Le spectacle Jean Paul Gaultier’s Fashion Freak Show vient au Brisbane Festival ce mois-ci

Jean Paul Gaultier's Fashion Freak Show
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Le Jean Paul Gaultier’s Fashion Freak Show fera ses débuts en Australie en exclusivité au festival de Brisbane à la fin du mois. Nous nous sommes entretenues avec Fanny Coindet, metteure en scène associée de la production.

Jean Paul Gaultier's Fashion Freak Show
Photo fournie par le Brisbane Festival

Fanny Coindet, vous êtes la metteure en scène associée pour le spectacle Jean Paul Gaultier’s Fashion Freak Show qui fait son début australien au Brisbane Festival à la fin d’août. Je crois que vous avez une formation en danse. En quoi cette formation vous aide dans le rôle de metteure en scène associée? Et est-ce que vous avez d’autres formations en théâtre et tout ça?

Oui, j’ai une formation en comédie physique avec Philippe Gaulier et j’ai aussi une formation en danse. Donc oui, effectivement, ça aide dans le spectacle parce que le spectacle est très basé sur le mouvement, il y a beaucoup de chorégraphies, donc c’est important de pouvoir apprécier la danse quand on fait les castings, etcetera. C’est quelque chose, c’est un outil. Le spectacle est très pluridisciplinaire et c’est un outil qui revient beaucoup : le mouvement, la danse. Donc c’est très aidant, ça facilite énormément de choses de pouvoir gérer ce médium-là.

 

Et depuis quand est-ce que vous êtes dans le rôle pour ce spectacle depuis le début ou deux ans?

J’ai commencé en mi 2019.

 

Parce que ça commençait en 2018 je crois.

On a ouvert en 2018, fin 2018.

 

En fait, j’étais à Paris à l’époque mais je n’avais pas pu y aller donc j’étais trop contente quand j’ai vu que ça vient en Australie. Et en quoi consiste votre rôle donc dans la production?

Je m’occupe de caster les nouveaux artistes, de les intégrer au spectacle et de réadapter le spectacle à la salle, aux conditions comme on tourne, on n’a pas toujours les mêmes conditions donc, je m’occupe de réadapter selon l’espace. Et je dirais que mon rôle principal, c’est de garder l’âme du spectacle et l’âme de la création de Jean Paul tel qu’il l’a souhaité pendant la création.

 

Oui. C’est bien lui qui avait écrit. Et il était très important dans la création du spectacle.

Il a suivi tout le projet. Et là, il a fait énormément avec l’équipe, évidemment. Mais oui, il est très impliqué, C’est sur sa vie, donc oui.

 

Est-ce qu’il reste impliqué avec les nouveaux qui viennent ou plus maintenant.

Oui, absolument! Il vient au casting. Il est toujours très impliqué, il donne toujours son avis. Pour lui, c’est très important de choisir les acteurs et les danseurs dans le spectacle.

Jean Paul Gaultier's Fashion Freak Show
image fournie par le Brisbane Festival

Et comment est-ce que le spectacle est né? J’imagine que c’est une idée à lui

C’était son rêve de faire une revue aux Folies Bergères. C’est quelque chose qu’il explique pendant le spectacle, enfin qu’on comprend pendant le spectacle. C’était son rêve et ça s’est vraiment concrétisé lors de la collaboration – rencontre avec Thierry Suc, le producteur français qui produit beaucoup de grandes stars. Et donc cette rencontre a permis de concrétiser le rêve de Jean Paul qui était de faire une revue aux Folies Bergères.

 

Qu’est-ce que vous avez appris ou apprécié le plus dans nos rôles?

J’ai appris énormément de choses. Déjà parce que c’est un très gros spectacle, donc il y a beaucoup de choses à gérer. C’est énorme. On ne se rend pas vraiment compte, on vient, on voit. Mais toute la mécanique pour en arriver à ce que vous allez voir, elle est super impressionnante. C’est une machine de guerre.

 

Donc effectivement, j’ai appris énormément en étant part de ce projet-là. Sur l’humain aussi, on apprend énormément comment gérer une équipe, le cast, etcetera. C’est super intéressant du point de vue humain, on fait des rencontres incroyables et puis apprendre énormément sur la technique. Il y a des éléments techniques super intéressants et donc énormément de choses à découvrir au fur et à mesure.

