Le ténor néo-zélandais Zachary McCulloch incarne Benvolio dans la production de Roméo et Juliette de Gounod par le State Opera South Australia. Il a également travaillé avec l’Opéra National du Capitole de Toulouse et fait des tournées dans les petites villes, les écoles et les villages de la région française d’Occitanie. Nous discutons avec Zachary de cette production de Roméo et Juliette, de son travail en France, de l’opéra français et de bien d’autres choses encore. Lisez la suite pour découvrir l’interview complète.

Zachary, vous êtes un ténor né en Nouvelle-Zélande qui s’est produit dans le monde entier. Qu’est-ce qui vous a décidé à faire carrière dans l’opéra ?
C’est vrai, je suis né et j’ai grandi dans la charmante petite ville d’Invercargill. Je dois toutefois préciser que je n’en suis encore qu’au début de ma carrière, mais je suis déjà émerveillé par le chemin qu’elle m’a permis de parcourir. J’ai récemment écrit sur mon blog qu’au cours des 12 derniers mois seulement, j’ai pris quelque 42 vols et 26 trains et bus pour me déplacer un peu partout.
Une carrière sur scène n’était pas quelque chose que l’adolescent très timide de 13 ans que j’étais aurait pu imaginer. La décision de me lancer dans l’opéra n’est pas venue en un seul instant, mais s’est construite progressivement, à travers des étapes importantes, des défis et les encouragements de mon entourage : mes professeurs, mes coachs, mon agent, ma famille et mes amis. Chacun d’entre eux a joué un rôle crucial en me poussant vers cette voie.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre éducation musicale ? Avez-vous grandi dans une famille de musiciens ou avez-vous découvert l’opéra plus tard ?
J’ai commencé par suivre un programme du samedi matin appelé « Out of School Music Class » dans ma ville natale, où j’ai d’abord appris le violon, puis le chant et le piano. Ma mère était une chanteuse amateur très douée, et même si elle n’était pas professionnelle, la musique a toujours occupé une place importante dans notre vie familiale. Je me souviens que j’écoutais régulièrement un CD de la grande soprano néo-zélandaise Kiri Te Kanawa presque tous les soirs en m’endormant.
Ce n’est que lorsqu’une autre chanteuse d’opéra néo-zélandaise, Rebecca Ryan, est revenue s’installer à Invercargill après une carrière au Royaume-Uni et est devenue mon professeur de chant, que l’idée de chanter moi-même de l’opéra m’est venue. Elle m’a complètement ouvert les yeux sur cet univers. Le premier opéra auquel j’ai assisté était en fait une production itinérante de Hansel et Gretel lorsque j’étais au lycée. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment eu le déclic.
Saviez-vous dès votre enfance que vous vouliez devenir chanteur ?
Absolument pas. À l’époque, mon rêve était de devenir deuxième violoniste dans l’Orchestre symphonique de Nouvelle-Zélande, et plus précisément, dans le fond de la scène ! Mais au lycée, j’ai réussi à intégrer la chorale des élèves du secondaire de Nouvelle-Zélande, ce qui m’a permis de côtoyer de nombreuses personnes partageant les mêmes idées, toutes désireuses de se perfectionner et d’étudier le chant à l’université. Je pense qu’en grandissant et en trouvant mes marques en tant que chanteur, cet objectif a évolué et continue de le faire. Avec le soutien et les conseils appropriés, c’est peu à peu devenu ce à quoi je voulais consacrer ma vie.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le monde de la musique classique ?
Pour moi, la musique classique a toujours été la forme d’art qui reflète le plus fidèlement la condition humaine. Quand j’étais très jeune, mes grands-parents m’ont offert un coffret de cassettes contenant des valses et des marches de Strauss, ce qui m’a donné envie de me mettre au violon.
La musique classique a cette incroyable capacité à exprimer les émotions dans toute leur profondeur et leur complexité. Je suis attirée par les images et l’humanité qu’elle véhicule. Elle vous fait ressentir quelque chose de profond, d’une manière que les mots seuls ne peuvent souvent pas exprimer.
Y a-t-il eu des moments ou des personnes qui ont influencé votre parcours ?
Absolument. Mon professeur en Italie, Sherman Lowe, a été l’une des figures marquantes de mon développement. Il a eu une influence considérable sur ma façon de penser et de chanter. Des coachs comme Liora Maurer et Lucy Arner, deux figures de proue à New York, ont également joué un rôle déterminant. Je suis encore dans une phase de ma carrière où ces personnes m’influencent activement, et je leur suis extrêmement reconnaissant de leurs conseils continus.
Qui sont vos héros musicaux, et certains d’entre eux ont-ils un lien avec la musique ou la culture française ?
