La journée mondiale des cuisiniers: Gabriel Gaté, l’original cuisinier français à la télévision en Australie

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Pour fêter la journée mondiale des cuisiniers, nous célébrons le premier cuisinier français à la télévision en Australie, Gabriel Gaté. Vous le connaissez sans doute pour ses voyages culinaires en France « Taste the tour » pendant le tour de France, ou peut-être bien vous avez un de ces livres de recettes : il en a 24 maintenant)! On lui parle de sa carrière, de la cuisine, ses livres de cuisine et bien plus. Lisez notre interview par-dessous.

Gabriel Gaté

Ses débuts

Gabriel Gaté, merci d’être interviewé. Je sais que vous avez été beaucoup, beaucoup interviewé dans votre carrière en Australie.

Avec plaisir. Au fils des années, oui.

 

Alors, vous avez commencé votre carrière en France et vous avez travaillé dans quelques restaurants là-bas, à Angers et à Paris. Et puis aussi à Londres, je crois.

Oui c’est ça.

 

Puis vous avez rencontré votre future femme? Oui, à Paris. Et puis vous êtes venu à Adelaide. C’est ça?

C’est ça, On est arrivé à Adélaïde en 1977, à peu près à ce moment-là. J’ai bon, j’ai trouvé du travail dans un restaurant, je travaille dans deux restaurants assez brièvement.

 

C’était des restos français?

Un c’était français, qui était à Gilles Street. Ça s’appelait Frères Jacques. Ça a duré deux ans. C’etait deux français qui s’appelait Jacques, Un qui était cuisinier, qui était gentil et puis l’autre qui n’était pas cuisinier, était méchant! Donc le cuisiner est parti à un moment de temps, ils ne se sont pas entendus. Moi, j’ai quitté aussi. J’ai fait des cours de cuisine à l’Alliance française, et à Regency Park . Et puis, je faisais des diners a domiciles. J’ai commencé à faire de la radio, pas mal de radio et de télévision. J’ai commencé à Adélaïde.

 

C’était sur l’émission A Touch of Elegance, je crois?

C’est ça, c’était vraiment ma première télévision. Et puis tout autre chose, bien sûr. Bien sûr, quand on freelance, il faut faire pas mal de choses.

 

Taste the Tour

Parlez-vous le français tous les jours maintenant que vous êtes en Australie depuis si longtemps?

Non, à la maison, on parle surtout l’anglais, Je parle français de temps en temps et avec une partie de mon travail depuis 20 ans, j’ai eu l’occasion quand même de rentrer assez souvent. Donc, c’était bien dans la famille de découvrir la France.

 

 

Surtout parce que vous avez fait Taste the Tour. Donc j’imagine que vous avez vu votre famille à ces moments-là aussi.

Oui, pas toutes les fois, mais presque. Et donc, c’était c’est bien d’aller en France au printemps, tous les printemps, pendant 15 ans, pratiquement ou presque, et de découvrir toutes les régions françaises. La richesse c’est incroyable est non seulement les ingrédients, mais aussi chez les artisans, ceux qui font des bons fromages, ceux qui font des confiseries ou des pâtisseries. Ces grands cuisiniers. Les français. Certainement au point de vue variété, je pense de choses à voir. Encore le pays le plus intéressant à l’ouest, à mon avis.

 

Mais en fait, pourquoi les spécialités des régions françaises sont tellement différentes les uns des autres?

C’est parce qu’elles ont été créées il y a longtemps avant qu’il y eût du transport. En Australie, par exemple, on peut manger la même chose dans un pub à Perth qu’à Brisbane. Mais en France, tout cela a été établi avec l’agriculture locale, où les poissons du lac, la mer ou l’huile d’olive parce que c’était dans le sud et ça ne poussait pas dans le nord. C’était la géographie puis aussi, bien sûr, les émigrations. Et tous les voisins comme les Allemands, ou les Espagnols, ou avec l’Italie. C’est donc les influences régionales et la géographie, des rivières, la montagne, la mer.