 

C’était vraiment chouette et je pense que ce que je préfère-là, c’est d’intégrer les nouveaux artistes et de les voir sur scène et de les voir faire leurs débuts. C’est hyper gratifiant. C’est le résultat du travail, d’un travail d’équipe, donc c’est très, très, très gratifiant !

 

Et les artistes sont plutôt les danseurs ou les mannequins ?

Il faut un peu des deux je crois. Mais on voit que c’est plutôt chez les danseurs. Parce que quand on doit intégrer un danseur, on n’a pas non plus un temps indéfini. Donc il faut que les personnes qui intègrent notre chose soit capables.

 

Et est ce qu’il y a une seule personne qui joue Monsieur Gaultier?

Oui. Actuellement c’est Max Cookward, un danseur britannique brillant. Mais on a aussi des doublures pour au cas où il se passe quelque chose. On a deux doublures qui sont toujours prêtes.

 

Mais quand ça a été joué en France, est-ce qu’il y avait un casting tout français ?.

La personne qui jouait Jean Paul quand on a joué en France s’appelle Patric Kuo, et il est australien.

 

Comme quoi !

Comme quoi. Mais c’est ça, le monde est petit, tout est lié. Et puis après il y a eu différents autres Jean Pauls parce que les dates de tournée etcetera, la vie, le planning fait que parfois on changeait les équipes. Mais il faut toujours avoir cette petite âme de Jean Paul Gaultier en soi.

C’est bien. Et qu’est-ce que le public peut attendre du spectacle?

De sortir avec beaucoup d’énergie, beaucoup de bonne humeur, beaucoup de puissance. Le public va voir un spectacle très haut en énergie avec des danseurs et des mannequins et des chanteurs incroyables. On ne peut pas vraiment s’attendre à quelque chose. C’est un spectacle très hybride. Ce n’est pas quelque chose qu’on a déjà vu avant. Après, c’est très unique et c’est ça qui fait vraiment sa force. Et moi, ce que je préfère par-dessus tout, c’est voir le public à la fin, debout sur ses pieds, en train d’applaudir et de sortir en dansant et de sortir en se disant qu’ils ont envie d’aller faire la fête, qu’ils ont envie de se prendre dans les bras, ils ont envie de tomber amoureux. C’est plutôt cool.

 

Mais en quoi est ce que le spectacle est un freak show?

Je pense que c’est un freak show parce que dans l’essence, dans l’ADN un peu de Jean Paul Gaultier, c’était toujours de ne pas être dans le pur mainstream, mais d’être toujours dans l’innovation, dans l’époque, de challenger les codes et de les bouleverser et de les réécrire. Donc forcément, en ça, c’est pour ça que ça s’appelle le Fashion Freak Show, parce que c’est quelqu’un qui a toujours bousculé les codes, mis en place de nouvelles choses, ouvert la porte pour tant de choses. Donc voilà, je crois.

 

Parce que ça donne une idée dans la tête quoi. On se demande est-ce que les gens qui sont dedans vont être un peu bizarre?

Il y a un peu de ça. Les chorégraphies de Marion Motin sont très originales, très puissantes, très uniques aussi. Ce n’est pas les chorégraphies qu’on a l’habitude de voir. Les costumes sont absolument fous. Il y a des choses des archives, il y a des choses qui ont été créées pour le spectacle. Donc ça, c’est vraiment très exceptionnel. Et puis d’avoir un créateur qui met ses archives au service d’un spectacle où les gens transpirent, se changent très vite, c’est quand même assez exceptionnel. Donc oui, je pense qu’il y a plein de choses qui sont un peu freaks dans ce spectacle.

 

Est-ce que le titre « Fashion Freak Show » a été traduit en français ?

Non, et c’est toujours appelé Fashion Freak Show.

 

Et le spectacle traverse 50 ans de culture pop des yeux de l’enfant terrible de la mode, Monsieur Gaultier, bien sûr. Est-ce que le spectacle a été mis à jour depuis son début? Donc ça fait six ans depuis que le spectacle a été créé.

Oui, et il a été créé originellement pour être joué aux Folies Bergères. Et puis, quand l’envie a été de partir en tournée, la production a fait appel au metteur en scène Simon Phillips, qui est australien, je crois.

