Paris Combo jouera 3 concerts à l’Adelaide Cabaret Festival 2023 en homage à leur Belle

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Le groupe français Paris Combo présentera 3 concerts à l’Adelaide Cabaret Festival 2023 en exclusivité australienne le mois prochain. Ces concerts seront un vibrant hommage à leur charismatique chanteuse et compositrice Belle du Berry, décédée subitement en 2020, à l’âge de 54 ans seulement, à la suite d’une brève bataille contre le cancer. Sa disparition est une perte tragique pour tous ceux qui ont été touchés par sa présence charismatique en tant qu’interprète et auteur-compositeur au cours d’une carrière de 30 ans et de plus d’une centaine de chansons.

Paris Combo

Paris Combo joue un mélange de jazz manouche swinguant, de cabaret, de pop française et de rythmes latinos et moyen-orientaux. Leur carrière s’étend sur plusieurs décennies, ils ont sorti 7 albums studio et ont acquis une renommée internationale qui leur a permis de se produire dans des salles et des festivals réputés tels que l’Olympia, le Grand Rex, la Cité de la Musique, les festivals de jazz de Nice et de Montréal, le SF Jazz et le Hollywood Bowl, pour n’en citer que quelques-uns.

 

Ils se produiront à 10 avec quelques chanteurs invités : Carmen Maria Vega, Billie, Aurore Voilqué et Mano Razanajato. Vous pouvez apprendre plus sur eux a la conclusion de l’article.

 

Nous discutons avec David Lewis, pianiste et trompettiste à Paris Combo depuis 1995 et mari de Belle, qui est tragiquement décédée peu de temps après l’enregistrement de leur dernier album Quesaco ?

 

D’abord David, je voulais présenter mes condoléances pour Belle. C’est très triste et ça doit être énormément difficile pour vous.

Merci beaucoup. Oui, ce n’est pas facile mais avec cet évènement je pense que ça aide à réconforter les gens, les gens qui ont aimé beaucoup son travail. Ça réconforte aussi ceux qui participent à l’événement. Ça aide des musiciens du groupe des autres chanteurs qui aimaient beaucoup Belle aussi.

 

Et pour vous aussi c’est réconfortant ?

Pour moi aussi. C’était difficile au début. L’année dernière, nous avons fait un hommage au New Morning à Paris. Ce n’était pas facile au début. Je me rappelle des premières répétitions où on jouait des chansons sans elle, après avec d’autres chanteurs. Mais il y a quelque chose de très bénéfique dans la musique et le fait de partager ça entre nous et avec le public. Ça aide tout le monde de guérir un peu.

 

Vous venez de mentionner le concert que vous avez donné au New Morning à Paris. Les concerts que vous allez jouer au festival de cabaret d’Adélaïde sont-ils les mêmes que ceux du New Morning, avec les mêmes chansons ?

Oui, il y aura beaucoup des mêmes chansons, mais ce sera différente dans le sens que, au New Morning, il y avait énormément d’invités. Il y avait beaucoup de gens, je crois, qui avaient entre 10 à 15 personnes qui sont passés sur scène avec une sorte de groupe de quatre chanteurs qui étaient un peu les piliers du spectacle. C’était des Carmen Maria Vaga, Billie, Aurore Voilqué, Mano Razanajato, qui était l’ancien bassiste du groupe aussi. Et donc pour Adelaide, on reviendra avec ces quatre personnes, ce qui est déjà pas mal.

 

C’est bien. Et est-ce que vous avez travaillé souvent avec eux?

Oui. En fait, Carmen a travaillé pas mal avec Belle. Belle a écrit des chansons pour elle sur un album. D’ailleurs, on avait écrit tous les deux une chanson pour elle sur un album. On était liées et se suivaient mutuellement. Et je pense qu’il y a des affinités musicales et en tant qu’artiste.

 

Mais en fait c’est le cas des quatre chanteurs. Mano, on était ensemble pendant dix ans. Dans les premiers dix ans du groupe, il était bassiste et chanteur. Aurore Voilqué, c’est une musicienne qui est très actif dans le jazz et notamment dans le jazz manouche. Et elle nous a programmé aussi dans son club à l’époque. Et l’autre chanteuse, Billie – Belle a écrit des chansons pour elle aussi et c’est quelqu’un qui nous connaît bien et qui connait beaucoup de chansons du groupe.

