L’Australienne Louise Howlett et son ReAction Theatre créent une œuvre immersive intitulée Secret of the Raft (Le Secret du Radeau), inspirée du tableau de Théodore Géricault « Le Radeau de la Méduse », qui dépeint le naufrage de la Méduse au large des côtes africaines et les personnes laissées pour mortes en mer. Louise Howlett est récemment rentrée de France où elle a bénéficié d’une résidence Odyssée d’un mois à Rochefort, organisée par l’ACCR (Association des Centres culturels de rencontre). Elle nous parle de ses recherches, de son séjour à Rochefort, du tableau de Théodore Géricault et du Secret du Radeau.
Louise Howlett, merci de nous avoir accordé cet entretien. Vous êtes la réalisatrice du ReAction Theatre à Melbourne. Depuis combien de temps occupez-vous ce poste ?
Merci de m’accueillir. Je suis directeur artistique de ReAction Theatre depuis 2011, et ce fut un voyage passionnant, travaillant aux côtés d’équipes talentueuses et en collaboration avec de nombreux artistes exceptionnels. Je me sens très privilégiée d’avoir l’opportunité de façonner et de guider la vision artistique de la compagnie. C’est un rôle qui me met constamment au défi et m’inspire.
Parlez-nous un peu du ReAction Theatre et de votre parcours.
ReAction Theatre est une compagnie de théâtre indépendante basée à Melbourne que j’ai fondée en 2011. Nous collaborons avec différents artistes sur la base de projets, en fonction des besoins. Actuellement, nous avons deux projets en cours : une production bilingue français/anglais intitulée «Secret of the Raft», qui utilise la projection 3D pour donner vie au tableau emblématique de Géricault «Le Radeau de la Méduse», ainsi qu’une lecture de pièce à venir par un dramaturge maltais passionnant, Simone Spiteri. Qu’il s’agisse des pièces écrites ou des œuvres originales, nous nous engageons à adopter une approche inclusive qui invite tout le monde à prendre part à la magie du théâtre. Nous croyons que le théâtre a le pouvoir de toucher les cœurs, de provoquer la réflexion et d’enflammer l’imagination.
Mon parcours est axé sur le jeu d’acteur et l’enseignement, et c’est donc tout naturellement que j’ai eu envie de raconter des histoires et faire du théâtre à plus grande échelle. Ayant été enseignante, j’ai découvert que j’avais de nombreuses compétences transférables en matière d’écriture, de mise en scène et de production. Tout en travaillant sur ces deux projets, j’enseigne actuellement à l’école secondaire du Victorian College of the Arts.
Depuis 2016, vous travaillez avec ReAction Theatre sur un projet intitulé « Secret of the Raft » (anciennement « Les Mystères du Louvre »). Ce projet est lié au naufrage de la Méduse et à ses retombées, représentés dans le tableau de Théodore Géricault intitulé Le Radeau de la Méduse. Pouvez-vous nous dire comment vous avez découvert l’existence de la Méduse et ce qui vous a poussé à approfondir ce sujet ?
Je souhaitais créer un spectacle bilingue français/anglais à destination d’un jeune public, et lorsque cette peinture m’a été présentée comme une source d’inspiration potentielle, j’ai été surprise de constater à quel point elle résonnait en moi. Le tableau raconte l’histoire troublante d’un groupe de personnes qui ont été cruellement embarquées de force sur un radeau et abandonnées en pleine mer pour y périr. Géricault a créé ce chef-d’œuvre pour rappeler à l’humanité sa propre capacité à l’inhumanité. Le scandale qui a éclaté en réaction à ce tableau n’a fait qu’ajouter à son importance.
Au fur et à mesure de nos recherches, nous avons découvert quelque chose de remarquable, de mystérieux et d’intrigant : il était dit qu’une femme se trouvait parmi les 150 hommes sur le radeau, dont l’histoire n’avait jamais été racontée. C’est elle qui a inspiré le personnage de la cantinière que nous avons décidé de développer et de mettre en avant. Notre objectif est d’amplifier les voix de ceux que l’histoire oublie souvent, tout en transmettant les messages importants que renferme cette histoire.
Quelle était l’idée derrière la création de l’exposition ? Est-ce que vous cherchiez à faire quelque chose en rapport avec les naufrages et êtes-vous tombé sur l’histoire de la Méduse ou est-ce la peinture qui vous a donné l’idée de transformer l’histoire en spectacle ?