 

Je me posais la question parce que par rapport à l’Australie, la France est tellement petite donc c’est incroyable de voir tellement de différences entre les régions.

Quand on est on montagne c’est different de quand on est… L’industrie laitier en France est extraordinaire. Des fromages de toutes sortes et certains qui existent depuis 2000 ans comme le Roquefort. C’est ce savoir faire qui a été passé au fil des années et puis certainement le climat. Avec le nord qui est plus sur le cote beurre, que dans le sud c’est plutôt l’huile d’olive et les plats qui sont plus avec le soleil. Et puis dans le nord les plats qui réchauffent, une cuisine un peu plus riche.

Choisir un seul plat préféré

Est-ce que vous avez un plat préféré soit à manger, soit à préparer, si ce n’est pas le même pour les deux?

C’est une question qu’on m’a souvent demandée. Si je demande à ma petite fille, elle me dira une chose parce qu’elle est sure qu’elle aime ça. Mais quand on a une expérience comme la mienne, ça fait 50 ans dans quelques jours. 50 ans que j’ai commencé à apprendre mon métier en cuisinier.

 

Ah oui, dans quelques jours?

Oui, j’ai commencé en octobre. Officiellement, j’ai commencé quelques jours avant ça. J’ai commencé le 6 octobre 1971. Donc ça fait 50 ans. Sur les bords de la Loire, j’ai commencé mon apprentissage. Mais, ce que je voulais dire, c’est qu’après, après tellement d’années, beaucoup de variété, bien sûr, on a des plats qu’on préfère pour certaines situations.

 

On a des plats qu’on préfère au bord de la mer, des plats qu’on préfère en famille parce que c’est noël. Il y a des plats qu’on peut faire parce que les enfants arrivent. Quand on rentre chez les parents, c’est dans le rôti familiale, ou les pates pour les Italiens marchent bien. Donc, il y a des situations et il y a les plats aussi pour des raisons romantiques. Et puis, il y a vraiment les plats de vacances d’été. En France, il y a 30 ans peut-être, ils avaient demandé aux français en Eté, aux gens qui étaient en vacances. Et ils ont dit que c’était les moules marinières!

Oui, et ça, on ne mange pas en hiver, quand même!

Mais on est en vacances, on a les moules au milieu de la table, on a un verre de vin blanc. Et puis on pense que c’est le paradis. C’est convivial. On partage. Ce qu’on partage c’est toujours bien. C’est une petite bataille quand on décortique quelque chose dans ce genre, c’est bien que ça prend un peu plus longtemps. On est obligé de se concentrer sur ce qu’on mange, donc c’est bien.

 

Les français et les Européens en général font ça – ils sont à table, ils sont ensemble et ils prennent leur temps. Ce n’est pas comme ici où souvent c’est quelque chose de vite fait. Ce n’est seulement que vraiment lorsqu’on est au restaurant ou peut être un midi chez les parents, qu’on prend son temps.

Oui, c’était certainement une des choses qui m’a surprise en début. Le déjeuner en particulier. En 77, pour la famille c’était le pain blanc. Le sliced bread et le peanut butter, et il y avait bien d’autres petits trucs, mais ce n’était pas vraiment… et le soir c’était un repas que plus un peu plus chargé, surtout par les familles anglo-australiennes.

 

La cuisine chez Gabriel Gaté

Est-ce que c’est vous qui faites la cuisine la plupart du temps chez vous?

