N’avoue jamais pose la question suivante : que faites-vous lorsque vous découvrez une trahison vieille de plusieurs décennies qui semble aussi récente qu’hier ? Pour François, septuagénaire, la réponse est simple : la vengeance. N’avoue jamais utilise la comédie pour explorer ce qui arrive quand des trahisons vieilles de plusieurs décennies exigent une vengeance immédiate.
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François (André Dussolier (Un long dimanche de fiançailles, Ne le dis à personne, Boîte noire (vous reconnaîtrez peut-être sa voix comme celle du narrateur dans Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain)) est un général à la retraite qui découvre qu’Annie (Sabine Azéma, Mélo, Coeurs (Petites peurs partagées), Un dimanche à la campagne), sa femme depuis 50 ans, l’a trompé il y a 40 ans avec un ami, Boris (Thierry Lhermitte, Le Dîner de Cons, Le Père Noël est une ordure, Hommes au bord de la crise de nerfs). Pour Annie, tout cela est de l’histoire ancienne, mais pour François qui vient de le découvrir, c’est quelque chose qu’il doit venger, même après toutes ces décennies. François a l’intention de « casser la figure » de Boris, mais à son âge, la tâche s’annonce difficile.
Dans le dossier de presse du film, Ivan Calbérac, scénariste et réalisateur de N’avoue jamais, explique que le film s’inspire d’une histoire vraie, celle d’un Sicilien de 92 ans qui a découvert des lettres d’amour écrites à sa femme quelque 70 ans plus tôt. Incapable de lui pardonner son adultère, même si celui-ci remontait à très longtemps, il a demandé et obtenu le divorce, devenant ainsi la personne la plus âgée à divorcer en Italie. Le couple de N’avoue jamais n’est pas aussi âgé que le couple sicilien, car Calbérac savait qu’il serait plus difficile de mettre en scène un acteur de 90 ans. Contrairement à ses trois films précédents, dont La Dégustation, N’avoue jamais n’est pas une adaptation d’une des pièces de Calbérac. Il l’a écrit spécialement pour le cinéma.
Le développement des personnages, en particulier le passé militaire de François, est bien établi dès le début du film. Au long du film, nous voyons que ce militaire qui semble si strict et si fort a un cœur, un cœur brisé par la découverte de la trahison de sa femme, même si cela remonte à très longtemps. Annie, quant à elle, est une femme libre d’esprit, qui rejette complètement cette liaison comme étant du passé, et qui lit Madame Bovary dans son lit. Elle trouve la jalousie de son mari séduisante, plutôt que d’essayer de le consoler pour quelque chose qui, pour elle, appartient clairement au passé, mais qui, pour lui, est encore très présent. Boris n’est pas aussi unidimensionnel qu’il peut le paraître à première vue, Lhermitte apportant une profondeur inattendue à ce qui aurait pu être un simple archétype de « l’autre homme ».
Le casting s’avère crucial pour rendre crédible cette dynamique complexe. Les acteurs Sabine Azéma et André Dussolier se connaissent depuis leur adolescence et ont joué ensemble dans de nombreux films, notamment L’amour à mort (1984), Mélo (1986), Tanguy (2001) et, avant N’avoue jamais, plus récemment dans Les herbes folles en 2009. Avec Thierry Lhermitte, les trois acteurs ont une excellente alchimie à l’écran (bonne et mauvaise). Au-delà de l’alchimie entre ces acteurs chevronnés, le film est une réussite car il ne traite pas l’âge comme un sujet de plaisanterie ou une limitation.
L’approche visuelle est agréablement discrète, laissant les performances s’exprimer plutôt que de s’appuyer sur un travail de caméra tape-à-l’œil. Le film avance à un rythme délibérément mesuré qui reflète ses protagonistes âgés, équilibrant la colère immédiate de François avec des moments plus calmes qui révèlent des enjeux émotionnels plus profonds.
Le film n’est toutefois pas purement comique, il a aussi du cœur. Une mélancolie douce-amère sous-tend même les moments les plus drôles du film, comme pour reconnaître que découvrir une trahison, quel que soit l’âge, est tout aussi douloureux. François doit décider s’il peut laisser le passé derrière lui. Leurs 50 ans de mariage signifient que la trahison est d’autant plus douloureuse, mais aussi que la rejeter semble plus tragique. Leurs enfants adultes réfléchissent à l’idée d’un divorce potentiel de leurs parents. Pourtant, malgré ces courants plus profonds, Calbérac ne perd jamais de vue la comédie qui est au cœur du film.
N’avoue jamais est une comédie française divertissante avec un casting formidable, qui se regarde facilement. Des romances maladroites autour du vin (La Dégustation) aux intrigues de vengeance sur la Côte d’Azur (N’avoue jamais), Ivan Calbérac a le don d’écrire de merveilleuses histoires sur des personnages maladroits qui tâtonnent dans les affaires de cœur.
Mais ce qui distingue ce film, c’est que, à une époque où les comédies doivent souvent choisir entre les rires faciles et la profondeur émotionnelle, Riviera Revenge démontre que les meilleurs films peuvent offrir les deux. Calbérac comprend que le cœur veut ce qu’il veut, quel que soit l’âge, et que découvrir une trahison peut être tout aussi douloureux, qu’elle ait eu lieu hier ou il y a quarante ans.
3.5 CROISSANTS
Matilda Marseillaise a regardé un screener du film.
N’avoue jamais sortira dans les salles australiennes le jeudi 26 juin 2025. Potential Films, le distributeur australien de N’avoue jamais, nous a aimablement offert plusieurs entrées doubles et des bons « un acheté, un offert » à distribuer à nos lecteurs. Pour participer, rendez-vous sur nos publications Facebook et Instagram consacrées au concours.