En tant que ténor, il est difficile de ne pas mentionner Pavarotti, qui est l’un des plus grands pour une bonne raison. Enfant, j’étais vraiment fasciné par l’histoire de France, mais curieusement, je n’ai pas été beaucoup exposé à la musique française pendant mon enfance. Invercargill est une petite ville assez isolée, construite en grande partie par des colons écossais, donc la culture française n’était pas vraiment au centre de l’attention ! J’ai découvert ce répertoire de manière beaucoup plus approfondie ces dernières années, et c’est un réel plaisir de continuer à explorer où il peut me mener.
Roméo et Juliette
Benvolio est souvent considéré comme un ami loyal et un confident. Comment abordez-vous ce personnage dans la version de Gounod ?
Dans la pièce de Shakespeare, Benvolio est un personnage important, mais dans l’opéra de Gounod, son rôle est beaucoup plus modeste : il ne prend vraiment la parole qu’à l’acte III. Ce qui est formidable, c’est que nous avons la chance de travailler avec notre fantastique metteuse en scène Rodula Gaitanou, qui a trouvé le moyen de lui donner plus d’importance tout au long de l’opéra. Cela m’a permis de développer son personnage au-delà des notes écrites sur la partition, en utilisant le mouvement et la présence physique pour montrer sa nature de pacificateur et d’ami loyal envers Roméo.
Comment trouvez-vous l’équilibre entre soutenir le drame principal et laisser votre empreinte dans un opéra en français ?
Benvolio est un rôle secondaire, et je pense que c’est à la fois un défi et un plaisir. Il faut apporter de l’énergie et du caractère sur scène, afin de renforcer le drame et d’approfondir les relations entre les autres personnages, mais il faut aussi savoir quand se retirer et laisser respirer l’histoire principale. C’est un équilibre délicat, mais quand cela fonctionne, cela élève vraiment l’ensemble.
Y a-t-il des défis ou des joies particuliers à chanter la musique de Benvolio en français ?
Participer à la grande finale de l’acte III est une joie totale : c’est l’opéra français dans sa forme la plus belle et la plus dramatique. La langue elle-même ajoute une couche de nuances et de couleurs qu’il est très gratifiant d’explorer.
Quelle a été votre expérience des opéras en français, et comment le travail sur Roméo et Juliette de Gounod se compare-t-il aux autres répertoires français que vous avez chantés ?
La musique française est toujours très raffinée, il y a une beauté subtile et complexe dans la façon dont elle est écrite. La langue et la musique sont complètement imbriquées, et en tant que chanteurs, notre travail consiste à laisser briller cette élégance naturelle.
J’ai récemment joué dans une petite production des Pêcheurs de perles de Bizet dans le sud de la France, et tout comme Roméo et Juliette, cette œuvre regorge de détails émotionnels délicats. Ces deux opéras montrent comment les compositeurs français pouvaient exprimer l’amour et le désir de manière si poétique et humaine, sans jamais devenir unidimensionnels.
Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus dans le fait d’incarner Benvolio dans cette production de Roméo et Juliette ?
Ce qui m’enthousiasme le plus, c’est l’opportunité d’apporter une réelle profondeur à un rôle qui passe souvent inaperçu. Ce n’est pas du tout le personnage le plus bruyant de l’histoire, mais comme le montre Shakespeare, c’est lui qui, à bien des égards, tient tout ensemble. Je souhaite transmettre au public la force tranquille qui se cache derrière cela : la loyauté, la compassion, l’humanité.
Que souhaitez-vous que le public retienne de votre interprétation de ce personnage ?
J’espère qu’il verra le cœur de l’amitié et de la loyauté qui traverse l’histoire. Même lorsqu’il est entouré de chaos et de conflits, Benvolio nous rappelle le besoin humain de paix et de compréhension.
La production de Roméo et Juliette par la SOSA est mise en scène par Rodula Gaitanou. Avez-vous déjà travaillé avec elle ?
Oui, en fait ! Quand je vivais à Melbourne, j’ai chanté dans le chœur de la production de Guillaume Tell par le Victorian Opera, l’un de mes premiers engagements professionnels après l’université. Rodula avait mis en scène cette production, et c’est incroyable de la retrouver aujourd’hui, environ huit ans plus tard, dans un autre registre.
Rodula a cette incroyable capacité à faire ressortir l’esprit humain dans ses récits. Elle travaille avec une telle intensité et une telle intention que ses productions semblent immédiatement accessibles et profondément ancrées dans l’émotion. Roméo et Juliette est l’opéra parfait pour ce type d’approche : intemporel, brut, il nous rappelle pourquoi l’opéra reste important.
L’opéra français
Qu’est-ce qui vous a attiré vers l’opéra français, et comment votre expérience à Toulouse a-t-elle influencé votre carrière ?