Oui, 95% parce que ça me plaît toujours. C’est quelque chose qui que je trouve très satisfaisant toujours de préparer un bon petit plat. C’est très simple de faire n’importe quoi. Et en plus avec l’expérience que j’ai eu, je créé assez rapidement. Si j’ai besoin de préparer des légumes, c’est fait en très peu de temps. Si j’ai besoin de faire un plat avec plusieurs éléments…

 

C’est comme une langue étrangère. C’est comme si, comme pour toi, tu parles bien donc tu n’as pas besoin d’y penser. Ça vient naturellement. Et c’est un plaisir aussi de construire des phrases, même si on n’y pense pas et pour la cuisine, c’est qu’on fait plaisir. Soit on est tout seule et on se fait plaisir à soi, ou on fait plaisir aux autres. C’est un art form qui me plait beaucoup toujours.

Il n’y a jamais une journée où vous n’avez vraiment pas envie de cuisiner?

Oui, c’est très rarement, mais ça peut arriver aussi. Ce serait plutôt surtout si je suis fatigué ou je suis malade. Sinon, je fais quelque chose de simple. Pendant la semaine, on fait des choses très simples. Par exemple, hier soir, on avait Minnie et son petit frère, on a fait un poulet roti parce que ça marche avec les petits et ça va faire deux repas pour nous. Les légumes, on va les réchauffer ce soir et ça va être bien.

 

On n’est pas obligé de faire des grandes forces chaque jour, de s’organiser de façon à faire un plat tous les deux jours ou quelque chose de simple, surtout au milieu de la semaine. Ça prend une demi-heure pour, bien sûr, un repas complet à la famille. C’est tout ce qu’il faut pendant la semaine.

 

Que pensez-vous du mouvement « Food Prep »? Des gens qui préparent tous leurs plats pour la semaine le dimanche? 

Ça ne me plait pas. Il y a toujours, toujours eu des choses comme ça. Bien sûr, les éditeurs m’ont souvent demandé de proposer des menus pour toute la semaine dans mes livres. Je n’ai jamais trop aimé ça. C’est la même chose que pour calculer mes calories.

 

Mais je pense qu’on peut avoir une idée. Déjà de s’arrêter de manger quand on va manger assez, c’est sûr qu’il faut avoir de bonnes habitudes. Oui, bien sûr, sinon on meurt plutôt. C’est aussi simple que ça. Oui, quand on sait tous que pour manger moins de graisses, si je comprends bien qu’il faut manger moins de viande, qu’il faut manger plus de des légumes. Mais tout le monde n’a pas la force de faire tout le monde, non pas la possibilité, non pas de sante . Si on est déprimé ou quelque chose comme ça, c’est difficile. Ce sont les gens qui mangent. Les gens qui mangent le plus gras c’est souvent les gens qui ont des problèmes de santé.

 

Et vous, vous aimez faire la cuisine, Matilda?

Gabriel Gate

Comment apprendre à mieux cuisiner selon Prof Gabriel Gaté

Donc je cuisine pour moi et pour mon copain. Mais je n’imagine pas que je vais faire un dîner party chez moi. Je ne souhaite pas imposer ma cuisine sur les autres.

Ça t’inquiète de trop?

 

Un peu oui!

Alors, pour aujourd’hui, je suis ton prof. Ce qu’il faut faire, il faut que tu élargisses ton répertoire. Tu choisis un plat à ton niveau. Tu connais ton niveau. Un nouveau plat que tu n’as jamais fait et tu décides de le préparer trois fois dans un mois. Donc tu fais un mis autour. Tu prends une bonne recette, tu choisis un auteur que tu as aimés bien. La première fois tu suis vraiment comme la recette.

 

Et puis après, tu vois ce qu’il n’a pas marché et donc tu établis un répertoire dans le même sens que quand tu étudiais le français, tu as dû être un très bonne élevé puisque tu parles si bien. Et donc il faut faire un peu de travail de recherche, et puis une fois qu’on a fait un plat trois fois, généralement pratiquement, on n’a pas maîtrisé, mais on peut le faire bien.

 

Oui, et donc il faut continuer à prendre des plats, donc je dis à mes élevés de prendre un plat tous les mois peut-être. Après un an si seulement 12 plats et après dix ans, c’est 120 plats. Donc, si tu prends beaucoup de confiance en pratiquant, oui. Pour toi je sens le doute, quand tu t’inquiètes, tu aimes bien faire les choses bien.

