L’un des spectacles les plus attendus de la saison 2023 du Festival d’Adélaïde, le collectif de théâtre belge FC Bergmann a présenté The Sheep Song au Dunstan Playhouse en exclusivité australienne. Comme il s’agit d’un collectif, les rôles dans The Sheep Song sont joués par différentes personnes dans différents pays, mais les noms auxquels nous faisons référence ci-dessous sont ceux qui ont joué ces rôles dans la saison australienne.
Le spectacle s’ouvre sur un homme nu (Yorrith de Bakker), dont seul le visage est couvert, qui tire une corde et fait sonner une grande cloche au-dessus de la scène. Le rideau se lève et un troupeau de vrais moutons paît sur la scène avant qu’un mouton différent des autres ne se montre. C’est le mouton qui ose être humain, qui ose faire quelque chose de différent des autres. Mais il faut faire attention à ce que l’on souhaite. L’homme-mouton se retrouve dans le monde des humains et est exposé aux bons, aux mauvais et aux laids, même s’il ne voit pas leurs visages car ils sont tous cachés par des bas épais ou d’autres matériaux similaires.
Malheureusement, si ce spectacle est intelligent à bien des égards, il n’est pas à la hauteur à d’autres égards. Le personnage principal, l’homme-mouton, joué par Titus De Voogdt, portait des chaussures ressemblant à des sabots de mouton, ce qui l’obligeait à marcher sur la pointe des pieds au lieu de toucher le sol avec ses talons pendant toute la durée du spectacle. Cela aurait été très fatigant et très éprouvant pour les pieds et les jambes de marcher ainsi pendant la majeure partie des 90 minutes du spectacle.
Le décor est une utilisation inventive de l’espace, avec deux travelators sur le devant de la scène, sur lesquels sont placés diverses scènes ou accessoires. Il est également utilisé pour ajouter un effet visuel impressionnant aux mouvements chorégraphiques synchronisés de certains danseurs.
La musique mérite d’être mentionnée. Une combinaison d’une piste enregistrée et d’un joueur de banjo assis à l’avant de la scène (Frederik Leroux-Roels) assure le son tout au long du spectacle. L’éclairage est également atmosphérique et sombre, avec souvent des lumières tamisées et un projecteur venant d’en haut ou de l’extérieur de la scène, comme pour le torero qui s’apprête à entrer dans l’arène.
Il est assez impressionnant de pouvoir monter un spectacle dans lequel il n’y a pas de dialogue (à l’exception de la marionnette et du marionnettiste dans deux brèves scènes, qui sont en italien et qu’il n’est pas nécessaire de comprendre). Cela permet bien sûr d’ouvrir le spectacle à un public international sans avoir besoin de traduction ni d’acteurs locaux, mais cela offre également au public une expérience différente de la norme.
Cependant, comme nous l’avons mentionné plus haut, The Sheep Song a eu ses défauts. Bien qu’il ne dure que 90 minutes, le spectacle a duré plus longtemps que nécessaire. Le spectacle de marionnettes perverses et son marionnettiste pervers n’avaient pas vraiment besoin de se répéter et étaient extrêmement inconfortables à regarder, car la marionnette était forcée de faire des choses qu’elle ne voulait pas faire. La scène des pleurs incessants du bébé n’avait pas besoin de durer aussi longtemps. Le public a compris que c’était incessant et exaspérant. Bien que la chorégraphie soit impressionnante, certaines scènes de danse ne semblent pas avoir leur place ou servir l’histoire.
Dans l’ensemble, The Sheep Song est un concept intelligent avec un décor, une musique, des éclairages et une distribution impressionnants, mais l’histoire elle-même mériterait d’être revue pour la rendre plus serrée. Si le spectacle ne contenait pas autant de violence inutile et de scènes inconfortables qui ne semblent pas avoir de raison d’être, nous lui aurions donné plus de croissants.
3.5 CROISSANTS
Matilda Marseillaise était l’invitée du Festival d’Adélaïde.
Le Festival d’Adélaïde 2023 est maintenant terminé et la saison australienne de The Sheep Song est maintenant terminée.
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