Des sacs en plastique prennent une nouvelle forme dans deux spectacles de la Cie Non Nova

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Phia Ménard est la directrice artistique de la compagnie Cie non Nova de la France. Deux de leurs spectacles viendront à Adélaïde cette année. D’abord L’Après-midi d’un foehn version 1 à l’Adelaide French Festival ce weekend et ensuite Foehn à l’Adelaide Festival en mars.

Phia Ménard est la directrice artistique de la compagnie Cie non Nova de la France. Deux de leurs spectacles viendront à Adélaïde cette année. D’abord l’Après-midi d’un foehn version 1 à l’Adelaide French Festival ce weekend et ensuite Foehn à l’Adelaide Festival en mars.

 

Vous venez à Adélaïde en Australie en janvier et encore en mars pour deux festivals avec vos spectacles « L’après-midi d’un foehn » et « Foehn ». Le titre « L’après-midi d’un foehn » est un jeu de mots changeant « faune » du titre de la chanson originale de Debussy avec le mot « foehn » qui est le nom d’un vent chaud qui se trouve à Marseille mais aussi dans les régions alpines en France. D’où venait l’idée de ce jeu de mots?

Le foehn est effectivement le nom donné à un vent transalpin.

L’objet du spectacle est manipulé par l’air, danse et tourbillonne sur la musique de Claude Debussy, référence incontournable à l’œuvre du compositeur intitulée « L’après-midi d’un faune » elle-même inspirée du poème de Mallarmé portant le même titre.

Le nom du spectacle est donc un clin d’œil à cette interaction entre la musique et le vent – élément majeur du spectacle.

 

D’où venait l’idée de ce spectacle ?

Cette performance est née d’une commande du Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes, dans le cadre de la Fête des Sciences, dont le thème en 2008 était « le mouvement ». La contrainte était de présenter cette forme dans l’enceinte du Musée, qui n’a pas pour vocation première d’accueillir des spectacles vivants.

 

Au fil du temps passé seule la nuit dans le Musée, je me suis intéressée rapidement à la Galerie de l’évolution. Le silence et l’immobilité de tous ces animaux sauvages réunis dans un même lieu m’ont frappée. Prenant conscience de l’impossibilité d’une telle situation dans le réel, être en présence de tous ces animaux vivants, je décide de travailler sur une réflexion de l’être humain créateur, mais aussi destructeur.

 

Dans le cadre du projet artistique « I.C.E. » pour Injonglabilité Complémentaire des Eléments, j’ai alors entamé une recherche sur l’air et le vent et l’idée est venue de faire bouger le pelage de ces animaux avec de l’air propulsé par des ventilateurs, comme pour leur redonner vie.

 

Le lien s’est ainsi tissé avec un objet de la vie courante, un objet dépourvu d’humanité, qui produit une pollution extrême s’il n’est pas recyclé : un sac plastique. La construction d’un personnage attachant et gracieux à partir du façonnage d’un simple sac plastique, pose l’intervention de l’humain, car c’est lui qui fabrique la marionnette, c’est aussi lui qui lui reprend la vie.

 

Est-ce qu’il y a un message politique à propos de nos usages des sacs en plastiques?

Je ne souhaite pas que le spectacle délivre de message politique, chaque spectateur peut retirer du spectacle le message qu’il souhaite, en laissant libre cours à son imagination !

 

Quels sont les différences entre les deux spectacles « L’après-midi d’un foehn » et « Foehn » ?

La trilogie des « Pièces du Vent » comprend les spectacles « L’après-midi d’un foehn Version 1», « Foehn », et « Vortex ». « Foehn » et « L’après-midi d’un foehn Version 1 » sont proches, mais ils ont néanmoins une écriture dramaturgique différente.

Par ailleurs, le spectacle est interprété par deux personnes différentes. Jean-Louis Ouvrard pour « L’après-midi d’un foehn Version 1 » et Cécile Briand ou Silvano Nogueira pour « Foehn ».  La durée du spectacle est également différente (25 minutes pour « L’après-midi d’un foehn Version 1» et 40 minutes pour « Foehn ») ainsi que l’âge minimum requis des spectateurs (dès 5 ans pour « L’après-midi d’un foehn Version 1 » et dès 4 ans pour « Foehn »).

 

Est-ce que si l’on a déjà vu l’un de ces spectacles l’autre serait un peu la même chose ?

Les deux spectacles ont une dramaturgie différente, une scénographie différente et un(e) interprète différente. Il est donc intéressant de se rendre aux deux spectacles car ils sont différents sur plusieurs aspects.

 

Est-il un spectacle destiné aux enfants à l’origine?

Le spectacle est destiné à tous les publics, adultes et enfants à partir de 5 ans. Il n’a pas été créé spécialement pour les enfants mais il est souvent programmé à destination du jeune public car sa durée est courte et l’esthétique est très visuelle.

 

Vous avez étudié le jonglage, le jeu et la danse moderne avant de créer la compagnie Cie Non Nova en 1998. Depuis quel âge s’intéressez-vous à ces arts de la scène?