Voilà.

C’est ça. Gabriel, il a trouvé ton petit problème?

 

Un peu, oui!

Ça, tu sais, c’est très commun. Il y a plus de gens comme toi que les gens comme moi. On parle de la cuisine.

 

C’est pour ça qu’on aime tous aller au resto!

Oui, bien sûr, c’est superbe de sortir surtout de se faire plaisir.

 

La cuisine sur nos écrans

Alors, depuis que les apparences sur nos écrans, pendant les années 80 – 90, comment trouves-tu que la cuisine en Australie a changé. Et comment la programmation qui met en valeur la cuisine a changé?

Il y a eu une très grande évolution, surtout à partir des années 70. La cuisine a évolué avec la santé et bientôt on n’y pense pas mais la santé a dictée beaucoup des changements de techniques, des plats sont moins lourds, on a coupé la graisse des viandes et tout ça. Les gens ont voyagé les cuisiniers ont voyagée.

 

Au début, dans les années 80, il y avait certainement une très, très grosse influence par la cuisine française. Et déjà, parce que c’est la cuisine que les cuisiniers en Australie apprennent. Si tu vas au collège, si tu vas à Regency Park ou ailleurs, c’est ce que tu apprends les techniques, le mise en place, les juliennes de légumes, les sauces, ce genre de choses-là.

 

Mais il y a aussi bien sur l’influence asiatique, la cuisine italienne surtout au point de vue cuisine familiale. Et bon, la cuisine chinoise, la cuisine thaïlandaise, vietnamienne. Certainement que les Australiens ont appris à préparer beaucoup plus de variété. Par exemple, pour toi, à Adélaïde. Quand j’étais Adélaïde, le Central Market était déjà très bien, mais ce n’était pas très varié. Et puis, tout d’un coup on pourrait acheter des épices, des herbes asiatiques, beaucoup plus de variété, beaucoup plus de poissons. Donc la variété, donc l’agriculture a changé beaucoup, les transports ont aidé et il y a beaucoup plus de produits des endroits de tropiques. Tout ça s’est arrivé. Et aussi les Australiens aiment beaucoup voyager.

 

Au point de vue, cuisine à la télévision, quand j’ai commencé à faire des recettes dans les années 77-78, on faisait simplement une recette. Généralement, on était un invité, donc il n’y avait pas beaucoup de programmes. Mais il y en avait quelques-uns mais c’était plutôt quelque chose comme Bernard King, qui était sponsorisée, il faisait pas mal de publicité dans leurs émissions.

Bernard King

Je ne connais pas le nom.

Bernard King. C’était un acteur. Il était un chanteur, un entertainer, qui avait une émission tous les jours pendant longtemps. Ce n’était pas un grand cuisinier, mais ça faisait plaisir aux australiens.

 

Mais je pense par exemple ce que j’ai fait avec What’s Cooking 1991-1992, je faisais ça avec Colette Mann – c’est une actrice. C’était tous les matins, on faisait des beaux plats et on avait une équipe et on préparait vraiment de la bonne cuisine, pas seulement française, mais on faisait aussi des pays asiatiques, on faisait des desserts, des gâteaux.

 

Je pense qu’il y a eu un moment de temps où il y avait des programmes ou on faisait vraiment de la cuisine. Maintenant, il y a un peu de cuisine aussi mais c’est surtout dans les productions australiennes pour la télévision, c’est surtout entertainment. C’est louche.

 

Et quand même, il faut penser que c’est important qu’un programme à la télévision doit être entertaining. Les gens ne regardent pas longtemps si c’est emmerdant ou chiant. Donc, c’est comme ça que ça marche bien sûr, si c’est un cuisinier tout seul qui fait des plats, peut être que qu’on va lui donner une émission pendant la journée, s’il est jeune ou beau ou si elle est jeune ou belle. Autrement, ça ne marchera pas. Il faut autre chose, autre chose de plus que juste des recettes.

