Une Histoire d'Amour et de Désir: une exploration des attentes religieuses et de genre à Paris

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Une Histoire D’Amour et de Désir, actuellement à l’affiche du Sydney Film Festival 2021, est le deuxième long métrage de la réalisatrice franco-tunisienne Leyla Bouzid. Il était l’un des 23 films sélectionnés pour la Semaine de la critique de Cannes, dont il a clôturé la semaine. Le cinéma est dans la famille : Leyla Bouzid est la fille du réalisateur Nouri Bouzid.

Il est intéressant de voir que le titre en anglais est en fait une traduction fidèle du titre français. Souvent, les titres des films étrangers sont complètement modifiés en anglais.

Une Histoire d’Amour et de Désir est centré sur deux personnages. Ahmed (Sami Outalbali, Sex Education) et la Tunisienne Farah (Zbeida Belhajamor). Ahmed est un jeune Français d’origine algérienne qui a obtenu une bourse d’études pour intégrer la prestigieuse université de la Sorbonne à Paris. Farah, tout juste arrivée de Tunisie, est dans son cours de littérature comparée. Il est captivé dès qu’il pose les yeux sur elle.

Ahmed, qui est aussi souvent appelé Médé par sa famille et ses amis, m’a frustré tout au long du film. Il n’a qu’une seule expression pendant tout le film. Il semblait toujours ne pas être impressionné par ce qui se passait autour de lui. Que ce soit lorsque Farah lit à haute voix un livre érotique en arabe du 15ème siècle dans une librairie, lorsque ses amis lui demandent d’empêcher sa sœur adolescente de coucher avec un certain Bilal ou en classe lorsqu’on lui demande de parler….

Il est difficile de savoir si cette seule expression faciale est vraiment de la timidité et un peu de pudeur à l’idée d’être exposé à de la littérature érotique ou s’il est en train de juger tous ceux qui l’entourent. Ou bien est-ce le choc de venir d’une culture dans laquelle les femmes sont censées agir d’une certaine manière pour découvrir que l’on parle de sexe, on en écrit et s’y adonne? J’ai trouvé frustrant de voir de telles opinions et un tel jugement chez un homme à Paris en 2021, mais je ne doute pas qu’ils existent. Peut-être ma frustration témoigne-t-elle du caractère convaincant de Sami Outalbali?

Ahmed et Farah font tous deux des suppositions, sans s’interroger sur leur véracité. Toutes les personnes qui viennent de Tunisie en France sont-elles là pour envoyer de l’argent à leur famille? Tous les étudiants dont les parents paient les études sont-ils riches? Les femmes qui sont à l’aise pour parler de sexe en ont-elles beaucoup? Et est-ce vraiment un problème si c’est le cas? Les hommes qui ne veulent pas se précipiter dans le sexe sont-ils tous vierges ou homosexuels?

En dehors de la frustration ressentie à l’égard d’Ahmed tout au long du film, Une Histoire d’Amour et de Désir est une approche intéressante des questions de religion, de genre (ce qui est bon pour l’un n’est pas toujours bon pour l’autre à certains égards), et une brève incursion dans le monde de la littérature érotique arabe.

3.5 CROISSANTS