Mon crime est un divertissement théâtral et plein d’esprit à ne pas manquer dans les salles de cinéma ce jeudi

Mon crime
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Mon crime est le dernier film fantastique du célèbre réalisateur français François Ozon. Dans les cinémas australiens à partir de ce jeudi, le film est une adaptation de la pièce de 1934 du meme titre. Ozon a conservé cette théâtralité tout au long du film. À certains moments, on a l’impression que les personnages vont se mettre à chanter, tant est sa nature.

Mon crime

Se déroulant en 1935, Mon crime suit des amies et colocataires, Pauline, une avocate au chômage (interprétée par Rebecca Marder, qui a également joué une jeune Simone Weil dans Simone : Femme du siècle et Gabrielle, la fille d’Isabelle Huppert dans La Daronne) et Madeleine, une actrice en difficulté (Nadia Tereszkiewicz, dont vous vous souvenez peut-être de Seules les Bêtes à l’Alliance Française French Film Festival 2020), de la misère à la richesse après que Madeleine a avoué le meurtre d’un célèbre directeur de théâtre, Montferrard (interprété par Jean-Christophe Bouvet).

 

Niant d’abord toute implication, elle réalise rapidement le potentiel de célébrité et déclare au juge d’instruction Gustave Rabusset (interprété par le merveilleux Fabrice Luchini que vous avez peut-être vu dans Alice et le Maire et Le Mystère d’Henri Pick dans l’Alliance Française French Film Festival 2020) qu’il s’agit de son crime.

The Crime is Mine/ Mon Crime

Madeleine traite le procès comme un rôle de théâtre, Pauline écrivant son « texte » et déclarant à la salle d’audience qu’elle a assassiné le sordide réalisateur pour protéger sa virginité. Elle devient la coqueluche du public et, une fois acquittée, tous les rôles, la célébrité et la fortune dont elle a toujours rêvé lui reviennent. Pauline devient elle aussi une avocate de la défense très recherchée. Cependant, alors que tous leurs rêves se réalisent en même temps, Odette Chaumette, une actrice déchue surtout connue pour son rôle dans les films muets des décennies précédentes (interprétée par Isabelle Huppert), débarque avec le potentiel de bouleverser leur nouveau bonheur.

The Crime is Mine / Mon Crime

Mon crime est merveilleusement drôle et bien scénarisé. Nous n’avons pas été en mesure de vérifier la pièce originale, et nous ne sommes donc pas sûrs que l’adaptation soit cohérente avec cette pièce, et qu’elle en ait repris le texte mot pour mot. Cela dit, même si Mon crime est une adaptation d’une pièce de 1934, elle reste (ou a été mise à jour pour être rendue) pertinente pour les thèmes du pouvoir et du contrôle dans les politiques de genre. Au cours du procès, Madeleine est en résonance avec la plupart des femmes, qui étaient elles aussi fatiguées d’être considérées comme des objets sexuels et rien d’autre. Ce film d’Ozon est farfelu, absurde et rappelle les comédies dingues des décennies passées.

 

Le film bénéficie d’une distribution fantastique, avec bien sûr Isabelle Huppert dans le rôle d’Odette Chaumette, et Fabrice Luchini dans celui du juge d’instruction Gustave Rabusset. André Dussollier (Boïte Noire à l’AFFFF 2020 et Tout s’est bien passé en 2022) complète cette excellente distribution dans le rôle de M. Bonnard, directeur de la compagnie de pneus Bonnard et le père d’André (joué par Édouard Sulpice, qui était dans L’événement à l’Alliance Française French Film Festival l’année dernière), l’homme dont Madeleine est amoureuse. Dany Boon (mieux connu pour Bienvenue chez les Ch’tis, mais qui a également joué dans Une belle course à l’AFFFF de cette année) est excellent dans le rôle du nouveau riche marseillais M. Palmarède, qui est devenu encore plus riche à la suite de la mort du réalisateur.

The Crime is Mine/ Mon Crime

Mon crime a des costumes fantastiques qui nous transportent dans le Paris des années 1930. Il s’agit du 20e film sur lequel Pascaline Chavanne, chef costumière, a travaillé avec François Ozon. Dans le dossier de presse, elle parle de la nécessité de travailler avec les physiques des acteurs d’aujourd’hui plutôt que d’essayer de les faire entrer dans les tenues de l’époque. Le personnage d’Isabelle Huppert est inspiré de Sarah Bernhardt, ce qui lui permet de porter « des tenues de théâtre 1900 alors que le film se déroule en 1935.»

Le musicien Philippe Rombi a composé la majeure partie de la musique du film Mon crime. Elle ajoute au caractère théâtral du film, en particulier la musique orchestrée et nostalgique jouée lors de la scène des toits parisiens.

 

Le réalisateur François Ozon a déclaré que « Mon crime peut être considéré comme le dernier volet d’une trilogie comprenant 8 femmes et Potiche ». Cela dit, il n’est pas nécessaire d’avoir vu les deux autres films pour apprécier Mon crime. Il s’agit plutôt d’une trilogie sur le thème de la condition féminine, plutôt que d’un partage de personnages et d’intrigues.

 

Mon crime est un film parfaitement articulé, scénarisé, joué et conçu, que nous vous recommandons vivement de voir lors de sa sortie dans les cinémas australiens ce jeudi 12 octobre 2023.

5 CROISSANTS

Matilda Marseillaise a visionné Mon crime à travers un screener.

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