 

On ne le trouve pas vraiment. Le Master Chef, c’est encore un concours. Et l’autre My Kitchen Rules, ce n’était pas la cuisine qu’ils mettent en valeur. C’est leurs personnalités.

Oui, c’est ce qui plaît maintenant. Ça va tout à fait avec le social media et c’est quelque chose de différent.

 

Une belle carrière 

La télévision réalité, ce n’est pas pour moi de tout! Donc, vous avez eu une carrière avec beaucoup de succès, qui va bientôt faire 50 ans. Quel a été le point culminant de ta carrière?

Bien sûr, il y en a beaucoup. C’est un petit peu comme les plats favoris. Parce que oui, le moment culminant d’un moment, d’une génération. Certainement que quand j’ai publié mon premier livre, c’était à Adelaide. C’était un grand moment pour moi. Ça s’appelait French cuisine for Australians.

French Cuisine for Australians book by Gabriel Gate

Ça m’a aidé à passer au prochain niveau. C’est à ce moment-là que j’ai compris que j’étais un communicateur. On est tous des communicateurs qu’on fait un plat ,on communique les gouts. J’ai compris que j’aimais bien partager avec les autres. Donc le livre a été un grand succès, c’était un grand succès, c’est vraiment quelque chose. On l’a publié nous même avec mon épouse, elle s’appelle Angie.

 

Et puis après ça, il y a certainement eu What’s Cooking à la télévision qui était un programme cinq fois par semaine, pendant toute l’année. J’ai fait ça pendant deux ans. Et puis, donc c’était des grands moments, bien sûr, professionnellement et puis les livres, chaque livre… maintenant, j’en ai 24…

 

Je me demandais si c’était 23 ou 24.

Donc, chaque livre, c’est comme un bébé et c’est beaucoup de travail, d’écrire, de toucher, de publier. . . Et puis certainement, le travail qui m’a intéressé le plus, c’est à la fin, c’était Taste le Tour. D’abord, je produisais une émission, donc c’était à une dimension en plus au point de vue technique de télévision. J’étais quand même assez libre de présenter ce que je voulais, surtout que j’étais restreint avec quatre ou cinq, six minutes. Et puis, j’étais assez discipliné de suivre les régions où le Tour allait.

 

Donc c’était merveilleux d’aller en France tous les ans et de produire cette télévision, de le faire voir aux australiens. Et c’est quelque chose que j’ai fait ça en quinze ans. Donc, c’était une belle fin carrière. J’ai beaucoup aussi aimé rencontrer des grands chefs français , comme Paul Bocuse, Michel Guérard ou encore beaucoup d’autres. Et de travailler dans des grands restaurants en France, c’était super, mais c’était les expériences uniques de faire des plats merveilleux et de partager avec d’autres. Oui, j’ai eu de la chance.

 

 

Oui, mais tu le mérites aussi.

Oui c’est beaucoup de travail, le travail c’est surtout dans les premières années de travail. Il y a toujours du travail mais quand on a appris à travailler, à aimer ce qu’on fait, c’est moins dur, sauf si on n’est pas bien.

 

Ça serait toujours dur si on n’est pas doué.

Si on n’est pas doué, il ne faut pas que ça soit dur, il faut changer! Non, si la santé n’est pas bien. Même, J’ai connu Paul Bocuse, le grand chef, depuis longtemps. On s’est rencontré pas mal de fois. On a eu l’occasion de faire des choses ensemble, de partager des repas, de voyager et souvent il me disait ça, j’ai eu de la chance d’avoir la bonne santé. Je pense que c’est le plus important que n’importe quoi.

 

Et tu es primé aussi de la croix de Chevalier dans l’ordre du mérite agricole.

