Valentine Nagata-Ramos nous parle d’etre breakeur, choreographeuse et la danse

Reading Time: 7 minutes

Valentine Nagata-Ramos vient en Australie pour le festival OzAsia où elle dansera dans le spectacle Kata et mènera un cours de maitre « Hip Hop from Paris ». On lui a parlé des roles de la danse et le break dans sa vie.

Parlez-nous du spectacle et de votre rôle dans Kata qui vient au festival OzAsia à Adelaide en Australie méridionale.

Kata est un spectacle d’une heure pour 8 breakeurs. Je suis le seul personnage féminin dans la pièce (sauf s’il y a un remplacement).

C’est un spectacle qui interroge sur les similitudes qu’il pourrait y avoir entre le Breakdance et les arts martiaux.

Le breakdance comme un art martial évoluant dans la ville, en défense contre toutes ces agressions urbaines.

J’y incarne un personnage vaillant et sensible, se démenant tant bien que mal face à ces hommes comme à l’image du monde du breakdance.

 

Parlez-nous aussi de vos cours de maitre « Hip Hop from Paris ». Dans ce cours de maitre spécial, vous allez partager vos styles de breakdance unique, y compris ceux qu’on voit dans le spectacle Kata qui fait partie aussi du festival OzAsia 2019. Comment est-ce que votre style de danse est-il diffèrent de la chorégraphie élaborée par Anna Nguyen?

Durant la masterclass, je compte introduire les fondamentaux du Breakdance de façon ludique au grand public (Toprocks, Footworks, Freezes…), pour qu’ensuite les participants puissent s’emparer de ces mouvements pour en construire quelque chose (des phrases/connexions) de plus personnel.

Un travail de musicalité sera bien évidemment de mise car l’écoute musicale et l’éxécution des mouvements basiques de Breakdance sont en corrélation.

Cela finira par un atelier pour  faire travailler la créativité de chacun dans de petits groupes ( trouver des kata, trouver des avatars de soi-meme ) en clin d’œil au spectacle Kata.

Normalement, chaque danseur, malgré le vocabulaire commun, doit avoir sa propre danse, sa propre façon de se mouvoir. C’est typique du Breakdance. Si on ressemble à, on est beaucoup moins crédible. Cette danse est une affirmation de soi. Chacun est bien différent de l’autre, physiquement, psychologiquement.

Nous avons longtemps été comparées avec Anne Nguyen, mais en travaillant ensemble, nous avons bien compris que nous n’avions pas la même énergie.

Anne est souple est fluide, moi je suis plutôt à l’inverse d’elle dans mes mouvements. Et même si notre danse a des similitudes, je trouve que Anne est plus aérienne que moi.

Nous avons chacune nos formations, nos influences, et Anne sait utiliser les qualités de chaque danseur dans ses pièces sans pour autant nous demander de danser comme elle, et pour moi, elle a bien compris l’état d’esprit du hip-hop.

 

 

Vous avez fondé votre propre compagnie de danse, nommée Uzumaki. Parlez-nous de cette compagnie et de comment et pourquoi vous l’avez fondée. Aussi, que signifie le nom Uzumaki? Etant un mot japonais, avez-vous un lien fort avec la culture japonaise?

J’ai monté ma Cie en 2011, pour pouvoir tout simplement créer de par moi-même, avec mes propres idées.

Ayant travaillé pour beaucoup d’autres compagnies, j’ai eu envie d’ouvrir une fenêtre sur mon monde chorégraphique.

Etre interprète pour d’autres chorégraphes m’a beaucoup appris sur moi, ma danse, l’interprétation, mais chorégraphier, défendre mes idées, pousser à des endroits où je n’ai pu encore aller, me paraissait évident.

J’ai pu donc créer un solo en 2011 : SADAKO ( inspiré d’une histoire vraie japonaise de Sadako Sasaki ayant vécu la bombe d’Hiroshima. J’y évolue avec un origami géant tout en dansant le Breakdance et le Butoh ), puis un duo en 2014 : JE suis TOI (duo de break traitant du thème de l’ombre ) et d’un quatuor  en 2018 : #MMIBTY (My Mom Is Better Than Yours) où j’ai voulu mettre en avant le Voguing et le Bboying sur le thème de la mère.

Pour le moment, j’aime créer toujours avec la base de Breakdance (ma danse de prédilection) que j’essaie de mettre dans une autre énergie (au ralenti ou sur une musique ternaire… J’aime casser les codes de cette danse, cela m’amuse et me surprend).

