Récemment, nous avons parlé avec Raphaëlle Delaunay, directrice de l’Alliance Française d’Adelaide. Dans les mois à venir, on vous propose une rencontre par interview avec les directrices, directeurs et presidents des Alliances Françaises à travers l’Australie. On commence par Adelaide avec Raphaëlle Delaunay.
Raphaëlle Delaunay, vous êtes directrice de l’Alliance Française d’Adelaide depuis la fin de l’année dernière. Parlez-nous de la façon dont vous avez obtenu ce poste.
J’ai travaillé pendant 15 ans dans la formation pour adultes et l’enseignement, y compris à la direction d’une école de français langue étrangère en France. J’ai toujours aimé la notion de transmission de savoirs, de connaissances et d’expérience. J’ai aussi toujours adoré les langues étrangères et les voyages, et rêvais depuis longtemps de vivre à l’étranger. Enfin, je souhaitais développer des projets culturels. C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers le réseau des Alliances Françaises et des Institut Français. J’ai donc candidaté auprès du Ministère des Affaires Etrangères et suivi le processus de recrutement pour arriver à la direction de l’AF d’Adelaide.
Pour rappel, les AF sont des associations de droit local, indépendantes. Le gouvernement français vient néanmoins en soutien de plusieurs dans le monde pour les aider dans leurs missions.
Pourquoi vous avez décidé de venir en Australie, et à Adélaïde?
Mes langues fortes sont l’allemand et l’anglais. Dans mes souhaits d’affectation, j’ai donc privilégié les pays dans lesquels je pourrais renouer avec l’une de ces langues. Le poste à Adelaide m’a particulièrement séduite par la diversité des publics : des plus jeunes au moins jeunes, de l’apprentissage pour le loisirs, la passion pour la culture française mais aussi pour des objectifs professionnels. Et je ne connaissais pas du tout l’Australie, donc une magnifique occasion de découverte!
Quelles ont été vos premières impressions sur l’Australie et quelles sont les fausses idées que vous aviez avant de venir (par exemple : il y a des kangourous partout)?
Plusieurs choses m’ont fascinée quand je suis arrivée à Adelaide : la qualité d’accueil des South-Australiens, l’agencement de la ville pensée comme un immense jardin et le nombre de personnes qui parlent français ou ont déjà voyagé en France ! Si j’ai eu une fausse idée, c’est peut-être autour du surf : je crois que je m’attendais à voir des surfers un peu partout, pour finalement découvrir la richesse et la diversité des plages notamment de Fleurieu Peninsula, et qu’il faudrait aller un peu plus au sud pour pratiquer le surf, vers Middleton. J’ai aussi découvert que le vélo avait une belle place ici J
Avant de venir à Adélaïde, qu’est-ce que vous faisiez?
Les dernières années avant de venir m’installer ici, je dirigeais une prépa de droit en France : domaine passionnant qui régit toute notre façon de vivre en société ! Mais comme je le disais, je souhaitais aussi m’installer à l’étranger. J’avais donc repris des études en relations internationales, plutôt pour travailler en ONG. Mais la dimension culturelle me chatouillais et je crois que cela convient bien à ma nature curieuse.
Qu’est-ce qui vous a intéressé dans la profession d’enseignante et professeure?
Je suis passionnée par la transmission de savoirs, de connaissances et d’expérience, pour autant je ne suis pas sure d’être moi-même une bonne pédagogue J Je prends au contraire beaucoup de plaisir à travailler avec les équipes enseignantes, les accompagner pour développer leur excellence et expertise au service de nos élèves, en conciliant les différentes problématiques liées à la gestion d’une structure à but non lucratif.
Pourquoi pensez-vous que la langue française est importante, même en Australie, lorsque l’Asie est beaucoup plus proche géographiquement?
La notion d’importance est toute relative à un objectif : pour une mobilité géographique, un emploi, du tourisme, ou simplement l’accès à la richesse d’une autre culture.
