Vendredi dernier, le 18 janvier, au Magic Mirrors Spiegeltent, Nakhane de l’Afrique du sud a joué son seul concert à Sydney Festival.
Si vous ne connaissez pas encore le trentenaire Nakhane, il semble que ça ne va pas tarder. Sydney Festival le décrit comme «sur une voie rapide du statut de superstar glam-pop».
Nakhane a acquis une notoriété (ainsi que des menaces de mort, ce qui a fait qu’il a déménagé à Londres) pour son rôle dans un film de John Trengrove, « The Wound » (ou Inexba dans la langue Xhosa). Dans ce film, Nakhane joue le rôle d’un homosexuel qui agit comme mentor dans les rituels de circoncision masculine dans les montagnes de l’Afrique du sud rurale. Ce film a été controversé non seulement pour avoir montré l’homosexualité ouvertement mais aussi pour avoir révélé ces rituels, qui jusque-là, étaient restés cachés au reste du monde.
Le programme du Sydney Festival program a promis un concert de musique électro-pop avec des cordes aigues et de la percussion mbira africaine.
Nakhane a étourdi avec sa veste rouge grande ouverte. Il a été décrit comme ayant des «vocales émotives et fragiles, qui rappelle Anohni et Perfume Genius, et une présence charismatique qui rappelle Grace Jones et Prince.» Ceci est vrai. Il a enchanté le public avec sa présence. Le public avait les yeux rivés sur lui. On ne peut pas nier la voix puissante mais à la fois fragile de Nakhane.
Au spectacle du Sydney Festival, Nakhane jouait des chansons de son dernier album “I will not die”, un titre pertinent vu les menaces à mort qu’il a reçu pour son rôle dans “The Wound”. Il a fait aussi quelques reprises y compris une chanson de Seal.
Cependant, quand j’entends le terme “électro-pop”, je pense aux rythmes de danse et à une piste de danse animée. Pour moi, ni l’un ni l’autre n’est présent au concert du Sydney Festival. Il n’y avait pas plus qu’un petit mouvement de droit à gauche et de gauche à droit. De plus, les chansons fusionnaient l’une avec l’autre. Apres une heure, on avait l’impression que toutes les chansons se rassemblaient.
Il y un moment amusant lorsque Nakhane révèle qu’il ne sait pas comment sortir de l’eau sa bouteille d’eau. Une femme du public a crié « sucez-le-sus ». Il l’a répété pour être sur d’avoir bien entendu avant de faire justement cela. Il fait remarquer effrontément « de son talent » avant de rire et de rassurer le public qu’il est « un artiste sérieux ». Des petits moments comme cela montrent la personnalité coquine de Nakhane.
Apres avoir joué une chanson, qui était un peu trop religieuse pour le public, plutôt séculaire de Sydney, Nakhane nous explique qu’il a toujours aimé les hymnes mais qu’il n’existe pas d’hymnes homosexuels. Qu’est-ce qu’il a fait donc? Il s’est mis à écrire « une hymne homosexuel qui contient du sexe anal ». Il dédie sa prochaine chanson à sa grand-mère tout en disant « qu’elle l’aurait aimée». Le public était à la fois stupéfait et confondu en se demandant: mais quelle chanson va-t-il jouer maintenant? La chanson était, bien sûr, la chanson dont il venait de parler!
Nakhane a une voix étonnante et une panoplie vocale impressionnante mais malheureusement son concert au Sydney Festival manque de la dynamisation à laquelle on s’attendait pour un concert d’ « électro-pop ». Nakhane reste un artiste à regarder et si vous enlevez la définition et contrainte du terme « électro pop », c’est un artiste ensorcelant.
3.5 CROISSANTS
Matilda Marseillaise était l’invitée du Sydney Festival