Je viens petit à petit à travailler avec d’autres disciplines comme des musiciens/compositeurs en live ou du Voguing comme dans ma dernière pièce…

Ca m’ouvre un autre champ de perspective et c’est un vrai challenge de pouvoir l’adapter correctement au Breakdance.

Uzumaki veut dire tourbillon en japonais. Tourbillon comme quand on tourne sur la tête quand on fait des headspin, mais aussi le tourbillon est ce cercle dans lequel on évolue en Breakdance, c’est un mouvement planétaire universel, c’est même un mouvement vital. C’est aussi dans le centre de ce tourbillon que l’on y trouve du concentré.

Voilà ce à quoi j’aspire finalement, comme dans mon métissage Hispano-japonais.

Aller vers ce concentré en prenant de l’inspiration et du savoir partout autour…

Je suis en effet inspirée par la culture japonaise et je pense qu’on le retrouve dans mes pièces. Ceci étant, ce n’est pas forcément conscient ou forcément voulu, je pense que c’est tout simplement une partie de moi qui s’exprime comme cela.

 

Vous avez dansée parmi des grands noms, y compris le groupe de danse MTV, Black Blanc Beur, Montalvo/Hervieu, 6° Dimension, Fantastik Armada. Jusqu’à la, quel a été le point culminant de votre carrière?

J’ai vécu de belles choses avec toutes ces compagnies ou crew.

Vivre des battles nationaux ou internationaux au début de ma carrière de Bgirl, a été primordial dans ma formation technique, j’ai pu m’affirmer grâce à cela.

Faire des émissions TV avec MTV dance crew m’a permis de voir et d’expérimenter ce milieu un peu plus commercial.

Interpréter dans les créations de Black Blanc Beur, 6eme dimension, Montavo/Hervieu et d’autres m’a  vraiment  permis de me connaître dans toutes sortes de contextes et d’apprendre le jeu scénique. J’apprends toujours aussi en audition aujourd’hui et je trouve que c’est  chouette de toujours sentir son  évolution.

Si on parle de point culminant physique, je dirais que le top fut quand j’avais entre 26 et 32 ans.

Je pouvais enchainer battles, spectacles, tournées sans pauses.

Aujourd’hui le corps est un peu plus fatigué, mais c’est la tête qui travaille.

C’est surement mieux pour le corps…

 

Semblablement, y a-t’il quelqu’un avec lequel vous rêvez de collaborer?

J’aimerais collaborer avec des musiciens, des danseurs d’autres horizons, des comédiens, des réalisateurs… Tout !

J’aime les gens passionnés et vrais, ça m’inspire et je pense que si on trouve un terrain d’entente commun et des inspirations et aspirations communes on peut faire et créer de belles choses.

Tout est une question de temps, de rencontres et de moyens aussi…

 

Vous avez déjà travaillé avec Anne Nguyen dans Square Root et Yonder Woman. Comment est-ce que vous vous êtes rencontrées?

Anne et moi avions l’habitude de nous rencontrer en battles à l’époque ( 2000 >2005 ), nous étions dans des groupes rivaux. Nous étions aussi les 2 filles que les gens aimaient comparer, de par notre physique ressemblant entre autre, et nous n’aimions pas ça.

On a pu travailler aussi ensemble dans Black Blanc Beur.

Mais notre vraie rencontre s’est faite quand Anne m’a appelée pour la remplacer dans Square Root. J’ai vraiment pu découvrir une part d’elle que je ne connaissais pas.

En battle, on montre un facette, on frime… En création, on ne peut pas se cacher, on est obligé d’être sincère et honnête face au public, sinon ça n’accroche pas.

Anne en m’engageant dans sa compagnie m’a ouvert son cœur et son esprit. J’en suis contente, elle m’a beaucoup appris.

 

Est-ce que vous voyez la danse différemment après l’avoir en tant que danseuse et aussi chorégraphe?

Bien sur !

On n’imagine pas la danse de la même façon en tant que danseur et chorégraphe.

Etre danseur c’est être dans le ressenti, la sensation, l’exécution même des fois. On laisse parler le corps avec des mouvements, on est dans la physicalité. On obéit aussi…

Etre chorégraphe c’est un ressenti beaucoup plus global. On prend en compte la technique du mouvement mais aussi on analyse ce qu’il peut dire dans son ensemble. On cherche du sens. On met en scène. C’est aussi prendre en compte beaucoup plus de choses, les interprètes, les idées, les hors sujets aussi. L’œil est plus affuté quand on est à cette place.