C’est un bel l’honneur. Oui, une très belle décoration. C’est important en France, et c’était pour ma contribution à la gastronomie et les choses que j’ai fait.

 

Les livres de cuisine de Gabriel Gaté

Donc tu connais bien des chefs en France, mais et nous, en Australie on te connait bien des émissions à la télévision, des livres de cuisine. Mais est ce que les Français ils te connaissent?

Non, pas vraiment. Il y a quelques professionnels qui me connaissent parce que j’en ai rencontré beaucoup bien sûr, Non, parce que je n’ai pas réussi à vendre mes livres en France. Donc c’est dommage parce que les anglais, ils arrivent à vendre des livres en France. J’ai essayé avec un livre dont j’étais très, très fier, s’appelait Good Food For Men, et qui encourageait les hommes à découvrir les plaisirs de la cuisine. Et puis il y a le côté santé aussi.

Gabriel Gate Good Food for Men

Je pensais que ça pourrait être facilement traduite parce que c’est surtout j’étais encore jeune. Donc, c’est vrai, on est populaire dans une profession avec les gens de leur âge. Donc, c’est à dire que maintenant, si je commençais, je ne serais pas assez populaire. Même les livres, ne seront pas très populaires parce qu’on achète des livres de sa génération.

 

Donc à ce moment-là, j’étais encore jeune et donc j’étais vraiment intéressé à enseigner la cuisine à tout le monde et ma technique d’enseignement, je pense qu’elle est très bonne, un peu unique mais je dirais que je suis un des personnes au monde qui a vraiment compris comment enseigner la cuisine en particulier et les éditeurs de livres achètent, mais le livre est vraiment intéressant, mais on ne vous connaît pas et vous venez de l’Australie, ça va être très, très difficile pour le marketing. Certains de mes livres sont vendus dans d’autres pays, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Nouvelle-Zélande et puis dans d’autres pays. Mais pas en France mais ce n’est pas grave. C’est dommage.

 

Il y a assez de personnes dans ces pays-là dans les pays qui t’apprécient.

C’est sûr qu’il y a beaucoup. C’est un marché dont il y a beaucoup, beaucoup d’auteurs de livres de cuisine.

 

Et donc, tu as écrit 24 livres de cuisine? Comment dans comment trouves-tu tant de recettes?

Alors que c’est un petit peu comme la musique? Tu peux toujours créer des chansons différentes, tu peux écrire des chansons différentes. Généralement, quand j’écrivais un livre, j’avais un thème. Donc le premier, c’était cette French cuisine for Australians. Donc, c’était vraiment mes plats à moi à ce moment-là. Les plats que je faisais pour les diners, que j’enseignai. Apres ça, mon deuxième c’était le Family Food et aussi j’avais travaillé avec la lutte contre le cancer. J’ai écrit trois livres sont à ce thème qui se sont vendus le plus.

Avec le CSIRO?

Non, c’était plus tard. C’était avec l’Anti-Cancer Council. Alors, donc c’était des livres pour la famille avec la variété, la modération. Donc, si tu veux, à chaque fois, il y avait donc pour la famille il fallait que ça soit des plats familiaux, des plats variés, des plats de saison, il y avait des guidelines.

 

Apres ça, Good Food for Men, c’était aussi un titre particulier. J’ai fait quelques livres sur les desserts. J’aime beaucoup les gâteaux et les desserts. C’était des Pocket books. One dish dinner. Les plats qu’on pouvait préparer dans un wok ou dans une casserole comme le couscous, comme un bœuf bourguignon comme un wok de légumes.

Donc, si on a un thème, comme les livres qui sont sortis sur le Taste le Tour, c’est facile, c’est un thème que j’avais déjà fait pour la télévision que c’est ça, il faut faire de la recherche. Beaucoup de recherches et puis il faut trouver des variétés.

