Le Coq d’Or est le 2e opéra issu du partenariat entre l’Adelaide Festival, le festival d’Aix en Provence et l’Opera de Lyon. Il a fait ses débuts au festival d’Aix en Provence l’été dernière et Il sera présenté à l’Adelaide Festival ce mars. On a parlé à Wilfried Gonon, comédien français qui jouait le rôle titulaire dans la production lorsqu’il était joué au festival d’Aix l’année dernière.
Wilfried Gonon, vous avez joué le rôle-titre de l’opéra Le Coq d’or, récemment en France. Qui est le Coq d’Or? Quel est le rôle que vous avez joué?
Et fait Le Coq d’or est un cadeau qui a été offert par le par l’astrologue dans ce spectacle. L’astrologue, on peut dire c’est un vieux sorcier. C’est quelqu’un qui débarque en fait dans l’opéra pour offrir au Tsar Dodon un coq. Et ce coq, il est censé prévenir quand il y a des attaques du château du Tsar Dodon, donc il est offert au début en cadeau. Mais par contre, l’astrologue lui dit « je t’offre ce Coq d’or, tu vas voir il va pouvoir se prévenir quand il va y avoir des attaques. Mais tu me devrais une faveur. »
En fait, ce qui se passe, c’est que du coup, à un moment donné, le coq d’or prévient de toutes les attaques, l’astrologue revient et l’astrologue tombe amoureux de la femme du Tsar Dodon. Il dit « Je veux comme faveur votre femme. » Et ce qui se passe, c’est que du coup, le Tsar le refuse.
Donc il décide de tuer l’astrologue. En vengeance, le Coq décide de tuer le tsar. Toutefois en fait, on apprend – donc c’est pour ça que c’est très satirique, c’est un monde des rêves et qu’on fait finalement le l’astrologue reviens à la vie et en réalité, ça n’a jamais existé. Tout ce qui a existé, c’est moi et la reine, la reine du royaume. Il y a beaucoup d’aventures en fait, dans cette petite histoire. Oui, moi, j’ai vraiment parlé par rapport au coq.
Oui, bien sûr, le coq d’or c’est votre rôle
Pour ma part, c’est avant tout une construction autour de l’animal, du coq, Sa façon de marcher (j’avais un seul talon au pied, pour faire l’illusion du coq), son regard, sa façon de se poser sur son arbre …etc. et de travailler sur la vision du metteur en scène, j’ai dû avoir des coachings de russe pour que ma prononciation soit parfaite, pour que je puisse faire l’illusion que ce soit moi qui chante le coq d’or, que mes lèvres puisses bouger correctement au bon moment. L’opéra est chanté en russe. Je n’avais jamais fait de russe, mais c’est la deuxième fois que je fais un opéra russe. Sur le premier opéra « L’enchanteresse » de Tchaïkovski, je n’avais pas de texte, donc pas besoin d’apprendre le russe.
Donc le personnage du coq est très lié à l’astrologue. C’est l’astrologue qui m’a offert en cadeau. On a l’impression pendant tout l’opéra que j’appartiens à Dodon mais je suis toujours lié à l’astrologue puisque c’est l’astrologue au départ qui m’a offert, c’est mon maître.
Le coq est le personnage central, parce que tout est autour du Coq – on lui offre en cadeau un coq et qui prévient à chaque attaque. Oui et je suis là jusqu’à la fin sur scène.
Ok, donc, vous êtes toujours là? Ça dure combien de temps, en fait? Ces deux heures ou quelque chose comme ça,
Il dure deux heures. Donc il y a trois actes. Dans l’acte 2, je suis très peu-là, je suis là au début et à la fin c’est très long c’est très long. L’acte 1 et L’acte 3 sont moins longs, mais de l’acte 2 et je ne suis pas tout le temps sur scène. Du début de l’acte 1 à la fin de l’acte 3 je suis là.
