Lura, chanteuse de la musique capverdienne jouera à WOMADelaide ce weekend. J’ai parlé avec elle avant son voyage.
Vous pouvez aussi lire plus à propos de la programmation de WOMADelaide ici. Les infos sur les jours des concerts de Lura et des liens pour des billets sont à la fin de l’article.
Comment décrivez-vous votre musique?
Ma musique c’est un mélange de racines. Une mélange parce que Cap-Vert sont des iles qui ont été inhabité plus ou moins 500 ans par des africains et des européens surtout. Donc ça donnait un mélange incroyable à tous niveaux mais au niveau de la musique ça donne quelque chose. Donc on a la morne et la coladeira qui sont plus européens comme Saint-Jean. Le bazooka avec une plus forte influence européenne mais jouée de façon capverdienne. Apres il y a le cote plus africain c’est la batuque et le funana, très rythmé, très gaie. Voilà il y a un mélange intéressant.
Jouez-vous de la musique typique du Cap-Vert?
Oui je dirais que je joue la musique très inspirée de la musique typique. Parce que par exemple je ne joue pas le funana comme il était né. Il était né à jouer juste avec un petit ferrinho et un accordéon. Maintenant on joue avec de la guitare, la batterie et la basse, le piano, plein d’autres instruments. Donc c’est un orchestre qui joue le funana qui était ne joue pour 2 personnes. Il y a une évolution bien sûr mais c’est vraiment inspire dans la tradition capverdienne, ma musique.
Vous venez en Australie avec combien de personnes?
Nous sommes 5 sur scène. C’est moi, la guitare, la batterie, la basse et le piano.
Tous les musiciens viennent du Cap-Vert?
Non, la batterie il est belge. Ça donne aussi un mélange d’expériences sur scène. La bassiste, Thierry Fanfant est de la Guadeloupe. Le guitariste et le pianiste sont capverdiens donc ça donne quelque chose.
Comment vous avez trouvé ces gens de partout pour venir tous ensemble?
C’était sur le studio. Le pianiste il y a plus de 10 ans qu’il joue avec moi. Il a vécu ici dans le panorama musical à Lisbonne. Le guitariste, Johnny Fonseca, il y a plus de 20 ans qu’il est connu au Cap-Vert à jouer avec plein d’artistes. Il est un guitariste très, très expérience, très sûr de sa musique. Ça donne beaucoup de sécurité au groupe, Thierry Fanfant est très, très connu dans la musique de Guadeloupe et le jazz en France. Son frère, Jean-Philippe Fanfant, ils sont très connus. Ils font de la musique avec beaucoup de qualité. Un jour je disais à mon producteur, j’aimerais bien jouer avec ces artistes incroyables et un jour il a participé dans mon album. Finalement, il est un gar’ gentille pour jouer avec nous, il a accepté. C’était « wooowww ! Formidable ! ». Le batteur, on cherchait quelqu’un qui vit en Europe, mais qui joue bien la batterie capverdienne. Mon pianiste m’a dit « moi, je connais un batteur incroyable mais il est belge ». Et moi j’ai dit « Mais Belge, on peut écouter. On va voir.» Wow! Il est formidable. C’est incroyable. Il est vraiment capverdien. Impressionnant. On était tous content. On est une famille, on rigole beaucoup, c’est très bien pour le groupe.
C’est le même groupe que vous avez eu avec vous quand vous étiez venu en 2006?
Non, c’est juste le pianiste qui est le même.
Votre style de musique ou vos concerts ont changé aussi alors?
Non, c’est la même. C’est la même joie, la même rythme, mais c’est plus mature. Mieux fait.
Alors à quoi attendre la publique à WOMAD ?
Je pense qu’ils vont voir la joie de chanter, la joie de faire la musique capverdienne, les différents rythmes. Il y a la beauté qui donne le mélange de racines. Le mélange de rythmes du monde.
Et ils vont danser!
Bah oui. S’ils ne dansent pas, ils sortent de la thèse.
J’avais lu que la musique la morne c’est chanté en créole. Est-ce que vous chante uniquement en créole du Cap-Vert ou vous chantez aussi en portugais?
Je chante surtout en créole du Cap-Vert.
De quoi parlent vos chansons?
Mes chansons parlent de l’histoire du Cap-Vert, des routines des Capverdiens. Dans ce dernier album, je donne le message de paix et amour pour le monde. Il y a un duo avec Richard Bona ou on parle des formes messages pour le monde. J’ai un hommage à la femme, la mère. J’étais mère il y a un an. J’ai eu ma fille. C’est incroyable de là on comprend où est la force de la femme. Wow! C’est quelque chose de formidable. Dans cet album, je parle aussi de développement de l’acceptation de notre propre musique au Cap-Vert parce qu’on a une histoire d’esclavage, de libération et avec la musique ça se passait aussi. Parce qu’au début on ne pouvait pas jouer la batuque ou le funana toujours, à la rue ou dans les fêtes. C’était une évolution, c’était un parcours jusqu’à arriver à le faire normalement dans un spectacle. Je parle aussi de cette condition, de cette situation. Voilà, je parle un peu de tout. Notre misère.
De façon souriante quand même!
Oui, bien sûr!
C’est ça que j’aime bien dans la musique d’influence africaine. Ça peut parler des choses tellement terribles mais si on ne parle pas la langue, on aura aucune idée parce que c’est souriante, c’est positif.
Oui, parce que on peut le faire. Les choses mauvaises arrivent sans que tu espères mais les choses bonnes tu peux faire avec ta main. Tu peux fabriquer, tu peux sourire, tu peux faire la fête. Si les choses sont mal, tu ne peux rien faire sauf sourire. De faire la fête pour donner l’autre chose, pour vivre.
Etes-vous née au Cap-Vert?
Je suis née à Lisbonne. Je suis grandi à Lisbonne. Mais jusqu’aux derniers 4 ans, j’étais à Cap-Vert pour vivre, pour voir la réalité. Je suis capverdienne d’origine.
Mes parents sont capverdienne, des immigrés capverdiens. Ils ont immigre pour Lisbonne. Je suis née à Lisbonne donc ils ont créé un univers fantastique du Cap-Vert dans ma tête et m’a donné envie de connaitre Cap-Vert, de savoir tout sur Cap-Vert. Et voilà, c’est pour ça que j’ai tombe amoureuse de Cap-Vert et je joue la musique capverdienne.
Et pour le futur?
Je commence à enregistrer mon prochain album qui va sortir vers la fin de l’année. Je commence à travailler sur ça. J’espère sortir un bel album qui parle de l’amour. Ce n’est pas des chansons romantiques mais un album qui parle de l’amour.
Cette album va être diffèrent des autres seulement par rapport au sujet ou aussi au niveau du son?
Au sujet, oui. Je ne sais pas. Il ne va pas être très, très différent. Je n’aime pas change radicalement. Mais il y aura quelque chose, une touche différente, pour donner quelque chose d’autre mais pas très différent.
Et sinon, il n’y a pas d’autre chose?
Je veux juste dire que je suis très contente de venir encore en Australie pour la troisième ou quatrième fois – en Tasmanie, deux fois à WOMADelaide et là je pense que c’est la quatrième fois. C’est toujours bien parce que j’adore voyager. J’adore l’Australie, c’est toujours une très belle expérience. C’est un plaisir de partager ma culture avec vous pour un peu plus connaitre.
Lura jouera à WOMADelaide ces samedi et lundi après-midis et mènera un workshop ce dimanche aprèm. Achetez vos billets ici.