 

Il y a des centaines de façons d’assaisonner un poulet. Tu regardes dans chaque pays, il y aurait des dizaines de recettes de poulet, des dizaines de recettes de cuisses de poulet, des dizaines de recettes de blanc de poulet, du poulet rôti, minced chicken…

 

Il faut avoir un répertoire. C’est ça le travail de cuisiner, c’est de jamais s’arrêter d’apprendre. Si tu continues d’apprendre, tu peux créer bien sûr. C’est difficile quand même parce que, et il y a un moment de temps où quand tu commences un livre, tu as beaucoup d’enthousiasme, puis ça devient fatigant, ça devient longue, c’est comme un PHD.

 

Oui ca me fait penser à quand je faisais ma thèse il y a une dizaine d’années,

Au début tu te dis bien, c’est vraiment très bien et puis qu’à la fin, il y a des complications il faut changer, il faut éditer il faut refaire ci il faut refaire ça. J’en ai marre. Et puis après ça, c’est bien.

 

Les gouts australiens

Quand le livre sort, tu t’y planifie pour le prochain! Est ce qu’il y a des plats français qui ne marcheront pas en Australie?

Oui il y a tous les choses, par exemple, ou tu as besoin d’un fromage particulier. Mais maintenant il y a un peu de variété quand même. Adélaïde, quand même il y a des bonnes boutiques au marché.

Tu sais, toutes les choses qui ont des foies gras. Et bien sûr, en France, c’est très populaire. Ici, c’est difficile d’en parler parce que c’est politiquement incorrect. Dès qu’on en parle, surtout dans la presse, on a souvent des critiques bien sûr. Pour la France, c’est un gros truc culturel, bien sûr.

 

Les Australiens n’ont pas l’habitude, par exemple, de manger des organes, non comme des gésiers comme on trouve parfois dans la cuisine française, même dans les salades. C’est par exemple quelque chose a laquelle je pensais que les Australiens, ils n’ont pas le goût.

Non, non, c’est très difficile. Pourtant, on peut acheter des gésiers de poulet, de canard. Ça ne s’utilise pas beaucoup. Quand je suis arrivé aussi, il y avait des plats comme la blanquette de veau, tous les plats qui étaient cuits dans un liquide clair. Les Australiens aimaient la cuisine foncée et c’est la même chose avec le poisson. Nous on poche le poisson, on fait un gros bouillon et on cuit le poisson et on le sert avec une sauce. Ici le poisson avait besoin d’être gras – on avait besoin de soit le frire ou de mettre les breadcrumbs. Maintenant, ça a beaucoup changé.

 

Heureusement!

Mais ça, c’était difficile au début. On avait l’habitude de pocher des poissons, tout ça et la même chose avec la viande. On France, on faisait des pots au feu merveilleux, des grands plats classiques. Ça ne marchait pas beaucoup ici, mais c’est maintenant presque tout. Les choses ont changé aussi, mais tu parlais d’offals. Même en Australie, il y a moins de offals qu’il y avait il y a longtemps. Quand je suis arrivé tu pouvais acheter des kidneys – tous les bouchers avaient des kidneys, des lambs brains, des sweetbreads. C’était très commun. Ça ne coutait pas cher et c’était la cuisine d’autre fois. Mais maintenant tu as du mal à trouver tout ça. Tu peux mais il faut commander. Et puis, je ne les servirais pas pour un groupe. Même les choses comme le boudin noir – très populaire autrefois en France et en Angleterre, mais ici de moins de moins. Donc il y a plus de variété et moins de variété ce en même temps.

On remercie Gabriel Gaté pour cette interview et lui félicite pour ses 50 ans de carrière! Joyeuse journée mondiale des cuisiniers!

 

Connaitre plus sur Gabriel Gaté

Vous pouvez en savoir plus sur Gabriel Gaté sur son site web.

En plus, on vous recommande vivement de le suivre sur son compte instagram où il partage des séquences historiques de ses apparitions à la télévision et des sketches amusants.

 

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Gabriel Gaté

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