Après sa première mondiale au festival de Perth la semaine dernière, The Cage Project conclut sa saison australienne au festival d’Adélaïde. Nous l’avons vu hier soir et ce soir est votre dernière chance de le voir.
The Cage Project brings the Sonatas and Interludes of American composer John Cage to new audiences. This 70 minute opus was created for prepared piano, which is a piano that has been prepared by inserting various objects into it to give the piano a more percussive sound. Bacchanale, which predates Sonatas and Interludes, is Cage’s most famous piece. To create it he prepared the piano with screws, bolts, nuts, plastic and rubber. You can see, from the diagram below, where the various objects are to be placed between the piano strings.
Les préparations requises pour les Sonates et Interludes de Cage étaient cependant encore plus complexes et nécessitaient deux à trois heures de travail. 45 notes sont modifiées à l’aide de boulons, de caoutchouc, de plastique, d’écrous et d’une gomme à effacer placés dans le piano. Le processus est bien sûr risqué, car il peut potentiellement endommager les cordes. Lorsqu’il est bien fait et qu’il n’est plus préparé, c’est-à-dire que tout est enlevé, on ne devrait pas pouvoir dire que le piano a été préparé. Dans The Cage Project, le couvercle intérieur du piano à queue est reflété, ce qui permet de voir certains des objets placés à l’intérieur du piano pour le préparer.
The Cage Project réunit le pianiste français Cédric Tiberghien et le percussionniste, compositeur et artiste australien Mattias Schack-Arnott, qui crée des univers musicaux sculpturaux expansifs. Pour le spectacle, Schack-Arnott a créé une sculpture cinétique massive suspendue au-dessus du piano de Tiberghien, qui sonne et carillonne de manière synchronisée.
Tiberghien se présente et présente l’œuvre de Cage en expliquant au départ que la structure de Schack-Arnott est contrôlée par le piano et que c’est lui, Tiberghien, qui est le maître de l’instrument. Cage s’était intéressé à la philosophie indienne à l’époque où il a créé Sonatas and Interludes et on dit qu’elle est composée de 4 émotions blanches, 4 émotions noires et du numéro 9 : la tranquillité. Tiberghien l’a décrite comme une exploration et une sorte de méditation sur les émotions et la recherche de la paix intérieure.
La passion de Tiberghien pour l’œuvre de Cage apparaît clairement dès son introduction, mais aussi dans les expressions de son visage lorsqu’il la joue. Parfois, il semblait surpris, ouvrant légèrement la bouche et haussant les sourcils, par les sons discordants que certaines notes produisaient, comme s’il en faisait l’expérience pour la première fois, à l’instar d’une grande partie de l’auditoire. Il faisait parfois des gestes théâtraux de la main en jouant sur les touches. Le terme de maître de l’instrument est tout à fait approprié et Tiberghien semblait prendre beaucoup de plaisir à créer les sons.
Pour ceux qui ne connaissent pas les Sonates et Interludes ou le piano préparé, il est assez étonnant d’entendre les sons que le piano est capable de produire. Parfois, il sonnait comme des cloches d’église, parfois comme un léger tambour, et parfois encore, les notes les plus aiguës du piano ressemblaient à celles d’un xylophone. De temps en temps, on entendait le son familier du piano, mais pas souvent. Parfois, on pensait entendre une berceuse d’enfant, mais le son se transformait rapidement en cloches semblables à des rituels. À d’autres moments encore, on entendait fugitivement du piano jazz.
Environ 20 minutes après le début de la représentation de The Cage Project, la structure de Schack-Arnott commence à s’animer. Tout d’abord, des lumières s’allument au sommet et un son semblable à celui d’un gong se fait entendre. Tout au long des 70 minutes de la représentation, la structure commence à tourner de plus en plus vite et la scène devient de plus en plus lumineuse. À certains moments de la pièce, la partie inférieure de la structure circule à une vitesse et à une hauteur presque vertigineuses, et nous nous demandons si elle va franchir le couvercle du piano à queue et la tête de Tiberghien.
Au fur et à mesure que la salle s’éclaire, le public peut mieux voir la structure cinétique de Schack-Arnott. À une chaîne argentée sont suspendues de longues tiges noires auxquelles sont accrochés des objets. Aux niveaux supérieurs, des plaques d’or sont fixées horizontalement. Au niveau intermédiaire sont fixés de courts tubes en or qui produisent un son semblable à celui d’un triangle de carillon. Les deux tiges noires du bas sont reliées à des tiges noires plus petites, qui suspendent à leur tour une rangée de tubes d’argent (comme les tubes d’or ci-dessus, mais plus courts) et de fines planches de bois.
De chacune des huit tiges noires partent des disques métalliques ronds de tailles différentes et nous nous demandons si la structure cinétique de Schack-Arnott ne représente pas les huit planètes qui tournent autour du soleil, le soleil étant le piano qui se trouve en dessous d’elles. Ou peut-être les 8 disques représentent-ils les 8 émotions que les Sonates et Interludes de Cage sont censés explorer.
The Cage Project est sûr de ravir les nouveaux venus dans l’œuvre de Cage ainsi que ceux qui la connaissent bien. Tiberghien a magnifiquement exécuté l’œuvre et la structure cinétique de Schack-Arnott est enchanteresse. Allez-y si vous en avez l’occasion – ce soir, c’est la dernière représentation! Espérons qu’il fera l’objet d’une tournée à l’avenir.
5 CROISSANTS
Matilda Marseillaise était l’invitée du festival d’Adélaïde.
INFOS CLÉ POUR LE PROJET CAGE
QUOI : Le projet Cage : Les Sonates et Interludes de Cage interprétés par Cédric Tiberghien avec une structure cinétique de Matthias Schack-Arnott.
QUAND : Il ne reste qu’une seule représentation, ce soir mercredi 8 mars 2023 à 19h.
OÙ : Grainger Studio, 91 Hindley Street, ADELAIDE
COMMENT : Achetez vos billets sur le site du festival d’Adélaïde: https://www.adelaidefestival.com.au/events/the-cage-project/
COMMENT : Les prix des billets (hors frais de réservation) sont les suivants :
- Adulte 69
- Amis du festival 59
- Concessionnaires et membres de l’AEMF 55
- Moins de 30 ans (pièce d’identité requise) 35
- Étudiant à temps plein (pièce d’identité requise) 30
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