CRITIQUE: The Great War au festival d’Adelaide

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La semaine dernière, Hotel Modern, compagnie néerlandaise, a présenté son spectacle The Great War au festival d’Adélaïde (Adelaide Festival) pour la première fois en Australie. Ce spectacle est basé sur les lettres écrites par un soldat français à sa mère pendant la guerre.

 

Mais The Great War n’est pas un spectacle comme les autres à propos de la guerre. Ici, il n’y a pas d’acteurs sur scène qui se transforment en personnage historique. Non, ici, les gens sur scène sont là  seulement pour donner une vie aux mots de ce soldat par des actions faites avec des miniatures filmées et puis projetées sur un grand écran vidéo. L’équipe de Hotel Modern est innovatrice. On n’a jamais vu un spectacle comme cela auparavant.

 

Transformer du terreau en paysage de guerre est impressionnant. C’est le génie de la production – le fait de pouvoir nous faire croire qu’on regarde vraiment des moments de la guerre tout en utilisant des choses de tous les jours.

 

Des feux au chalumeau nous font croire que la forêt (créé avec du persil) était vraiment en feu. Ceci ajoutait encore un niveau au spectacle – on avait l’odeur amer de la fumée qui traversait le théâtre, ce qui impliquait l’odorat. Un aquarium sale nous permet d’entrer dans la profondeur de l’océan. Le sucre glace devient de la neige et la neige fond avec l’aide d’un pulvérisateur d’eau qui crée de la pluie. Un banc de touche est fait avec des escaliers en carton et des miniatures – une table, une bouteille et des chaises.

 

https://www.youtube.com/watch?v=PYqsllFGHX4

 

Les flammes du feu ne sont pas tellement grandes en vrai, mais filmées et projetées sur le grand écran, les rend menaçantes. Le gaz asphyxiant semble très réel avec de l’eau bouillante versée sur de la neige carbonique qui donne une brumée qui couvre la terre et les figurines des soldats.

 

Une scène émouvante produite avec de la boue et des bottes miniatures portées sur les doigts des marionnettistes nous donne l’impression de regarder ce soldat marchant en vrai à travers la boue. Cette scène, dans laquelle ce soldat ne peut pas éviter de marcher sur les morts sous ses bottes, est faite avec réalisme. Les morts sont des figurines d’action coupées. On ne regardera plus jamais des figurines d’action de la même façon.

 

Mais ce n’était pas seulement le côté visuel qui était étonnant. L’homme qui faisait le son sur scène nous faisait croire qu’on était vraiment à la guerre avec ses instruments uniques en utilisant un mélange des sons vrais (l’enregistrement du tiré de la mitrailleuse par exemple) ou fabriqués (le son de la mitrailleuse répliqué en crépitant des baguettes de xylophones sur une boite qui contient des billes).

Image du site web de l’Adelaide Festival Centre

Malgré tous ces aspects positifs du spectacle, pour moi, la narration était décevante. Tout d’abord, on ne savait pas pourquoi les lettres écrites par un homme était lues sur scène par une femme – est-ce parce qu’il les envoyait à sa mère et donc que l’on devait croire que sa mère les lisait sur scène? Le ton dans lequel les lettres étaient lues me semblait aussi un peu condescendant. Au début du spectacle, j’avais l’impression que la femme parlait à des enfants à cause de son ton. De plus, je me demandais quelque fois en regardant le spectacle si le fait de créer un spectacle avec des miniatures était en soi peut-être un peu irrespectueux même si les gens qui faisaient partie de la production n’avaient pas eu l’intention de l’être.

 

Somme toute, c’était un spectacle impressionnant, imaginatif et émouvant mais il serait peut-être mieux avec un autre ton dans la narration.

 

Matilda Marseillaise était l’invitée de l’Adélaïde Festival.

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