J’ai toujours eu une grande admiration pour l’opéra français. Quand j’étais étudiante, j’ai beaucoup chanté des mélodies françaises – Fauré, Duparc, Debussy – et j’ai toujours trouvé ce répertoire très raffiné et plein de couleurs. Je pense que dans cette partie du monde, nous n’avons pas souvent l’occasion de découvrir toute la richesse de l’opéra français au-delà des représentations habituelles de Carmen, ce qui, bien que compréhensible, est dommage, car il existe une multitude de musiques incroyables qui méritent d’être entendues.
À Toulouse, j’ai en fait commencé dans le cadre de leur programme Opéra Itinérant, en interprétant une production de style Commedia dell’Arte de Die Zauberflöte (La Flûte enchantée) de Mozart. Nous avons fait une tournée dans les petites villes, les écoles et les villages de la région Occitanie, allant même jusqu’à Cannes, avec plus de 60 représentations. Cette expérience a été très concrète. Le Théâtre du Capitole et la ville de Toulouse ont eu une influence considérable sur moi. Le travail que j’y ai accompli a non seulement façonné mon approche de la scène, mais m’a également conduit à m’installer en France et à y poursuivre ma carrière à long terme. Cette saison, je serai de retour au Capitole pour deux productions : The Passenger de Weinberg et Salomé de Strauss, deux œuvres fascinantes que j’ai hâte de découvrir, notamment pour pouvoir manger davantage de « chocolatines » et de cassoulet.
Comme vous venez de le mentionner, vous vous êtes produit à l’Opéra National du Capitole de Toulouse. Quels aspects de la culture lyrique française vous ont le plus impressionné ou inspiré ?
Ce qui est remarquable quand on travaille en France, surtout quand on s’est produit partout, des petits villages ruraux aux grandes salles, c’est à quel point l’art et la culture sont profondément ancrés dans la vie quotidienne. Les Français apprécient sincèrement l’opéra et le théâtre, et cela vient d’un système qui soutient incroyablement bien les arts.
On le ressent. dans le public : les spectateurs sont cultivés, curieux et engagés. Des personnes de tous âges y assistent, non pas parce que c’est à la mode, mais parce que cela fait partie de la vie. L’opéra n’est pas considéré comme quelque chose d’élitiste ou de distant, c’est une expression de l’identité nationale. Ce type d’environnement culturel vous inspire en tant qu’artiste à donner davantage, à être à la hauteur de ce niveau de respect et de curiosité.
En quoi le public français diffère-t-il de celui de l’Australie ou d’autres pays où vous vous êtes produit ?
Le public français fait preuve d’une attention silencieuse, il écoute avec intensité. On sent qu’il comprend la langue et les nuances derrière chaque phrase. En Australie et en Nouvelle-Zélande, le public apporte une chaleur et une ouverture d’esprit tout aussi merveilleuses, mais la différence est culturelle.
En France et dans toute l’Europe, l’opéra fait partie intégrante du tissu social ; c’est quelque chose qui se transmet de génération en génération. En Australie et en Nouvelle-Zélande, il est encore en train de trouver sa place. Les gens l’adorent quand ils viennent le voir – chaque fois que j’emmène des amis qui n’ont jamais vu d’opéra, ils sont époustouflés – mais il ne fait pas encore partie du rythme culturel quotidien de la même manière. J’espère que cela continuera à se développer ici et chez moi.
En quoi votre expérience en France a-t-elle influencé votre approche de cette production à Adélaïde ?
Travailler en France m’a renforcé dans l’idée que le processus créatif est vraiment universel. Que vous soyez à Toulouse, New York ou Adélaïde, l’objectif est toujours le même : raconter l’histoire avec sincérité et beauté. Mais ce que la France m’a appris, c’est la valeur de la précision et de l’intention : la façon dont chaque mot, chaque voyelle, a un sens. C’est quelque chose que j’essaie d’apporter à cette production, même si mon rôle est plus modeste, cet engagement envers le détail, sans perdre la spontanéité émotionnelle qui rend les représentations en direct si spéciales – et cela se voit aussi dans le travail de mes collègues.
Y a-t-il des metteurs en scène, des chefs d’orchestre ou des chanteurs français avec lesquels vous avez travaillé et qui ont influencé votre approche du répertoire français ?
Récemment, j’ai eu l’honneur de rencontrer et de travailler avec Michel Plasson, l’une des plus grandes autorités vivantes de l’opéra français. Sa connaissance approfondie et son instinct pour ce répertoire sont sans égal. Honnêtement, si vous écoutez presque tous les enregistrements définitifs de Roméo et Juliette ou de tout autre opéra français, il y a de fortes chances que ce soit Plasson qui soit au podium. Ses enregistrements sont la base, la « bible », pour comprendre le style et le phrasé français. Le temps passé avec lui m’a vraiment confirmé à quel point l’élégance et la clarté sont au cœur de cette musique.