 

Il y a des Australiens partout !

Et oui, là il a remodelé le spectacle pour lui donner un tout petit peu plus de storyline, pour faciliter la tournée, pour avoir un set design qui correspondent aux critères internationaux. Donc oui, je pense que c’était 2021 ou 2022. Je suis un peu perdu dans les dates…

 

Après les confinements et tout ça.

Oui, exactement. Là je me suis un peu perdu dans les dates, mais oui, le spectacle a été repensé, a été refait, la bande son est aussi souvent actualisée. Parfois, elle est adaptée même à l’endroit où on va. C’est à dire que quand on a tourné en Angleterre, Jean Paul voulait absolument qu’il y ait le personnage de Boy George, donc le personnage de Boy George et les chansons de Boy Georges sont restées. Donc c’est un spectacle qui est en constante évolution et qui est écrit dans son époque.

Jean Paul Gaultier Fashion Freak Show
Photo du site web du spectacle

Et quels artistes musicaux peut entendre dans le spectacle?

Il y en a beaucoup mais les artistes incroyables comme Nile Rogers, comme Madonna, Prince George, Amy Winehouse, et Catherine Ringer et tant d’autres.

 

Pour le spectacle à Brisbane Festival, Monsieur Gaultier a travaillé avec une artiste australienne, Grace Lillian Lee. Comment cette collaboration a-t-elle vu le jour?

Je pense que c’était quelque chose qui est venu de la part du Festival lui-même d’avoir une collaboration avec une artiste australienne. Et la collaboration a commencé plutôt à distance en échangeant sur comment allait se passer le projet. Puis ils se sont rencontrés à Paris où Grace a montré son travail. Ils ont parlé ou ils ont échangé. Ils ont fait une réunion de travail pour connaître les directions, parler de choses plutôt techniques et puis artistiques également.

 

La rencontre était vraiment formidable et se sont très bien entendues et Jean Paul était ravi et super heureux que ce soit Grace. Il a beaucoup accroché avec son travail et la pièce qu’elle est venue pour lui présente. Il a tout de suite dit « Oh, mais elle peut déjà être dans le spectacle », donc c’était vraiment quelque chose. Il y a eu une vraie connexion mutuelle qui était très, très chouette à voir.

 

Et suite à cette rencontre, Grace a travaillé sur les prototypes, a été en contact, je pense, avec la maîtresse des costumes Debbie. Et là, la suite c’est que on va faire les essayages de de son costume. Moi je n’ai encore rien vu. Je pense qu’on découvrira quand on arrivera à Brisbane, ça va être super.

 

Et est-ce que le costume que Grace a créé va être utilisé dans les spectacles après l’Australie ou seulement en Australie?

Non, je pense que c’est une collaboration qui a envie de durer vraiment sur le long terme et d’intégrer cette rencontre au spectacle. La création de Grace s’intègre super bien dans un des actes et c’est un acte aussi qui parle de la vision de Jean Paul Gaultier dans le futur, donc le fait d’intégrer une collaboration d’un artiste, ça va vraiment avec sa logique de création, ce qu’il fait avec sa maison de couture, d’avoir différents directeurs artistiques, etcetera. Donc c’est une collaboration qui est vouée à être sur le long terme je pense.

 

Vous avez dit que c’est le Brisbane Festival qui avait proposé cette collaboration. Est ce qu’il a déjà fait ça pour d’autres artistes dans d’autres pays ?

Oui, sous différentes formes. Mais oui, la collaboration, c’est un truc qui est très présent dans le spectacle. C’est à dire que quand on était aux Folies Bergères, il y avait des artistes qui venaient comme Catherine Ringer, comme Rossy de Palma, Dita von Teese, qui sont venues et qui ont joué avec nous dans le spectacle pendant une semaine, deux semaines. Donc oui, d’être ouvert.

 

Au Japon également, on a eu des artistes japonais qui ont fait des interventions dans le spectacle. Donc oui, il y a toujours cette forme de Les portes sont ouvertes et on a envie de partager ce moment avec les gens chez qui on arrive.

 

C’est incroyable pour les artistes aussi. Je pense que ça va ouvrir les portes à l’international pour Grace Lillian Lee.