Mon intention était de créer un spectacle qui donne vie à une peinture, en ciblant particulièrement un jeune public. Au cours de mes premières recherches, je suis tombée sur les livres perspicaces d’Alain de Botton, dans lesquels il aborde le concept de l’art comme un miroir qui reflète les complexités des expériences humaines, et nous aide à mieux nous comprendre nous-mêmes et à comprendre le monde qui nous entoure. Il souligne également que l’art est une forme de communication qui permet aux artistes d’exprimer des pensées profondes et des émotions profondes qui sont souvent difficiles à formuler. Il parle également de l’art en tant qu’outil éducatif qui nous éclaire sur l’histoire, la culture et la condition humaine, élargissant ainsi nos perspectives et nos connaissances. Inspirée par ces idées, j’ai commencé à me passionner pour l’engagement des gens avec l’art en particulier, mais aussi pour raconter l’histoire derrière l’art. Je me suis dit que si je pouvais essayer de percer la toile et montrer ce qui se cachait derrière une peinture, cela pourrait aider à révéler les vérités les plus profondes sur ce que c’est que d’être un être humain.
Votre projet Secret of the Raft est une performance qui combine projection 3D, installation, participation interactive et performance en direct pour donner vie au tableau français emblématique de Géricault « Le Radeau de la Méduse ». Pourquoi avez-vous choisi Le Radeau de la Méduse pour ce projet ?
Le naufrage de La Méduse revêt une immense importance qui dépasse largement le cadre d’un simple événement historique. Il constitue une représentation profonde de la tragédie humaine, laissant une marque indélébile sur l’art et la société. Les événements tragiques qui ont conduit au naufrage du navire se sont déroulés au milieu d’une série de malheurs. En 1816, la frégate de la marine française s’embarque pour le Sénégal, transportant des passagers et une cargaison de valeur. Cependant, une mauvaise navigation et l’incompétence du capitaine et de l’équipage ont conduit le navire à s’échouer sur un banc de sable au large des côtes africaines.
Face à un nombre limité de canots de sauvetage, le chaos s’installe et le capitaine abandonne la majorité des passagers et de l’équipage sur un radeau de fortune, l’infâme «Radeau de La Méduse». Au cours des jours qui ont suivi, la faim, la soif et le désespoir s’abattent les survivants, dont seule une petite partie parvient à survivre à cette pénible épreuve. Cet événement dévastateur est un rappel sinistre de la souffrance humaine et des conséquences de l’échec des dirigeants. C’est cet événement qui a été immortalisé dans une peinture qui possède une profondeur émotionnelle indéniable, et qui a trouvé un écho auprès le public depuis sa création.
Qu’est-ce qui rend cette histoire si captivante ? Elle a tout : drame, émotion et une touche de mystère. Mais sa pertinence dépasse les limites du temps et des frontières. Aujourd’hui encore, au milieu de tragédies en cours comme le récent naufrage d’un bateau de migrants en Grèce, cette peinture nous touche de près. Elle rappelle de manière déchirante les immenses défis auxquels sont confrontées ceux qui sont contraints de s’embarquer dans des voyages périlleux, tandis que ceux qui détiennent le pouvoir ferment souvent les yeux, les abandonnant à leur propre sort.
Cependant, dans « Secret of the Raft », nous ne nous sommes pas contentes d’admirer la peinture de loin ; notre objectif était de lui insuffler une nouvelle vie ! Grâce à une approche multidisciplinaire innovante, nous avons souhaité fusionner la projection en 3D, l’ installation, la participation interactive et le spectacle vivant. Cette combinaison unique nous permet de créer une expérience immersive qui transporte le public directement au cœur de la peinture.
Vous étiez récemment à Rochefort, en France, pour une résidence Odyssée d’un mois dans le cadre de l’ACCR – Association des Centres culturels de rencontre. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette résidence et comment vous en avez découvert l’existence ainsi que le processus d’attribution des bourses ?
Bien sûr ! La résidence comporte plusieurs éléments. Tout d’abord, elle offre un temps et un espace dédiés pour me plonger dans ma pratique artistique, en me concentrant sur la recherche, la création et l’expérimentation. De plus, la résidence facilite les interactions et les collaborations avec des artistes locaux, des organisations culturelles et des experts du domaine. Cela permet un échange dynamique d’idées et de perspectives, favorisant un environnement créatif dynamique.
Quant à la manière dont j’ai découvert cette opportunité, j’ai découvert les programmes de résidence de l’ACCR en faisant mes recherches sur Internet. L’ACCR jouit d’une réputation bien établie en matière de soutien aux artistes, d’encouragement des échanges culturels et de promotion du développement artistique. Après avoir pris connaissance de leurs initiatives, j’ai été intriguée et j’ai décidé de postuler pour la résidence Odyssée.
