INTERVIEW: Féfé en Australie pour promouvoir So Frenchy So Chic 2018

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Interview avec Féfé lorsque de ses showcases en Australie pour promouvoir So Frenchy So Chic qui aura lieu en janvier

 

Dans les autres interviews que vous avez faites à propos de l’album «Mauve» vous avez dit que vous acceptez le positif et le négatif. Comment acceptez-vous les choses négatives?

Disons que j’y fais face. Il y a un problème, j’y fais face, je sais pas contourner ou quoi que ça soit et c’est ce qu’on en fait de ce truc négatif. C’est ça qui est intéressant. Les choses négatives parfois qui me sont arrivées j’en ai fait des forces, j’en ai tiré des leçons, c’est comme ça que je retourne les choses.

 

Donc c’est ce qu’on fait avec des choses négatifs. C’est comment on réagit?

Oui, c’est comment on réagit, comme on le prend. On a plusieurs choix – quelque chose de négatif arrive, on peut se plaindre «pourquoi ça m’arrive, ce n’est pas juste, je mérite mieux » ou on peut dire «bon il y a peut-être une leçon à en tirer» et ça devient un positif parce que à ce moment-là vous avez grandi, vous avez appris quelque chose.

Vous avez dit aussi que vous n’avez eu pas autant de succès avec le 2ieme album et que vous avez eu le blues, qu’on a bien sûr avec la rose pour avoir le mauve, et donc comment vous avez tourné tout cela pour avoir un album qui est déjà, je crois, un succès ?

C’est gentil. Ça c’est au cours de mes voyages, quand j’étais sur la trace des Yoruba, j’étais à Cuba, au Brésil et au Nigeria c’est en regardant les gens, c’est en parlant avec des gens, en rencontrant les personnes, quoi, que j’ai eu ce genre de leçon. Vraiment de quoi tu te plains quoi, tu vois. Et que de toute façon la vie, c’est simple en fait. Ce n’est pas tout rose, c’est même pas intéressant. C’est même pas le but. On a chacun un chemin, une sorte de chemin,   » a journey », donc il faut l’accepter et une fois qu’on l’accepte déjà, on avance plus vite. On perd moins de temps. Déjà on ne se lamente pas sur soi-même, on analyse et on avance quoi. C’est vraiment au contact des gens, que je voyais, que ce soit autant dans des favelas, que ce soit des gosses. Voilà il y avait cette envie d’avancer quoi qu’il arrive.

 

Vous avez tellement d’énergie quand vous êtes sur scène et le pouvoir de faire danser les gens, n’importe quel âge, n’importe quelle température – quelques années à Sydney il faisait 40 dégrées et on crevait de chaud mais on dansait quand même, à Adélaïde vendredi soir, il y avait un peu de la pluie et on dansait quand même, comment faites-vous pour rester tellement énergisé?

J’essaie de me rappeler, et je le fais, à chaque fois que je vis le moment présent. Voila. C’est un moment, ça peut s’arrêter juste à la fin du show, je peux partir je peux disparaître. J’essaie de kiffer – tout simplement. C’est vraiment aussi simple que ça quoi.

Et surtout que vous avez le décalage horaire – de faire les 3 soirées, l’un –

C’est vrai que j’étais peu peu fatigué mais la chance que j’ai c’est que quand les gens me donnent, je le reçois. C’est dire que vraiment je fais des choses, je fais ce que je peux, je donne ce que j’ai a donné, et quand les gens.

 

C’est contagieuse cette énergie.

Oui, voilà c’est exactement ça – l’échange d’énergie. Je donne la première fois, les gens me rendent, je redonne, ils me rendent. C’est vraiment une chose de sain.

 

Quand moi, je pense au rap, ce n’est pas à votre musique que j’aurais pensé. Personnellement j’ai toujours déteste la musique rap à cause des paroles péjoratives contre les femmes, les éléments de violence. Chez vous – il n’y a pas de ça. Comment vous avez faites pour avoir le succès en tant que rappeur mais sans être le rappeur du style –

Je sais pas. Je sais pas parce que c’est vrai. J’avais un groupe avant, ça s’appelle Saïan Supa Crew, c’était vraiment un groupe hip-hop tout ça et déjà à l’époque on disait «de tout façon, vous n’êtes pas des rappeurs.» Et à chaque fois, je disais «mais pourquoi?» «Parce que les rappeurs c’est méchant, c’est ceci, c’est ça.» Et en fait je pense que la définition n’est toujours pas encore complète. Les gens sont dans le fantasme, même les rappeurs sont dans le fantasme aussi faut pas croire. Tout le monde ne vit pas avec un pistolet. C’est du chaud. On le voit aux Etats Unis.

