pour s’entendre et Un autre monde du dernier AFFFF). Marco coordonne les enquêteurs. Puis il y a Inès et les autres policiers qui travaillent sur l’enquête et la surveillance.
Novembre a été nommé pour un nombre impressionnant de 7 prix aux César 2023 : Meilleur réalisateur, Jean Dujardin pour le meilleur acteur, Anaïs Demoustier et Lyna Khoudri pour le meilleur second rôle féminin, meilleur montage, meilleur son et meilleurs effets visuels. Malheureusement, le film n’a gagné dans aucune de ces catégories, mais comme toujours, la concurrence était rude.
November est un film captivant et plein d’adrénaline qui aborde les attentats terroristes de 2015 à Paris sous un nouvel angle : l’enquête policière de toute une vie. Avec une superbe distribution et une écriture factuelle, ce film vaut vraiment le coup d’œil.
5 CROISSANTS
Matilda Marseillaise était l’invitée de Palace Films lors d’une projection avancée du film pour les médias.
November est sorti en France en octobre 2022 et a fait ses débuts en Australie à l’Alliance Française French Film Festival avant une sortie générale par Palace Films la semaine prochaine, le 11 mai 2023.
Un autre film de l’AFFFF qui est sorti depuis est L’Innocent. Lisez notre critique de ce film ici.
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