 

Donc ils sont tous un peu liés au groupe de toute façon.

En fait, dès le départ, même au New Morning, c’était vraiment le principe. On n’est pas allé chercher des stars forcément, même s’il y en a comme Carmen, qui est quelqu’un de très connu aussi dans son milieu et elle est très connue. C’est plutôt des gens qui avaient un vrai lien avec Belle et avec le travail du groupe.

 

Oui, c’est important.

Oui, et c’est important après pour faire quelque chose qui a une vraie cohérence en tant que spectacle. Parce que là, avec Adélaïde, d’une certaine manière, c’est aussi un hommage, mais en sorte c’est un événement un peu unique et on essaye de faire quelque chose qui tient debout vraiment en tant que spectacle autour des chansons de Belle et du groupe.

 

Et qu’est-ce que le public peut attendre de ces concerts à Adelaide Cabaret Festival?

Alors il peut attendre déjà pas mal de chansons que des gens qui connaissent bien le groupe connaissent. Il y a des chansons comme « Living Room », « Señor », « Moi, mon âme et ma conscience », « Fibre de verre » [qui fait partie de la bande sonore du film Tout peut arriver/Something’s gotta give] Ces sont des chansons qui sont beaucoup chantées par les uns et les autres, parfois en duo, en groupe, en ensemble et aussi des chansons de l’album que nous avons fini en 2020 et qu’on a sorti l’année dernière, qui s’appelle Quesaco ?

Qu’est-ce que ça signifie Quesaco ? J’ai essayé de trouver ça en ligne et je ne suis pas sûre que j’aie trouvé la bonne réponse.

Quesaco ? est une expression provençale. Je pense que c’est comme trop. C’est du français, mais on le retrouve dans certains écrits du 18ᵉ 19ᵉ. C’est une exclamation qui veut dire en anglais, par exemple « What’s happening? » « What’s this all about? ». 

 

Vous avez dit qu’il y aura des chansons qu’on connaît si on connait bien le groupe et aussi des chansons de l’album Quesaco ? J’ai lu aussi que vous allez présenter des titres favoris. Quelle est votre chanson favorite de Paris Combo?

Bonne question. C’est difficile c’est un peu comme dire Quel est votre enfant préféré?

 

J’imagine.

En fait, je suis plutôt très heureux d’avoir créé cet album en studio. Je crois qu’il y a plus de plus de 100 chansons dont Belle a écrit des textes, Elle a écrit des textes et souvent des musiques aussi. Donc c’est difficile à répondre.

 

Mais bien sûr, des chansons comme Living Room ou Señor, que je trouve que c’est une très, très belle chanson, mais ce serait un peu réducteur pour moi pour dire une seule chanson. Il faut demander aux fans, ça. Ils ont souvent une opinion, des opinions tranchées.

Je souhaitais aussi parler un petit peu de vous. Vous êtes trompettiste et vous avez étudié à l’époque à la Conservatoire de Paris. Pourquoi vous avez choisi la Conservatoire de Paris ?

Je ne l’ai pas exactement choisi, mais je pense que j’avais une envie même adolescent de venir en Europe, de venir en France. Ma mère était professeur de français, est écrivaine et traductrice, elle était professeur de français, donc elle nous a donné cet amour de la langue et du pays.

 

Après moi, dans mes études musicales, il se trouve à un moment donné, j’ai rencontré des musiciens qui étaient basés en Europe et qui avaient des accointances avec Paris et le conservatoire et des professeurs et j’ai eu des opportunités.

 

Mais je pense que ce n’est pas par hasard non plus. Je pense que on est toujours attiré par quelque chose et on tend. Donc voilà. Et juste en parenthèse dans le groupe, je joue du piano aussi.

 

Mais la trompette c’est votre premier amour. Ou est-ce que ca aussi c’est comme vous demander quelle est la chanson préférée ?

Non, je pense que le trompette, c’est le premier instrument.

 

Vous l’avez joué depuis votre enfance.

Oui, depuis l’âge de dix ou onze ans. J’ai joué dans des fanfares dans la ville de Hamilton au lycée.

 

Et pourquoi la trompette?

Parce que, à l’époque, c’était pareil. C’est un peu au grès des opportunités. J’avais joué la clarinette en primaire et le professeur a quitté la ville et du coup, après j’ai continué avec un autre professeur. Mais il était trompettiste donc c’était plus naturel de faire la trompette et le cornet en fait dans le lycée, il y avait le Brass band [orchestre de cuivres] comme [dans] beaucoup [de lycées]. D’ailleurs on venait à Adelaide, à Hahndorf, pour faire des concours.