J’ai regardé votre site web et un peu le CV qui est là. Est-ce que vous vous êtes formé en chant? Parce que j’ai vu que vous avez fait beaucoup de jeux et vous avez déjà fait un opéra. Mais est-ce que vous êtes formés en chant?
Oui, alors j’ai déjà travaillé au chant mais en fait, c’est vraiment spécifique, Je ne suis pas chanteur d’opéra et la partie du coq d’or elle est chantée par une chanteuse et du coup, qui n’est pas sur scène. C ;est elle qui souffle la partition du Coq d’or.
Ok, donc vous ne chantez pas.
Non, je ne chante pas, moi, je fais du lipsync. En gros, l’idée fixe est que ça apparait venir de moi. Je bouge les lèvres. Elle s’appelle Maria Nazarova. Elle est une chanteuse bélarusse. Et donc du coup, elle a été la pendant toutes les répétitions et elle était derrière et moi, j’ai dû travailler le Russe sur la prononciation.
Ça a été beaucoup de travail sur le coq de de travailler vraiment avec la vision et la vision du metteur en scène. Et puis, j’ai dû avoir des coachings de russe pour que ma prononciation, même si ce n’est pas ma voix qui sort, pour que ce soit parfait. C’est vraiment sur le Coq D’or j’ai dû travailler le russe parce qu’il fallait absolument que ça colle parfaitement.
J’ai vu aussi sur votre CV que vous avez des intérêts divers, les, les talents divers comme le rolleur, comme la clarinette, les sports de combat, donc, à apprendre le russe, c’est juste ajouter un autre talent.
Exactement, c’est un ajout. Et puis, je suis vraiment un passionné d’opéra aussi. Donc quand tu cours que quand tu vois qu’il y a beaucoup d’opéras qui sont chantés en russe, pour moi, c’est hyper intéressant.
Après, ce n’est pas je ne pourrais pas avoir eu un vrai dialogue en russe mais juste d’apprendre parfaitement le chant à ce moment-là, les phrases utilisés par le Coq d’or qui sont très répétitifs. D’ailleurs, il y a bien, il y a à peu près 3 changements, mais pas plus. Oui, c’est vraiment à chaque fois pour prévenir. Le Coq d’or est vraiment là pour prévenir en fait. Donc du coup, il y a et a toujours les mêmes.
Ce qui est intéressant de voir, d’ailleurs, différente forme en France par rapport au coq. Il a une façon d’exprimer et c’est intéressant de voir dans une autre langue comment il s’exprime. Et c’est vrai que c’était très marrant pour ça, de voir la grosse différence entre un cocorico, par exemple. Et en russe c’est koo-kah-re-koo. C’est très marrant.
Et en anglais, c’est cock-a-doodle-do.
Oui, c’est intéressant de voir les différences de prononciation du cri du Coq à travers les pays, même si je sais qu’on n’a pas le même langage, je me suis dit que vu que c’est des bruits d’animaux, ça devrait être la même chose.
C’est comme si les animaux parlent les autres langues des pays dans lesquels ils se trouvent!
C’est ça. C’était hyper intéressant et intense. Je me souviens du tout début, après mon premier entraînement de russe, je suis passé sur scène pour les répétitions et ce n’était pas assez. Il fallait que ce soit vraiment parfait. Si je n’ouvrais pas ma bouche, au bon moment, ou que ce n’était pas la bonne articulation, il fallait reprendre les entraînements de russe. J’ai pris 4 coachings avant d’être alaise. A chaque fois avant les répétitions et puis c’était intense pour être bien dans le timing. Certes je suis musicien donc je sais lire les partitions, mais quand on est sur scène, perché sur un arbre, c’était très difficile, de pouvoir être dans le timing, car je n’avais pas de partition en face de moi, donc pour être dans les temps et ouvrir ma bouche au bon moment, j’ai dû apprendre par cœur la mélodie.
Oui, j’imagine. Même de faire ça dans sa propre langue, ça doit être un peu difficile parfois, mais de faire ça dans une autre langue? C’est un grand défi.