Moi, ayant vécu en cité en banlieue, j’ai jamais trouvé que ce genre d’image nous servait en fait. Je ne veux pas que dans ma cité, des plus jeunes que moi, parce qu’on a toujours ce rôle de grand frère disent «bah oui c’est cool d’être gangster». J’ai jamais eu envie de leur dire ça. Moi je voulais leur dire juste «écouter, ce ne va pas être facile mais voilà c’est comme ça». Va falloir passer, se battre plus que les autres et plus les motiver dans ce sens-là. Les gangsters, les ci les ça, c’est de l’exotisme. Je sais pas, c’est du film. Oui il y a des gangsters en cité, bien sûr, mais j’ai jamais voulu mettre ça devant. Et moi, j’ai jamais voulu être gangster.

Oui! J’ai des problèmes pour vous imaginer comme gangster!

Oui ça n’a jamais été mon truc et tu vois, en banlieue, il y a plein gens et ce n’est pas de tout leur truc. Même la majorité des gens en banlieue, ce n’est vraiment pas de tout leur truc. Leur truc, c’est aller à l’école, travailler, faire comme ils peuvent , se débrouiller quoi et le problème qu’on a c’est que voilà il suffit que 10 personnes gueulent et que 100 se taisent, ben on voit que  les 10 .Et donc dans le rap aussi, ça a été à un tel point que maintenant on croit même que pour être un rappeur il faut être un bandit c’est n’importe quoi.  Ça n’a rien à voir. Le rap c’est un forme d’expression, c’est un art, quoi. Moi j’ai toujours traite comme tel en fait, et pas comme juste une attitude.

 

Et aussi dans votre musique vous avez le pouvoir d’exprimer les choses difficiles mais sans être déprimant. Pour les gens qui ne parlent pas le français, ils n’auront aucune idée que ça parle de ça.

Oui je sais, ça. C’est moi, c’est que. J’ai de la  pudeur je pense. Parfois je n’ai pas envie de raconter un truc triste sur une musique triste. Voilà je trouve que c’est trop, pfft  bon, on a compris quoi!  En plus, il y a aussi derrière, en fait c’était déjà «Mauve» avant de faire «Mauve». J’étais déjà en train d’essayer de raconter des trucs tristes sur les rythmes entraînants. C’est essayer de mettre du rose même dans le blues quoi. Et le blues dans le rose et c’est moi, c’est juste comme ça. Je pense que c’est ce qui se  rapproche le plus d’une réalité d’une vérité  d’une objectivité, voilà et c’est mon truc.

 

Et dans votre album «Mauve» il y a des messages d’espoir, presque ou des messages de « tout va aller, tout va aller bien et qu’on est aussi fort ». Quelle est votre chanson favorite de cet album.

Je pense que c’est Aussi Fort – je trouve qu’elle a un truc, pour différentes raisons, parce que je la trouve bien faite, je la trouve particulière, et que donc elle va bien vieillir – je  le sens quoi. Pour le message aussi, parce que elle a aussi une histoire cette chanson. Je l’ai écrit d’une traite, les voix qu’on entend c’est les voix que j’ai posé quand je suis allé finir d’écrire quoi, que je suis très content de comment cette chanson touche les gens. Je le vois en concert – c’est incroyable quoi. La chanson passe pas en radio, nulle part mais elle touche les gens, quoi. Ça me fait plaisir de voir que ma musique peut encore faire ça.

Et c’est la première chanson sur l’album aussi – c’est un très bon commencement. Ça fait sourire, ça donne de l’espoir, déjà.

C’est exactement ça. C’est ce que je voulais que Ça donne de l’espoir, ça ouvre … et voilà quoi.

 

A quoi attendre les gens qui viennent vous voir a So Frenchy So Chic dans vos mots?

Une Communion j’ai envie de dire. C’est ce que j’essaie de faire quoi. C’est quand tout le monde se met ensemble  et qu’on oublie un peu son chacun pour soi juste pour un moment c’est « un ». C’est ça.

 

Donc on vous revoit dans 6 semaines!

 

Féfé sera à So Frenchy So Chic en janvier à côté de Juniore, L.E.J, General Elektriks et François & The Atlas Mountains. Il ne reste que 6 semaines pour So Frenchy So Chic, alors achetez vos billets.

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Matilda Marseillaise

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