J’adore par exemple en période de création,  voir comment mon équipe comprend mes idées. Le challenge est de les ramener dans mon univers et de leur faire comprendre mon monde pour qu’eux aussi me proposent de leur réflexion. C’est un aller retour de pensées qui sont autant enrichissantes pour moi que pour les danseurs je pense…

 

Depuis quand et comment est-ce que vous avez voulu être danseuse? Avez-vous pris des cours de danse en tant qu’enfant?

Je pense que de vivre de la danse m’est venu à l’esprit vers mes 20/21 ans, voyant que je passais énormément de temps aux entrainements. J’avais plus envie d’aller m’entrainer que de suivre mes cours à la Fac de Psychologie, alors j’ai pris mon courage à 2 mains pour quitter ma province du Sud-Est et de monter sur Paris pour progresser et passer des auditions.

Une fois acceptée dans la Cie Black Blanc beur, le contrat sous la main mais le doute en tête de devoir mettre de côté mes études, je me suis décidée parce que je ne voulais pas à 30 ans me dire que j’avais des regrets et d’être frustrée de ne pas avoir essayé.

Depuis, je danse… Sans frustration… Pleinement… Ne sachant pas vraiment quel sera mon futur.

Demain tout peut basculer et c’est pour cela que je profite toujours au présent.

Depuis  petite j’ai essayé pleins de danses mais sans pousser : 1an de classique, 1 an de contemporain, 1 an de jazz, 1 an de danse en couple, danse Africaine… Mais le coup de foudre s’est opéré fin 1998 en découvrant le Hip hop.

 

Qu’est-ce que c’est pour vous la danse?

La danse est une introspection de soi même : Dans e : Dans moi Dans toi

Grâce mon corps, mon esprit parle. C’est une forme de langage. Je m’exprime grâce à mon vocabulaire dansé. J’y crie, j’y pleure, j’y rie.

Mon corps bouge sur cette musique, instinctivement. Tu y vois du moi, du toi, du nous.

Tout le monde sait danser.

Pas tout le monde  n’assume son soi profond donc beaucoup de gens ont peur de danser à cause de ça… Ca a un rapport avec l’amour. S’aimer c’est s’accepter, s’accepter c’est pouvoir danser. Danser c’est aussi lâcher prise.

Ma danse c’est comme une thérapie. Elle me fait transpirer, elle me fait sortir mes toxines, mon mal-être.

Elle me fait mal, elle me fait me sentir vivante.

Elle me fait réfléchir aussi, elle me permet de me connaître, connaître mes limites, mes faiblesses, mes forces.

Danser c’est une liberté.

 

INFOS ET BILLETS

Vous pouvez voir Valentine Nagata-Ramos dans le spectacle de danse Kata au festival OzAsia. Kata n’aura que 3 seances: à 11h et à 19h30 le 17 octobre et à 19h30 le 18 octobre. Les billets adultes coûtent $45.

Les billets sont en vente par ce lien: https://www.ozasiafestival.com.au/events/kata/

Le cours de maitre « Hip Hop from Paris » aura lieu le 16 octobre a 14h. Vous pouvez réserver votre place par ce lien: https://www.ozasiafestival.com.au/events/dance-masterclasses/

 

Aimez vous le break?

Abonnez-vous

Insérez votre adresse email pour recevoir des notifications lorsque des nouvelles articles sont publiées au sujet de toutes les choses françaises et francophones en Australie

 

Dans £¥€$ (LIES) Aurélie Lannoy vous demande de songer sur « si j’étais à la place de ces banquiers, je ferais les choses différemment? »

Reading Time: 6 minutes

Aurélie Lannoy est membre de Ontroerend Goed, troupe de theatre belge, qui présente son spectacle de theatre immersif £¥€$ (LIES) au festival OzAsia 2019 à Adelaide en October.

£¥€$ (LIES) est un spectacle au sujet des finances mondiales, dont les spectateurs se trouvent en place des banquiers.

Récemment, on a parle avec Aurélie Lannoy au sujet du spectacle et de comment réagissent les publics autour du monde. Les informations au sujet de billets se trouvent a la conclusion de l’article. 

 

Vous jouez dans le spectacle £¥€$ (LIES) qui vient à Adelaide pour sa première australienne au festival OzAsia cet octobre. Parlez-nous du spectacle et aussi de votre rôle dans ce spectacle.

£¥€$ est un spectacle immersif sur l’argent et le monde de la haute finance. Nous nous sommes rendu compte que nous-mêmes et la plupart des gens autour de nous se sentaient peu informés quant au fonctionnement de l’économie mondiale. Pourquoi des crises se reproduisent-elles à répétition et quel impact ont-elles réellement sur nos vies. Nous en savons finalement si peu sur l’argent qui est une chose omniprésente.