 

Et vous avez fait vos débuts dans le cabaret et le théâtre, je crois ?

En fait pas exactement. En ce qu’il me concerne, c’était plutôt dans la musique, mais ma rencontre avec Belle était dans un spectacle à Paris en ’94-95 qui s’appelait le Cabaret Sauvage. C’était une sorte de revue musicale avec des clowns, des acrobates, des comédiens, des contorsionnistes. C’était un vrai spectacle de cabaret dans un Magic Mirror, un Spiegeltent.

 

Et moi, j’étais avec l’équipe de Arthur H, le chanteur. Après, on ne jouait plus avec lui, mais l’équipe est restée intacte et après on a accueilli plein d’artistes dont Belle qui chantait. Et c’est là, on s’est rencontrés et on a commencé à travailler ensemble.

 

Le Cabaret Sauvage existe encore, mais c’est un lieu en fait, c’est un nom d’un Spiegeltent à Paris.

 

Belle du Berry

On a parlé un petit peu du fait que ça été difficile au début de faire les répétitions pour les concerts à New Morning. Est ce qu’il y a des chansons que vous vous ne pouvez pas présenter parce que c’est trop personnel, c’est trop difficile ?

Non, je ne crois pas. Si c’est dans un certain sens, c’était très difficile à réécouter des chansons du dernier album.

 

Parce que vous l’avez enregistré pas longtemps avant…

Oui, on venait de l’enregistrer et il y a aussi l’association avec cette période-là. Dans les paroles des chansons du dernier album, c’est un petit peu difficile parce que quand quelqu’un nous quitte, après on interprète un peu tout ce qui a été dit ou fait à l’aune de sa disparition.

 

C’est vrai que dans les textes du dernier album, il y a des choses qu’on a l’impression que ça va droit au cœur. C’est plus difficile en plus les textes de l’album Quesaco ? Je pense que c’est l’album le plus personnel que Belle a écrit. Souvent des chansons, sur les autres albums, il y a un côté narratif qui déplace un petit peu par rapport à quelqu’un qui parle en première personne. Tandis que dans le dernier album, je pense que c’est plus personnel, plus intime, donc c’est d’autant plus émouvant par rapport à ce qui s’est passé.

Pour le public français, à part quelques mots en anglais, vos chansons sont en français donc les francophones n’ont pas des problèmes pour comprendre les chansons de Paris Combo.

Oui, il y a des titres, il y a quelques mots en anglais dans les textes, mais pour la plupart des textes que Belle a écrit pour Paris Combo, c’est vraiment en français. Après, il y a des choses comme le refrain de Living Room. Le living room est un mot français aussi.

 

Il y a une chanson de Gainsbourg qui parle de living room aussi. [LA CHANSON EST INTOXICATED MAN]

 

Donc, il n’y a pas un problème avec le public français ou francophone. Mais comment faites-vous pour que les publics non francophones puissent comprendre vos chansons ?

C’est une bonne question parce que je pense que c’est une question aussi par rapport à notre venue à Adelaïde. C’est à dire que Belle avait une vraie donne pour, en quelques mots entre chaque chanson, donner le cadre et sans traduire le texte en entier, donner vraiment le sens au public en parlant en anglais.

 

Et tous les deux, on faisait presque un numéro de clown parce que moi je l’ai aidé un peu avec son anglais. Belle en parlait bien, mais c’était un peu un rapport un peu ludique qu’on avait et c’était une manière de déjà partager le sens de la chanson et le texte avec le public.

 

Donc à Adelaide, comme je vous ai dit, c’est vraiment un spectacle – c’est un hommage – mais c’est un spectacle. Donc moi et les autres artistes, on va tâcher aussi de faciliter l’entrée des publics dans les textes. Cependant, je pense que ce n’est pas important, que quelqu’un comprend tous les mots et de toute façon c’est impossible à avoir à moins d’avoir un public totalement francophone. Mais il faut le donner un peu des fenêtres pour que les gens puissent voir.

 

Et après dans ce qu’on va faire aussi – il y aura un aspect purement musical et spectaculaire – c’est d’avoir ces quatre très belles artistes qui sont très motivées aussi. Ils sont très contents de venir en Australie. Je sais que Carmen Marie Vega, elle est déjà venue -c’était pour So Frenchy So Chic, je crois.

