Mzaza est un groupe basé à Brisbane dont la musique est accompagnée de paroles en anglais, français, espagnol et ladino. En Australie, vous les connaissez peut-être des festivals français ou bien de Woodford. Ils sont connus en Europe pour leurs concerts et performances aux festivals aussi.
Mzaza vient de lancer la deuxième chanson de leur prochain album « The Birth and Death of Stars » qui sortira au début de septembre. Vous pouvez écouter les deux premières chansons par ici :
Stardust: https://www.youtube.com/watch?v=KdFPYoWCYUY
Luficer : https://www.youtube.com/watch?v=bJ2dMnNPiAc
On a parlé longuement avec Pauline Maudy, chanteuse du groupe Mzaza.
Pauline vous êtes australienne et française?
Je suis Française. Je suis venue en Australie avec ma famille quand j’avais 13 ans. Et ensuite j’ai fini ma scolarité ici. Donc j’ai vraiment passé la moitié de ma vie dans chaque pays. Aujourd’hui je retourne en France presque tous les ans et je me sens chez moi dans les deux pays.
Mzaza, comment on le dit – M.Zaza. Qu’est-ce que ça signifie ?
Mzaza, c’est un mot marocain. Mon père est du Maroc et c’est un mot qui veut dire « fou » our “excentrique”.
Et pourquoi vous avez choisi ce nom pour le groupe ?
On est tous un peu fou, non?
Et il y a combien de personnes dans le groupe.
6.
Quand est-ce que vous vous êtes rencontrés?
En 2004. On m’avait demandé de faire un concert a un festival et j’avais besoin de trouver un groupe. J’avais dit que je leur donnerais une réponse dans les 24 heures. Et je suis allée a West End, un quartier multiculturel de Brisbane, et j’ai parlé à tous les propriétaires de cafés – je voulais trouver des musiciens qui avaient des influences marocaines, ou espagnoles. Le propriétaires d’un des cafés m’a dit « oui, je connais les gens qui jouent de la musique du Moyen Orient. Si je les vois, je leur donnerais votre numéro ». Par chance Greta, la violoniste de MZAZA, est passée une demi-heure plus tard. C’est comme ça que cette collaboration a démarrée.
Est-ce que tu as une formation formelle en musique ou en chant ?
Quand je suis arrivée en Australie, j’ai fini ma scolarité dans un lycée ou il n’y avait pas de département de musique. Je chantais avec des filles de Papouasie Nouvelle Guinée qui étaient en internat avec moi. Ce fut seulement plus tard que j’ai pu étudier en faisant des stages avec des musiciens que j’admire.
Par exemple, moi, je suis Française mais la famille de mon père est du Maroc des origines sépharades et les sépharades ont une langue ancienne qui s’appelle le Ladino. Donc je suis allée en France étudier avec une chanteuse qui, elle aussi est originaire de la Maghreb et qui chante aussi en ladino. J’ai étudié le chant Ladino traditionnel.
J’ai aussi fait un stage en Grèce. J’ai fait un stage sur la musique Crétoise avec un musicien fantastique.
Pendant longtemps j’ai fait des études de théâtre, je faisais de la mise en scène. Ca m’a permis de travailler ma voix, et d’apprendre beaucoup sur l’intonation et la scène en général. Après j’ai beaucoup appris de pleins gens différents. Je continue à apprendre.
Donc tu as fait un peu de tout! Tu disais que tu es française et aussi sépharade. Expliquez-nous ce que c’est d’être sépharade.
Les Sépharades sont les juifs qui viennent d’Espagne. Pendant le 15eme siècle, la Isabelle la Catholique a forcé les Juifs et les Musulmans à se convertir sous menace de mort. Parfois ils se faisaient convertir et on les tuait quand même! Il en a beaucoup qui sont partis.
Ma famille a quitté l’Espagne et est parti au Maroc.
Depuis quand chantes-tu ?
Depuis toujours. Quand j’étais petite, il y a des vidéos de moi sur la chaise, je chantais seule dans ma chambre.
Avec la brosse à cheveux ?
Non ….. J’étais très pro, j’avais une stéréo karaoké.
Tu aimes connaître ton histoire et d’étudier le chant dans la langue sépharade.
Oui. Quand le groupe MZAZA est né, je cherchais des musiciens qui pouvaient explorer les influences de la France, du Maghreb et de l’Espagne avec lesquelles j’ai grandi. J’ai rencontré des musiciens qui étaient passionnés de la musique du Moyen Orient. Au fil des années, on s’est aussi intéressé à la musique des Balkans. Ensuite, on a été rejoint par un contrebassiste, lui il vient de Bosnie, et une accordéoniste.
Et donc pour moi il y a le niveau culturel, il y a une fascination pour l’histoire, les migrations.. Par exemple dans la musique sépharade, on retrouve des chansons dans les Balkans qui étaient chantées avant en Espagne et qui ont émigrées quand les Juifs ont dû partir. L’immigration change la musique et les chansons renaissent.
C’est un peux comme les membres du groupes. On se retrouve ici en Australie et on vient d’un peu partout. Et on propose de la musique à nous et qui représente une partie des influences qu’on retrouve en Australie vu qu’on est un pays de gens assez divers.
Comment trouves-tu que le style musique a changé depuis vos débuts?
C’est intéressant. C’est vrai qu’au début les instruments étaient différents. On avait une oud. Après sont arrivées la contrebasse, la guitare, l’accordéon. Les instruments ont donc évolués et la musique aussi, ca fait 16 ans après tout!