Avec £¥€$, l’idée était de proposer un aperçu plus clair de ce monde de la haute finance de manière immersive et ludique. En tant que spectateur, vous entrez dans une salle aux allures de casino. Vous êtes installé à une table avec 6 autres spectateurs et vous devenez des banques. En face de vous, un acteur est votre guide, votre croupier le temps de la représentation. C’est lui qui vous invite à investir, lancer des dés, il vous présente les risques mais c’est vous qui décidez. C’est ce rôle de croupière que j’adopte dans la pièce. Tout le challenge lorsqu’on se retrouve avec sept spectateurs en face de soi est d’embarquer tout le monde dans la métaphore. Le texte est fixe mais bien sûr, il y a une part d’imprévu car les personnes en face de nous interagissent. Après chaque spectacle, nous continuons de partager nos expériences entre acteurs ce qui permet de peaufiner le script et de donner la meilleure expérience possible au spectateur.

 

Parlez-nous de la compagnie Ontroerend Goed?

La compagnie existe depuis presque 20 ans et a commencé sous forme de collectif de poésie. Elle a ensuite évolué produisant des formes allant de la performance individuelle pour un seul spectateur (The Smile off Your Face, Internal, A Game of You) aux productions plus conséquentes pour grandes salles (A History Of Everything – en collaboration avec la Sydney Theatre Company, Fight Night, Sirens, Are We Not Drawn Onward To New Era, World Without Us, Loopstation).

 

Avec Alexander Devriendt comme directeur artistique, nous essayons toujours de proposer des créations ancrées dans l’ici et maintenant qui invitent le spectateur à réfléchir quant à sa position d’individu dans le monde d’aujourd’hui. Le sujet dont nous voulons parler guide la forme que le spectacle prendra. Nous ne nous censurons pas en ce qui concerne cette forme. Elle peut être beaucoup de choses, le plus important est qu’elle serve le sujet au mieux.

 

Ontroerend Goed est attaché au concept suivant: chaque personne ayant contribué à l’œuvre en­ devient­ son­ « propriétaire ». Pour nous, le théâtre est essentiellement une expérience qui se ­partage, dans ­tous ­ses ­aspects.

 

 

La compagnie Ontroerend Goed a déjà été à Adelaide pour les festivals d’Adelaide et d’Adelaide Fringe avec les spectacles Internal et A Game of You. Comment £¥€$ (LIES) est-il différent des autres spectacles que vous avez joué ici?

Nous avions également présenté The Smile off your Face, performance avec laquelle nous avions remporté un Fringe First Award. C’est un peu les débuts de nos aventures australiennes. Nous étions ensuite revenus le présenter quelques années plus tard avec A Game of You et Internal. Ces trois performances dans lesquelles le spectateur se retrouve seul ou quasi seul face à un acteur font partie d’une trilogie dans laquelle nous nous sommes amusés à repenser les codes du théâtre. Notre envie était d’offrir au spectateur une expérience personnelle dans laquelle il se retrouve protagoniste.

 

Entre cette trilogie et £¥€$, quelques années se sont écoulées, nous avons pu proposer d’autres formes, souvent pour de plus grandes salles et de manière plus frontale mais toujours avec cette idée d’engager le spectateur.

 

Avec £¥€$ nous avons voulu revenir à quelque chose de vraiment immersif. Nous avions envie de lui faire ressentir au mieux ce que ça pourrait être d’être à la place de ces traders en l’engageant dans cette simulation du monde économique de manière directe et émotionnelle.

 

Ce que £¥€$ pourrait avoir en commun avec la trilogie de performances individuelles c’est le caractère immersif et interactif qui met en lumière certains comportements propres à l’humain. En l’occurrence pour £¥€$ on peut clairement observer une excitation liée aux gains, à l’envie de faire du profit.

 

La compagnie Ontroerend Goed fait du théâtre immersif. Ce spectacle £¥€$ (LIES) donne au public l’occasion d’être banquier. Est-ce que les publics autour du monde réagissent de la même façon ou y a-t-il parfois des surprises pour vous?