C’est en découvrant le spectacle « Extraballe » de Jérôme Thomas en 1991, à 20 ans, que j’ai commencé à vouloir me former aux arts et en particulier à la jonglerie. J’ai ensuite suivi des formations en danse contemporaine, en mime et en jeu d’acteur et bien sûr en jonglerie. Dès 1994, j’ai étudié auprès du maître Jérôme Thomas, les techniques de jonglerie et de composition, puis j’ai intégré la compagnie comme interprète pour la création « Hic Hoc ». C’est en parcourant les continents avec cette équipe que j’ai nourris dans les rencontres mon désir d’écrire et aiguisé mon regard sur les formes contemporaines de l’art. Artiste, improvisatrice, j’ai créé plusieurs spectacles de la compagnie jusqu’en 2003 : « Le socle », « le Banquet », « Hic-hoc », « 4 » , « qu’on en finisse une bonne fois pour toutes… ».

Parallèlement en 1997, j’ai suivi les enseignements de « la pratique du danseur » et interprété deux pièces courtes des chorégraphes Hervé Diasnas et Valérie Lamielle.

 

Pourquoi avez-vous créé la Cie Non Nova?

En 1998, j’ai fondé la compagnie Non Nova avec l’envie de porter un regard différent sur l’appréhension de la jonglerie, de son traitement scénique et dramaturgique. « Non nova, sed nove » (Nous n’inventons rien, nous le voyons différemment) en est un précepte fondateur.

La compagnie regroupe autour de ses projets pluridisciplinaires des artistes, techniciens, penseurs d’horizons et d’expériences divers. Ce n’est pas un collectif mais une équipe professionnelle dont j’assure la direction artistique.

 

Vous voyagez le monde avec vos spectacles. Dans quel pays avez-vous été? Est-ce que l’Adelaide French Festival sera la première fois que vous venez en Australie?

A ce jour, les spectacles de la Compagnie Non Nova ont été joués en Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Autriche, Belgique, Bénin, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Canada, Cap Vert, Chili, Chine, Colombie, Corée du Sud, Croatie, Danemark, Emirat du Bruneï, Emirats Arabes Unis, Equateur, Espagne, Etats-Unis, Fédération de Russie, Finlande, France, Grèce, Haïti, Hong Kong, Hongrie, Indonésie, Irlande, Italie, Japon, Jordanie, Kosovo, l’Ile Maurice, Liban, Madagascar, Mali, Mexique, Namibie, Niger, Nigéria, Royaume-Uni, Sénégal, Slovaquie, Suède, Suisse, Taïwan, Thaïlande, Togo, Uruguay, Yémen, etc.

 

Oui, il s’agit bien de la première fois que des spectacles de la Compagnie Non Nova seront présentés en Australie!

 

Est-ce qu’il est typique que vos deux spectacles du même thème sont joués dans la même ville avec un délai seulement de quelques mois ?

Non, ce n’est pas très habituel mais cela peut arriver. Par exemple en février 2019 à Douai (France), les spectacles « Foehn » ; « L’après-midi d’un foehn Version 1» et « Saison Sèche » seront présentés dans la même ville à quelques jours d’intervalles.

Le hasard a fait que les deux festivals à Adélaïde nous ont invité la même année et nous en sommes très heureux!

 

Pourquoi doit-on venir voir « L’après-midi d’un foehn » à l’Adelaide French Festival et/ou « Foehn » à l’Adelaide Festival ?

Il s’agit pour le public d’un très bon moyen de découvrir l’univers de la compagnie Non Nova et d’aborder en particulier le travail sur le vent mené par la compagnie.

 

D’autres choses à ajouter ?

La compagnie Non Nova est très heureuse de se rendre prochainement en Australie et nous espérons vous retrouver nombreux aux deux spectacles présentés à Adélaïde en 2019!

 

Vous pouvez voir L’Après-midi d’un foehn ce weekend à  l’Adelaide French Festival. Il y aura trois séances ce samedi 12 et ce dimanche 13 janvier: 11h00, 12h30, 14h00. 

Les billets coûtent $25 pour adultes et $15 pour les enfants. Il y a également un billet famille (deux adultes et deux enfants) qui coûte $65. 

Vous pouvez acheter vos billets ici.

 

Foehn sera joué à l’Adélaïde Festival du 13 au 17 mars:

  • mercredi 13 mars, 11h00, 18h30;
  • vendredi 15 mars, 11h00, 18h30;
  • samedi 16 mars, 11h00, 14h00, 17h00; et
  • dimanche 17 mars, 11h00, 14h00, 17h00.

Des billets coûtent $49 pour des adultes, $25 pour les moins de 30 ans, et $20 pour les enfants. Il y a aussi des billets à prix réduit pour ceux qui sont des « Friends of Adelaide Festival » ou ceux qui ont une carte « concession ».

Vous pouvez acheter des billets pour Foehn ici

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Matilda Marseillaise

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