Y a-t-il des rôles d’opéra en français que vous rêvez d’interpréter à l’avenir ?
Je chanterais volontiers n’importe quoi en français ! Mais comme la plupart des ténors, Don José dans Carmen est en tête de liste – c’est un personnage très complet, tant sur le plan vocal que dramatique. Au-delà de cela, j’aimerais explorer des rôles comme Faust ou Tonio dans La Fille du Régiment, et j’ai récemment développé un faible pour Lakmé et Les Troyens. Ces œuvres sont d’une grande beauté. Elles sont difficiles, mais incroyablement gratifiantes.
Comment vous préparez-vous pour un rôle dans un opéra en français par rapport à d’autres langues ?
Ma méthode ne change pas beaucoup, mais le français exige une attention particulière à la diction et au débit. Je travaille avec deux professeurs de diction, l’un à l’Opéra de Zurich et l’autre à Mulhouse, afin de perfectionner ma maîtrise de la langue.
Je commence toujours par lire attentivement le texte, en m’assurant que la prononciation, les liaisons et l’accentuation rythmique sont corrects. Une fois que tout cela est bien en place, je passe à la partition avec les professeurs de diction et de chant, afin de trouver l’équilibre entre le phrasé musical et la parole naturelle. Quand tout s’imbrique, cela semble facile : le texte et la musique ne font plus qu’un.
En quoi la collaboration avec une distribution et une équipe créative multinationales enrichit-elle votre performance ?
C’est l’un des plus grands plaisirs de ce métier. Travailler avec des personnes venues du monde entier ne vous rend pas seulement meilleur en tant qu’artiste, cela vous rend meilleur en tant que personne. Quand on vient d’une petite ville du sud de la Nouvelle-Zélande, on grandit un peu dans une bulle. Mais grâce à ma carrière, j’ai travaillé avec des artistes d’Espagne, de France, d’Allemagne, d’Islande, des États-Unis, de Corée, de Chine, de Pologne, de Hongrie, de Bulgarie, du Canada… La liste est longue.
Ce qui est incroyable, c’est que l’on se rend rapidement compte de tout ce que nous avons en commun. Les barrières linguistiques s’estompent lorsque l’objectif est de raconter une histoire avec sincérité. On apprend à communiquer au-delà des mots, à collaborer avec empathie et curiosité. Cela nous rappelle constamment que l’art est vraiment un langage universel.
Comment voyez-vous le rôle de l’opéra français sur la scène lyrique mondiale ?
L’opéra français est l’un des piliers du répertoire. Il fait le pont entre la passion de l’opéra italien et la sophistication de la musique allemande, et il le fait avec un sens extraordinaire de la beauté et de la retenue. Il est émotionnel sans être complaisant, intellectuel sans être froid. Je pense qu’il y a une réelle opportunité pour que le répertoire français s’épanouisse davantage en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il mérite d’être entendu plus souvent, car il est si riche, expressif et profondément humain.
Pourquoi le public devrait-il venir voir Roméo et Juliette ?
Roméo et Juliette est l’histoire d’amour ultime : intemporelle, tragique et profondément humaine. Mais ce qui rend cette production spéciale, c’est qu’elle semble immédiate et pertinente.
Le public devrait venir non seulement pour découvrir ce chef-d’œuvre rarement joué et soutenir les incroyables talents locaux et internationaux qui y participent, mais aussi pour se rappeler pourquoi l’opéra est toujours important. La musique de Gounod capture tout le spectre de l’amour – la joie, la peur, le désir, la perte – et cette histoire nous pousse à nous demander pourquoi les conflits et les traditions continuent de nous diviser.
Elle est tout aussi pertinente aujourd’hui qu’à l’époque de Shakespeare : une histoire d’amour face à la haine, et de la beauté fragile de la paix dans un monde qui ne cesse de la mettre à l’épreuve.
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Nous remercions Zachary McCulloch pour cette interview.
INFOS CLÉS SUR ROMÉO ET JULIETTE
QUOI : La production l’Opéra d’État d’Australie-Méridionale de Roméo et Juliette de Gounod
OÙ : Her Majesty’s Theatre.
QUAND : Quatre représentations seulement :
jeudi 23 octobre, 19h30.
samedi 25 octobre, 19h30.
jeudi 30 octobre, 19h30
samedi 1er novembre, 14h
COMMENT : Achetez vos billets via ce lien et pour les moins de 30 ans via ce lien
COMBIEN : Les prix des billets sont les suivants :
Premium : 189 $
Réserve A : Adulte 149 $, Tarif réduit* 134 $
Réserve B : Adulte 119 $, Tarif réduit* 107 $
C Reserve : Adulte 79 $, tarif réduit* 71 $
Moins de 30 ans : 35 $
Avez-vous déjà vu une production de Roméo et Juliette ?
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