Donc j’ai écouté et j’ai regardé la vidéo du premier single de votre prochain album. Je l’adore. Parles-nous de cette chanson.
On a enregistré l’album en Grèce quand on était en tournée en Europe. Il s’appelle « The Birth and Death of Stars”. C’est un album qui est assez marquée par certains thèmes, par exemple la place de l’humain dans l’univers, le pouvoir qu’on a de créer l’harmonie mais aussi l’Enfer. On y trouve des thèmes de mythologie et des parallèles entre la vie humaine et l’astronomie.
Le single Stardust; Cette chanson pour moi, c’est la chanson qui a le plus d’espoir de l’album. Elle représente ces moments dans notre vie ou on retrouve notre place dans le monde, accompagnée de joie, de sérénité, d’exaltation Mais ces derniers mois on était tellement dur pour beaucoup de gens qu’on a voulu sortie ce single en premier. Dans la difficulté de cette période de pandémie,on a retrouvé l’importance de la nature.
J’allais dire justement qu’avec ce titre « The Birth and Death of Stars » vous êtes intéressée par l’astronomie.
Oui! Il y a une chanson qui s’appelle « The Birth and Death of Stars » dans l’album évidemment. Et elle compare un peu la vie des êtres humains avec la vie les étoiles et parle de notre mortalité.
Quels sont les difficultés quand on écrit et on chante des chansons dans une langue qui n’est pas votre langue maternelle?
J’ai la chance d’être vraiment bilingue en français et en anglais donc pour moi les deux c’est pareil, c’est pour ça que j’écris dans ces deux langues Je n’ai pas beaucoup écrit en espagnol mais il m’est arrivé de chanter en Espagnol, en Turc, en Grec, en Bulgare, en Crétois, et en langues Indigènes Australiennes et des Îles Torres Strait. J’ai une grande curiosité pour les langues et pour moi c’est une façon de découvrir des cultures. J’apprécie énormément quand les gens partagent leurs chansons avec moi.
Est-ce que c’est difficile parfois de trouver un public qui n’est pas trop niche?
C’est vrai qu’on est difficiles à décrire, on ne tient pas très bien dans des descriptions floues de. « world music »
Je pense qu’il y a quand même beaucoup de gens en Australie parce que les gens ont envie de voyager par la musique et qui apprécie des compositions réfléchies. On n’aura surement jamais un gros succès commercial comme dans la pop mais notre musique nous permet d’avoir un échange, un partage avec les gens. C’est intéressant parce que les gens qui écoutent notre musique en Australie sont très différents des gens qui écoutent notre musique en Europe.
Et justement, tu as fait des festivals ici et en Europe et des concerts ici et là-bas. Quel a été votre concert préféré jusqu’à la ?
C’est impossible de choisir!. J’apprécie les concerts différents pour des différentes raisons. Les concerts dans les salles intimes ou il peut vraiment y avoir une dialogue par exemple, mais aussi les festivals comme Woodford et en Europe.
C’est une musique très vive donc ça doit bien traduire sur scène.
Oui, ça dépend des chansons et du type de concert qu’on donne.
Qui sont tes muses musicales?
Mes inspirations sont vraiment variées. Il y a une chanteuse que j’aime beaucoup Lhasa de Sela C’était une chanteuse canadienne qui chante en espagnol mais aussi en français.
Mais après, il y a tellement de références. J’adore le rock, le flamenco. J’apprécie les musiques un peu différentes. J’adore le jazz, la soul.
J’ai vu aussi que tu as reçu une bourse de Creative Partnerships Australia pour le projet de tournée aux régions affectées par les feux de forêt. Est-ce que tu as pu commencer cette tournée ou est-ce que la COVID-19 a empêché la tournée ?
Pour l’instant la tournée c’est pour 2021.
C’est un projet qui est important pour nous.
Nous avons une grande tournée en auparavant dans le Queensland.
A part la tournée qui a été rapportée, comment est-ce que la COVID-19 a affecté le groupe.
Pour nous concrètement, on allait faire une tournée en Europe qu’on a du annuler. C’est beaucoup plus de travail perdu. Ca fait au moins une année qu’on prépare ce projet.
https://www.youtube.com/watch?v=bJ2dMnNPiAc
Comment est-ce que les gens peuvent appuyer Mzaza?
Les gens peuvent aller sur http://mzaza.bandcamp.com/merch et acheter l’album digital, nos CDs , des t-shirts et partager notre musique avec leurs amis. Ils peuvent nous envoyer un email à [email protected] c’est le meilleur moyen de nous contacter.
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Vous pouvez commander votre CD « The Birth and Death of Stars” et acheter des t-shirts et même des torchons Mzaza par leur site web :
https://mzaza.bandcamp.com/merch
Et parce qu’on sait que les artistes souffrent beaucoup à cause des restrictions de la COVID-19, si jamais vous vous appuyer Mzaza en faisant un don, vous pouvez le faire par ce lien: https://www.paypal.com/paypalme/mzazamusic
Suivez-les sur Facebook : https://www.facebook.com/mzazamusic/
Si vous êtes sur Brisbane, vous pouvez aller au concert de Mzaza au Brisbane Festival le 10 et 11 septembre:
https://www.brisbanefestival.com.au/whats-on/mzaza-the-birth-and-death-of-stars
Connaissez-vous déjà la musique du groupe Mzaza?