Le français est langue officielle dans 29 pays dans le monde, soit 15% des pays reconnus par l’ONU.
C’est la 2eme langue la plus apprise dans le monde : 125 millions de personnes l’apprennent chaque jour.
C’est également une des langues officielles de travail dans plusieurs organisations internationales : les Nations Unies, l’UNESCO, l’OCDE, le comité des Jeux Olympiques, la Croix Rouge Internationale, en sont quelques exemples.
Comment est-ce que vous avez été affecté par la COVID-19? Quels ont été les défis pour vous et pour l’Alliance?
Comme la plupart des activités en Australie, la crise du COVID-19 nous a amené à prendre des décisions conséquentes pour protéger nos élèves et équipes, et limiter la propagation du virus.
Nous avons donc fermé nos locaux au public courant mars, et également annulé le AF French Film Festival au lendemain de son opening.
Il a fallu en un temps extrêmement court – quelques jours – passer l’ensemble de nos cours en ligne. Le réseau international des AF a été une force pour relever ce défi, mais aussi le professionnalisme et l’implication de l’équipe ici de l’AF Adelaide dont je tiens à souligner la qualité de travail. Nos étudiants ont aussi été géniaux en s’adaptant à cette nouvelle modalité et en nous soutenant dans cette période. Un grand merci aussi à eux !
Nous avons aussi adapté notre programme en ligne, et saisi l’occasion pour conjuguer activités en ligne et le 110eme anniversaire de l’AF d’Adelaide cette année ! Ce sont donc une suggestion de 110 activités à pratiquer de chez soi pour rester en lien avec la langue et la culture française : enfants et adultes, sports et culture, tous peuvent y trouver leur petit bonheur J
Lorsqu’on cherche Raphaëlle Delaunay sur Google, on trouve une danseuse et chorégraphe parisienne. Est-ce que vous avez fait de la danse dans votre carrière?!
Non, enfin petite mais ça ne compte pas! En effet, c’est un homonyme. En continuant de chercher, vous pourriez trouver un livre que j’ai co-écrit il y a une dizaine d’année : « Manager une équipe » aux Editions Nathan en partenariat avec le site d’information LesEchos.fr.
Et aussi l’Alliance Française d’Adelaide fait son 110eme anniversaire cette année. Parlez-nous de comment l’Alliance Française d’Adelaide a été fondé et comment elle a changé depuis son ouverture en 1910. Pourquoi et comment est-ce que l’Alliance Française d’Adelaide était une des premières Alliances en Australie?
L’Alliance Française d’Adélaïde a été créée il y a 110 ans par Berthe Mouchette et sa sœur cadette Marie Lion. Ces deux artistes françaises, peintre et écrivain, ont décidé de s’installer en Australie à la fin du XIXe siècle, d’abord à Melbourne, puis à Adélaïde. Elles ont adoré Adélaïde et sont rapidement devenus des membres éminents de la communauté.
L’Alliance française d’Adélaïde est l’une des alliances pionnières dans le monde; il en existe aujourd’hui plus de 800.
Au départ, lieu de rencontre des passionnés de la langue française, c’est aujourd’hui un lieu qui incarne tant l’apprentissage de la langue française, que le Festival du Film Français (le plus important au monde en dehors de la France), et le French Market juste avant Noel.
Malheureusement à cause de la COVID-19 les évènements que vous avez prévus ne peuvent pas avoir lieu. Quels événements avez vu prévu?
En effet, avec la crise du COVID-19, nous avons dû annuler plusieurs de nos événements, pour la plupart nous espérons qu’il s’agira uniquement d’un report, comme le AF French Film Festival.
Et nous préparons quelques surprises pour cette fin d’année: stay in touch with us on our Website and Newsletter.
Etes-vous membre de l’Alliance Française pres de chez vous? Auxquels évènements participez-vous d’habitude?
Il ne reste que quelques jours du Festival du film français. Lisez notre interview avec Philippe Platel, directeur artistique de l’AFFFF 2020 par ici.
