Sculpture by the Sea fêtera son 22ieme édition annuelle cet octobre et novembre. Sculpture by the Sea transformera le parc de 2 kilomètres de Bondi Beach jusqu’à Tamarama Beach en parc de sculptures. Il s’agit de l’exposition de sculpture dans les lieux publics la plus grande au monde. Parmi les 100 œuvres qui y seront exposées est l’œuvre du français Robin Godde « Les Parenthèses ». On lui a parlé dans les semaines avant Sculpture by the Sea.
Votre œuvre “Parenthèses” va être exposée au festival Sculpture by the Sea cet octobre et novembre. Parlez-nous de cette œuvre. Qu’est-ce qu’elle représente?
C’est œuvre existe avant tout lorsqu’elle s’inscrit dans le paysage. Nous connaissons principalement les parenthèses à l’orale et à l’écrit, en tant que digression dans un discours et signes typographiques dans un texte. Elles orientent la parole ou le récit dans un hors-cadre pour donner des informations dont la nature nous paraît différente, accessoire ou moindre.
L’oeuvre « Parenthèses » tente de conserver ces notions en les appliquant à l’espace réel qui nous entoure, par exemple : peut-on mettre entre parenthèse un fragment de paysage?
Comme un cinéaste qui reprend l’oeil de la caméra avec ses pouces et ses index pour former un petit cadre devant sa vue, nos deux mains, courbées vers l’intérieur, mise face à face, rejoingnent la forme de l’oeuvre Parenthèses avec une hauteur de 5,50m. Elles évoquent la notion d’écho par la forme des ondes sonores que nous représentons comme des arcs de cercles et que nous essayons parfois de capter avec notre main positionnée autour de notre oreille.
Quel a été votre inspiration pour cela?
La part de symbole et de contexte prend une place importante dans mes travaux.
L’oeuvre « Parenthèses » est fait suite à plusieurs étapes de mes précédents projets. J’essayais de me représenter mentalement des grands espaces que je parcourais (paysages de montagnes et vallées) en allant d’un mont à un autre pour visualiser un site précis depuis un ensemble de points vue pour l’encercler, tel une sorte de quadrillage physique et visuel du territoire. En ce sens, mes œuvres ont toujours un rapport important à la spatialité et à celui qui parcours mes oeuvres.
Ancrées dans la sol, les parenthèses sont une référence aux repères verticale/horizontale qui ne sont qu’une représentation projetée du réel à notre échelle. Il y a donc une seule ouverture, à l’extrémité supérieure en tant que relation à la pensée, dans le cadre que forment les parenthèses.
Cette œuvre a déjà été exposée en France au jardin Godron en octobre 2014. Quels sont les défis pour faire expose un œuvre les deux bouts du monde. Est-ce que vous le reproduisez ou est-ce que vous le transportez?
De nombreux musiciens me fascinent par leur talent à poursuivre la vie d’une même oeuvre en tentant de nouvelles interprétations et compositions sur une même base. Je tente de faire de même : j’essaie de ne jamais reproduire mais de toujours continuer ce qui a été amorcé et peut-arrêté, défini et concrétisé à un moment donné. « Parenthèses » est une suite logique qui contient une part de réajustement suite à l’oeuvre réalisée en France.
Celle réalisée sur place pour Sculpture by the Sea va prendre une dimension différente car de taille, de composition et de matériaux différents.
Le défi est de travailler en amont le plus justement possible par projection et par représentation de la réalité du site car je n’ai pu le visiter avant l’installation.
C’est un temps de travail très différent que de celui dans propre atelier. Il y a une vraie richesse à explorer en travaillant avec des équipes à distance que je ne connais pas encore mais pour qui j’accorde une réelle confiance et des compétences auxquelles je crois, car une bonne partie de l’oeuvre est également à ce jour entre leur main.
Vous pouvez voir Les Parenthèses de Robin Godde avec les autres œuvres exposées du 18 octobre au 4 novembre.