Le processus d’attribution de la subvention pour la résidence impliquait la soumission d’une demande complète qui incluait mon parcours artistique, le projet proposé et les motivations qui m’ont poussé à rechercher cette résidence en particulier. Il a également fallu fournir un portfolio de travaux antérieurs et des lettres de recommandation. L’ACCR a soigneusement examiné les candidatures et, après un processus de sélection rigoureux, j’ai eu la chance d’être choisie pour la résidence Odyssée à Rochefort.
Dans l’ensemble, cette résidence offre une occasion inestimable de développement artistique, d’immersion culturelle et de collaboration avec des artistes et des organisations locales. Je remercie l’ACCR et le Centre International de la Mer – La Corderie Royale pour leur soutien et pour avoir rendu possible cette expérience enrichissante..
Vous avez passé le mois de mai là-bas. Maintenant que votre séjour est fini, pouvez-vous nous faire part des recherches que vous avez effectuées et de ce que vous avez découvert jusqu’à présent ? (D’après Facebook, je vois que vous avez pu inspecter le journal de bord original de la frégate Medusa, l’uniforme du commandant Coudein, qui était le commandant et le survivant du radeau).
Au cours de mon mois à Rochefort, j’ai eu l’incroyable opportunité de m’engager dans une variété d’activités. La résidence comprenait des recherches approfondies dans les archives du Service historique de la Défense sous la direction de Marie Chouleur, où j’ai fouillé des documents authentiques tels que le journal de bord de la Méduse, examiné l’uniforme naval d’un survivant et vu des gravures de l’époque où le port était à son apogée.
J’ai eu le privilège de travailler aux côtés d’Arnaud Dautricault et d’Ariane Léandi, ainsi qu’avec leur équipe dévouée au Centre International de la Mer – La Corderie Royale. Ils ont organisé des réunions et des visites qui m’ont permis de bénéficier d’une grande richesse de connaissances et d’expertise sur la ville et la région environnante. L’un des points forts a été l’opportunité de converser avec quatre historiens différents, chacun offrant son point de vue unique, ce qui a grandement contribué à ma compréhension du sujet. Ces historiens étaient Jacques-Olivier Boudon, professeur à l’Université Paris-Sorbonne ; Denis Roland, écrivain et ancien conservateur du Musée national de la Marine à Rochefort ; Michel Hanniet, auteur de quatre livres sur le sujet ; et Michel Basse, conférencier et guide au Musée Hèbre. Leurs points de vue ont ajouté de la profondeur et de la richesse à mon exploration de l’histoire et du patrimoine culturel de Rochefort.
En plus de ces conversations instructives, mon exploration de la région a inclus des visites dans plusieurs musées. De La Corderie Royale au Musée de l’Ancienne École de Médecine Navale en passant par le Musée Hèbre, qui abrite une réplique du tableau «Le Radeau de La Méduse» et une collection d’art aborigène australien contemporain, chaque expérience muséale a enrichi davantage mon immersion dans le paysage culturel dynamique de Rochefort.
Un autre aspect inoubliable de la résidence a été la possibilité de voir et d’expérimenter le paysage lui-même. Le port de Rochefort, situé à environ 15 kilomètres à l’intérieur des terres, sur la Charente, m’a offert une perspective unique et ajouté une couche distincte à mon exploration.
Enfin, lors de ma sortie de résidence, j’ai eu la chance de rencontrer une troupe de comédiens talentueux dirigée par Laurence Deguilhem de l’École de Théâtre Rochefort Océan, avec laquelle j’ai collaboré sur une scène de la pièce. Nous avons eu l’honneur de la présenter près de la Charente, à l’endroit même où la Méduse a pris la mer. Cette expérience a créé un lien profond entre le contexte historique et le présent, fusionnant art et réalité.
Dans l’ensemble, la résidence à Rochefort a été une expérience merveilleusement enrichissante. Elle m’a inspiré à retravailler l’imagerie numérique et à réécrire les scènes avec plus de détails complexes, en incorporant les connaissances et l’inspiration que j’ai acquises grâce aux recherches, aux échanges avec les historiens, aux visites des musées et à l’emplacement unique lui-même.
Parlez-vous couramment le français et cela vous a-t-il permis de faire avancer vos recherches dans le cadre du projet ?
Oui, je parle couramment le français, et c’est en effet nécessaire pour faire avancer mes recherches dans le cadre de ce projet. Pouvoir communiquer efficacement en français s’est avéré inestimable pour approfondir les aspects historiques et culturels entourant le tableau de Géricault et le naufrage de La Méduse. Cela m’a permis d’accéder à des ressources en français, de dialoguer avec des experts et de mieux comprendre le contexte dans lequel les événements se sont déroulés. La maîtrise du français a été un élément essentiel pour enrichir la recherche et assurer une exploration complète du projet.