Absolument. Oui, elle était vraiment passionnée et ravie de cette rencontre. J’ai hâte de voir cette collaboration en vrai sur scène.

 

Jean Paul Gaultier's Fashion Freak Show

J’avais pas encore eu l’occasion de voir le film parce qu’il y a le film aussi. Est ce que le spectacle et le film sont vraiment liés? Est ce qu’il suit le même pas?

Si vous parlez du documentaire qui a été tourné quand on préparait le spectacle? Oui, ils sont super liés. Je me souviens de Yann qui venait nous filmer. Lui, il a commencé à filmer, à suivre dès vraiment le début de la conception avec les rencontres avec Nile Rogers, etcetera. Donc oui, c’est vraiment un film qui a suivi toute cette aventure et qui donne vraiment le goût de comment ça se passe de faire un spectacle comme ça, comment ça se passe pour collaborer avec Jean Paul qui donne un goût de toutes les collaborations qu’il a pu faire avec Madonna, le rôle qu’elle a joué dans sa vie, etcetera. Donc ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, mais je me souviens que c’était un documentaire très, très intéressant.

 

Le festival va diffuser le documentaire, mais une fois seulement je crois. Et combien de personnes sont sur scène pendant la production ?

Il y a 19 personnes sur scène et à peu près le double ou le triple derrière.

 

Dans les coulisses. Parce que j’imagine il faut du monde pour les costumes.

Oui, exactement. Toute la préparation coiffure, maquillage et puis toute la technique, le son, la lumière, etcetera. Donc c’est vraiment une grosse équipe.

 

Et qui, pensez-vous appréciera le spectacle le plus?

C’est un peu dur à dire parce que je pense que c’est un spectacle multi-générationnel.  Je vois des personnes plus âgées sortir du spectacle, tellement heureux parce qu’ils viennent de revivre leurs 50 dernières années en musique, en visuel, etcetera. Je vois des jeunes gens sortir du spectacle et être bouleversés par tant de liberté et remettre en question. Je vois vraiment plein de types de public. Je dirais que peut-être avant douze ou treize ans, je ne sais pas si c’est spécialement adapté, mais en tout cas, oui, je pense que ça s’adresse à tous les gens qui ont envie de de passer un moment de liberté, d’avoir un goût de liberté et d’amour. Et je pense que c’est assez universel comme spectacle.

 

Est ce qu’il y a d’autres choses que vous souhaitez nous dire?

Et bien, venez nous voir parce que nous on aime ça quand on est plein de public qui a envie d’être là! On a beaucoup, beaucoup à donner. On a encore une nouvelle équipe. Chaque fois qu’on va quelque part, c’est très unique. C’est un spectacle complètement hybride. Il y a une forme de performance, de chant, de comédie, de danse, un peu d’acrobatie, de cirque. C’est sexy, c’est poétique et ça parle d’amour, donc ça ne fait pas de mal en ce moment.

 

C’est sûr. Merci beaucoup !

Nous remercions Fanny Coindet pour cette interview et nous avons hâte de voir Jean Paul Gaultier’s Fashion Freak Show au Brisbane Festival

 

INFOS CLÉS POUR JEAN PAUL GAULTIER’S FASHION FREAK SHOW

QUOI : Jean Paul Gaultier’s Fashion Freak Show

QUAND : du 30 août au 15 septembre (sauf les lundi)

OÙ : South Bank Piazza, 186 Little Stanley Street, South Brisbane

COMMENT : Achetez vos billets par ce lien

COMBIEN : Les prix des billets sont de 89 $ à 149 $

 

 

Le documentaire Jean Paul Gaultier: Freak & Chic

sera également projeté au festival de Brisbane, suivi d’une table ronde sur le thème « oser rêver grand et repousser les limites ».

Dimanche 8 septembre, 13h30 projection du film + 1 heure de débat après le film.

Les billets coûtent 25 $ et comprennent une boisson. Achetez-les vôtres par ce lien.

 

Irez-vous voir le spectacle Jean Paul Gaultier’s Fashion Freak Show à Brisbane ?

 

Pour d’autres évènements ayant lien avec la France et la Francophonie qui se déroulent en Australie ce mois-ci, découvrez notre Que faire an août

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