Les différents publics que l’on a rencontrés sont au final assez similaires. Ce sont les personnes en particulier qui diffèrent les unes des autres. A la même table, vous pouvez vous retrouver avec quelqu’un de très timide qui s’ouvre de plus en plus au fil du spectacle et termine en leader et avec quelqu’un de très extraverti se révélant être au final la personne la plus prudente. D’autres personnes se sentent bien jusqu’à ce qu’elles se mettent à perdre. Alors des énergies plus négatives peuvent prendre le pas. Certaines personnes oublient totalement qu’elles sont au théâtre et que nous sommes des acteurs. C’est assez fascinant et parfois confrontant aussi mais c’est le risque que l’on prend en proposant ce genre de dispositif. C’est à nous d’être prêt à accueillir toutes les réactions possibles et de continuer d’inclure chaque personne avec son propre caractère, sa propre histoire. En tant qu’acteur, l’idéal est de s’engager dans le spectacle sans a priori. Il n’y a pas de bons ou de mauvais spectateurs. Au bout d’un temps, on se sent un peu psychologue, c’est passionnant de décrypter les profils que l’on a en face de soi et de composer avec eux.

 

Semblablement, dans votre expérience y a-t-il des sexes qui prennent plus de risques? Ou des gens plus jeunes ou plus anciens?

On s’attend peut-être à ce que les personnes plus âgées soient plus conservatrices ou à ce que les jeunes aient le goût du risque mais on est surpris de voir que ce que l’on projette sur les gens s’avère souvent être faux. En ce qui concerne les sexes, je n’ai pas observé de différence particulière pour ce qui est de l’envie de prendre des risques. Par contre, quelque chose se reproduit assez souvent, à un certain moment dans la pièce, on demande aux spectateurs/banques de décider qui pourrait être l’expert financier à la table. On remarque tristement que dans la plupart des cas, ce sont les hommes qui proposent d’assumer ce rôle ou se font élire par les autres.

 

Vous travaillez en tant qu’actrice, créatrice, et artiste. Est-ce que ces chapeaux différents vous apportent des choses différentes?

Absolument, et depuis quelques années, je traduis également certains spectacles en français comme £¥€$ que l’on vient d’aller jouer au festival d’Avignon.

 

C’est je pense assez beau et rare d’avoir la confiance de tous au sein d’une compagnie et d’assumer les uns et les autres différentes responsabilités. Chaque activité vient en nourrir une autre et donne l’impression d’en apprendre toujours un peu plus artistiquement mais aussi d’en apprendre plus sur soi et sur les autres créateurs et acteurs avec lesquels on passe beaucoup de temps en période de création et surtout en tournée.

 

Dans £¥€$ (LIES), il y a des artistes belges mais aussi des artistes de Hong Kong. Comment vous avez trouvé ces artistes d’Hong Kong et êtes-vous tous basés en Belgique? D’où est venue l’idée de travailler avec des artistes d’Hong Kong?

La compagnie est basée à Gand mais nous travaillons régulièrement avec des acteurs d’autres pays. L’équipe de base de £¥€$ comporte des Belges, des Hollandais et un Anglais. Ensuite, le groupe s’est agrandi avec la version en français.

 

Nous avons également eu la chance d’aller former d’autres acteurs à l’étranger pour un remake du spectacle en Russie, au Kazakhstan et à Hong Kong.

 

L’idée pour le festival OzAsia était de faire une équipe mixte avec des acteurs de Hong Kong. On se réjouit de partager cette expérience avec eux.

 

Y a-t-il un message dans £¥€$ (LIES)?

Nous ne prêchons pas de vérité. D’ailleurs si nous savions comment empêcher des crises financières de se produire et éviter leurs impacts sur des millions de gens, nous serions riches! Mais en proposant cet aperçu de la réalité, nous espérons éclairer les spectateurs sur les défauts du système et éventuellement lui faire songer à ceci : « Est-ce que moi, si j’étais à la place de ces banquiers, je ferais les choses différemment? »

 

D’autres choses que vous souhaitez nous dire?

Nous sommes heureux d’être de retour en Australie pour vous présenter £¥€$.

DATES & BILLETS

Il y aura 6 séances de £¥€$ (LIES) au festival OzAsia 2019:

  • samedi 19 oct 2019, 16h
  • samedi 19 oct 2019, 19h30
  • dimanche 20 oct 2019, 15h
  • dimanche 20 oct 2019, 18h
  • lundi 21 oct 2019, 18h
  • mardi 22 oct 2019, 18h

Lieu: Space Theatre

Prix de billets: 

  • Adultes: $49.00
  • Ceux qui ont une carte « Concession »: $44.00
  • membres Greenroom: $35.00

Vous pouvez acheter vos billets par ce lien: https://www.ozasiafestival.com.au/events/lies/

 

Si vous vous intéressez aux spectacles au festival OzAsia, vous aimeriez peut-être notre interview avec Hadi Zeidan au sujet de ses deux spectacles au festival.

 

Abonnez-vous

Insérez votre adresse email pour recevoir des notifications lorsque des nouvelles articles sont publiées au sujet de toutes les choses françaises et francophones en Australie