Qu’y a-t-il de significatif dans le naufrage de la Méduse ?
L’importance du naufrage de La Méduse réside dans sa représentation obsédante de la tragédie humaine et dans ;’impact profond qu’il a eu à la fois sur l’art et la société. La Méduse était un navire qui a coulé au large des côtes africaines en 1816, entraînant la perte de centaines de vies. Cet événement dévastateur a attiré l’attention du public et est devenu un symbole des réalités cruelles auxquelles sont confrontées les personnes en mer.
Le naufrage de La Méduse, représenté dans le tableau de Théodore Géricault, «Le Radeau de La Méduse», est un rappel poignant du coût humain de telles tragédies. Il met en lumière la lutte désespérée pour la survie, le pouvoir de l’art à mettre en lumière les problèmes sociaux et l’impact durable que ces événements peuvent avoir sur notre conscience collective.
Secret of the Raft comprend une conception révolutionnaire numérique, d’éclairage, de son et de décor, développée grâce à votre collaboration avec des experts des écoles de médias numériques, de design industriel, d’animation et de médias interactifs de l’université RMIT. Comment en êtes-vous venus à collaborer avec RMIT et combien de personnes sont engagées dans le projet ? Combien y a-t-il d’étudiants et combien de professeurs ?
J’ai eu l’incroyable chance de croiser la route de Darrin Verhagen, maître de conférences en design sonore à RMIT, qui a vu un grand potentiel dans notre projet et a pensé qu’il s’agirait d’une excellente opportunité pour ses étudiants. Simultanément, j’ai eu la chance de rencontrer Simon Curlis, professeur en design industriel à RMIT, et nous nous sommes également entrés en contact avec d’autres étudiants de RMIT poursuivant leur maitrise, tous désireux de collaborer à un projet captivant. Le hasard de ces rencontres a permis de réunir cette équipe remarquable et de donner vie à la vision créative avec succès.
Tout au long de cette aventure, j’ai eu le privilège de travailler aux côtés de talentueux artistes en projection 3D, techniciens et animateurs de RMIT, notamment Homie, Sahaj Garg, Carlo Tolentino et le Dr. Gina Moore. Leurs contributions ont été inestimables pour donner vie à notre vision. De plus, je dois mentionner les talents exceptionnels de Matthew Tankard et Angelina Crutchfield, nos concepteurs sonores, qui ont rehaussé l’expérience immersive grâce à leur expertise.
Cette année, l’équipe de conception comprenait également Christina Smith, professeure en en scénographie à l’ACV, Aron Murray, notre directeur technique, et Jeremy Pryles, notre costumier. Enfin, je suis reconnaissante à Matthew Whittet, dramaturge primé, pour sa collaboration et ses conseils, qui ont permis de peaufiner le scénario et d’en exploiter tout le potentiel.
Les efforts combinés de cette équipe extraordinaire ont déjà donné des résultats remarquables. C’est vraiment un témoignage du pouvoir de la collaboration et des talents exceptionnels de chaque individu impliqué.
Où et quand Secret of the Raft sera-t-il présenté ?
Au debut de l’année, nous avons achevé avec succès une phase de développement créatif pour ‘Secret of the Raft‘ et nous allons maintenant retravailler certains éléments du scénario et de l’imagerie en vue d’une représentation prototype. L’intérêt et l’enthousiasme qui ont entouré nos développements créatifs ont été vraiment fantastiques. Bien que nous soyons encore au stade exploratoire et que nous n’ayons pas encore arrêté de plans ou de lieux spécifiques, nous rassemblons des ressources et étudions les possibilités qui s’offrent à nous, tant au niveau local qu’international. L’évolution rapide du paysage des expériences théâtrales immersives a stimulé notre imagination et nous a inspirés à donner vie à ‘Secret of the Raft‘ d’une manière tout à fait remarquable. Nous sommes convaincus que cette œuvre trouvera sa scène idéale, qu’il s’agisse d’un théâtre, d’une galerie d’art ou d’un espace immersif sur mesure, et qu’elle captivera le public comme jamais auparavant.
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Les endroits auxquels rendre visite à Rochefort
Musée national de la Marine de Rochefort and L’Ancienne école de médecine navale
Service historique de la Défense
École de Théâtre Rochefort Océan
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Nous remercions Louise d’avoir partagé ses expériences en France et ce projet avec nous.
Pour les évènements ayant liens vers la France et la Francophonie qui auront lieu en Australie ce mois-ci, consultez notre Que faire en octobre.