Oui, mais après voilà, moi je ne suis pas un chanteur d’opéra. Je suis comédien, je ne suis pas du tout chanteur, je côtoie des stars que les chanteurs qui y voyagent partout, du coup, apprennent des choses qui ne sont pas du tout de leur langue. Je suis assez émerveillé par ça parce que d’autres comédiens, et c’est rarement un monde international, ils font rarement de la sorte. On ne va rarement à l’étranger parler notre langue. On est vraiment orienté sur ce qu’on écrit en France, on travaille à la langue française. On reste dans le théâtre français. Ou alors quand on va jouer à l’étranger c’est rare. On est sous-titré, mais quand on ne parle pas une autre langue, c’est très rare.
C’est vrai sauf si vous faites le film aux Etats-Unis, par exemple.
Oui, bien sûr.
Comment vous vous êtes préparé pour le rôle. Donc, vous avez déjà dit que vous avez pré pris les cours de russe et vous avez bien travaillé pour vous bien ouvrir et fermer la bouche au bon moment. Faire les mots comme il faut. Physiquement. Est-ce que vous avez dû faire des entrainements pour le rôle?
Alors, physiquement, pas vraiment. Mais je fais-moi même dans ma recherche du personnage. J’ai beaucoup étudié le Coq. Quand j’ai eu la réponse pour le Coq d’Or et j’ai accepté, j’ai décidé de vraiment travailler le coq. Donc à ce moment-là, Barry m’avait dit que j’allais avoir qu’un seul talon, une seule chaussure. Donc du coup, le but, c’était de travailler aussi sa façon de marcher. C’est qu’automatiquement, si quelqu’un n’a qu’une chaussure avec un seul talon avec quelques centimètres, c’est une obligé de travailler aussi sa façon de marcher.
Donc, j’ai regardé des documentaires sur les coqs pour essayer de voir et voir le coq et son comportement? Comment quantifie le cocorico, comment il s’exprime, à quel moment, qu’est ce qui se passe dans son corps, comment il fait pour marcher aussi. Et donc, du coup, c’est sur toutes ces choses-là que j’ai travaillé chez moi.
Et puis après, j’ai vu que j’étais en totale liberté, à part sur des actions concrètes. J’avais des actions. Tu dois faire ça, tu dois faire ça mais le reste, j’ai vraiment travaillé autour de ça et de travailler sur ça en sachant qu’on est dans le monde des rêves. Barry a transformé Le Coq d’or en monde des rêves.
J’ai l’impression que c’est une mise en scène très surréaliste.
C’est ça, à la base le Coq d’or c’est une figure majestueuse, mais dans cette version le coq d’or est plus une figure mystérieuse, mi chat, mi coq, c’est un peu un « Ovni », il fait un peu peur et c’est drôle, car on a l’impression avec tout le maquillage, que c’est un coq qui est passé dans une cheminée. Dans d’autres versions, c’est complètement différent, quand j’avais regardé des vidéos pour m’imprégner de l’opéra, le coq d’or était vraiment habillé d’or, avec une vraie image majestueuse. Alors que là, oui c’est une version très surréaliste du Coq d’or . Il fait plus peur, mais en vrai l’opéra du Coq d’or reste une satire, ce qui laisse place à plein d’interprétations différentes. J’ai adoré en tout cas travailler sur cette version, même si c’était très physique et intense. J’adore me plonger dans des univers qui sortent de l’ordinaire.
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On remercie Wilfried Gonon de nous avoir accordé cet entretien.
INFOS CLES POUR LE COQ D’OR
QUOI: L’opéra russe Le Coq d’Or « The Golden Cockerel » qui fait partie d’Adelaide Festival
QUAND: 4-5 et 8-9 mars
OÙ: Festival Theatre, Adelaide Festival Centre
COMMENT: Achetez vos billets par ce lien : https://www.adelaidefestival.com.au/events/the-golden-cockerel/
COMBIEN:
Les prix des billets commencent à $69 (pour le Reserve D) jusqu’à $319 pour les billets « premium »