 

Donc il y a une grande enthousiasme et motivation. C’est pour moi, c’est très touchant de voir aussi l’adhésion des artistes à ce projet-là. Pour revenir un peu à ce qu’on disait au début, c’est ça qui nous réconforte et qui nous aident à faire face aussi.

 

Aussi, il y aura notre fille Ella qui va chanter à Adelaide. Donc elle chantera une chanson.

 

Et vous venez uniquement pour le festival de cabaret d’Adelaide ?

Heureusement que le festival de cabaret d’Adelaïde a décidé d’assumer et embrasser ce spectacle comme un exclusivité. Après ça, bien sûr, on aurait voulu éventuellement faire d’autres villes en Australie, mais c’était très difficile avec les plannings des uns et des autres et des planning des lieux de faire ça. Donc c’est pour ça qu’on vient faire ces trois concerts.

Nous remercions David Lewis pour cette interview et nous avons hâte de voir Paris Combo à l’Adelaide Cabaret Festival le mois prochain.

©Jorge Fidel Alvarez

INFOS CLÉS POUR PARIS COMBO À L’ADELAIDE CABARET FESTIVAL 2023

QUOI : Paris Combo en exclusivité à l’Adelaide Cabaret Festival 2023

QUAND : 3 concerts seulement :

  • vendredi 9 juin, 20h30
  • samedi 10 juin, 17h
  • dimanche 11 juin, 19h30

OÙ : Le Dunstan Playhouse, Adelaide Festival Centre, Adelaide

COMMENT : Achetez vos billets par ce lien : https://cabaret.adelaidefestivalcentre.com.au/whats-on/paris-combo

COMBIEN : Les prix des billets sont les suivants :

Réserve A : 84 $

Premium : 89 $

 

LES MUSICIENS QUI SERONT AVEC PARIS COMBO À L’ADELAIDE CABARET FESTIVAL SONT:

Carmen Maria Vega – chant

Billie – chant

Aurore Voilqué – chant, Violon

Mano Razanajato – voix, contrebasse

David Lewis – trompette, piano et direction musicale

François Jeannin – batterie, voix d’accompagnement

Potzi – Guitare

Benoît Dunoyer de Segonzac – contrebasse

Rémy Kaprielan – sax, percussionniste, voix d’accompagnement

Julien Mathieu – ingénieur du son

Bios des artistes invités

Paris Combo - Carmen Maria Vega - Photo by Cloe Harent
Image: Cloe Harent

 

Carmen Maria Vega est née au Guatemala avant d’être enlevée par des trafiquants d’enfants à l’âge de 9 mois. Elle fut adoptée par une famille française qui n’en sache rien. Elle a grandi à Lyon. Elle chante depuis l’âge de 15 ans et a sorti son premier album en 2009. Elle a 4 albums et elle a joué dans deux films ; Le Jour de la grenouille est le plus connu.

 

Paris Combo - Billie by Sarah
Image: Sarah

 

Billie est une chanteuse lyonnaise qui chantera avec Paris Combo dans leurs concerts a l’Adelaide Cabaret Festival. Belle a écrit quelques chansons pour ses albums solos aussi. Son premier album nommé Le Baiser a été sortie en 2014 lorsqu’elle avait 30 ans. Elle a été surnommée la Vanessa Paradis Lyonnaise par le site Arlyo.

 

Aurore Voilqué - Photo by Emmanuelle Ales
Image: Emmanuelle Ales

Aurore Voilqué joue le violon depuis l’âge de 4 ans. Elle a joué dans des orchestres classiques mais aussi elle a gagné sa vie en jouant pendant plusieurs années dans le métro parisien avant de monter sa propre quartet l’Aurore Quartet en 2003. A travers le temps, elle a commencé à jouer le jazz manouche. Désormais elle joue dans les grands festivals de jazz français et sur les scènes de clubs de jazz réputés.

 

Mano Razanajato - Photo by Eric Bobrie
Image: Eric Bobrie

Mano Razanajato est un bassiste malgache qui a joué avec Paris Combo pendant une dizaine d’années à partir de 1996. Il participe également au chant et aux scats qui ajoutent à l’ambiance latine de Paris Combo.

 

Quelle est votre chanson préférée de Paris Combo ? 

 

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