La compagnie canadienne de danse et de théâtre Corpus amène ses moutons et ses déesses chantantes à WOMADelaide pour la première fois avec ses productions Les Moutons et Interventions Divines. Nous nous sommes entretenus avec David Danzon, fondateur de la compagnie, au sujet de ces deux productions.
David Danzon, vous avez fondé Corpus en 1997. Est-ce que vous pouvez nous dire comment elle est née et comment elle a évolué au fil des ans?
Donc en fait, le Corpus c’est la rencontre d’une danseuse chorégraphe et d’un comédien qui avait envie d’explorer la mise en scène on va dire. Et voilà, moi j’étais intéressé par une approche physique du théâtre, enfin par le langage du corps. Et puis Sylvie, donc la danseuse chorégraphe, elle, elle recherchait une approche plus théâtrale à la danse contemporaine. Et donc finalement, on avait chacun ce que cherchait l’autre. Et voilà, on a commencé à travailler ensemble, à créer, à faire de la recherche, tout simplement en studio. Et puis très rapidement, on a créé des spectacles ensemble, et puis on a aussi très rapidement fondé la compagnie Corpus ensemble. Donc ça, c’était il y a 27 ans. Et cette collaboration a duré d’abord une dizaine d’années, et puis on s’est séparés au bout de dix ans. En fait, on avait créé deux deux organismes ensemble. Il y avait Corpus et puis un festival qui s’appelait Dusk Dances, festival de danse contemporaine qui se présentait dans des parcs publics.
Et qui avait lieu au coucher de soleil. Et qui est devenu très populaire ici à Toronto, mais qu’on a commencé à faire de la tournée aussi avec. On l’a emmené dans plusieurs centres urbains au Canada et donc à notre séparation, en fait, on s’est on s’est séparés, les bébés, elle a pris le festival et moi j’ai pris Corpus. Voilà. Depuis 2008, je suis donc seul à la direction artistique de Corpus.
Et vous êtes comédien à l’origine?
Oui, de formation?
Donc vous jouez aussi dans vos spectacles.
Souvent. Pas toujours. Mais souvent.
C’est bien. C’est bien de ne pas être que dans les coulisses.
C’est vrai que mon intérêt, au départ, c’était la scène, c’était de jouer sur scène. Donc, et ça, c’est une passion que j’ai toujours. Donc c’est vrai qu’au fil du temps, je me. Je me suis mis plus derrière la scène que devant. Mais encore récemment, j’ai créé un spectacle qui était un solo d’ailleurs pour moi, donc ça continue quand même.
C’est bien parce que je pense que si on a cette envie, ce doit être un peu dur de ne pas être devant les gens.
Ah oui, tout à fait. Oui, c’est sûr que même de fin, il arrive des moments où je ne suis plus sur la scène ou enfin devant le public et ça me manque. Ça me manque, c’est sûr.
LES MOUTONS
D’où est venue l’inspiration pour les deux projets que vous allez presenter à Adelaïde Les Moutons et Interventions Divines?
Alors Les moutons c’est un spectacle un peu particulier parce que déjà ça fait 21 ans qu’on le joue.
Quand même !
Oui, quand même. Donc c’est un peu un truc improbable. On pensait pas du tout que ça allait durer. Au départ, c’était une espèce d’expérience, une expérimentation. On était tous les deux dans le studio et en fait, ce qui nous intéressait, c’était pas forcément l’animal, mais c’était la relation symbiotique entre un berger et son mouton. Et on pensait qu’il y avait un parallèle à faire entre une relation de couple. Et donc on s’est amusé. Moi je faisais le berger et Sylvie faisait la brebis. Après moi je faisais le mouton, elle faisait la bergère, on changeait de rôle et on a pensé à l’époque que ça allait être le point de départ d’un duo, d’un spectacle. Et en fait, on s’est vite confronté à un espèce de mur d’inspiration et on n’a pas su aller plus loin avec cette idée-là. Et donc on a failli abandonner et partir sur autre chose.
Et puis à un moment donné, on s’est dit peut être qu’on devrait aller observer des moutons, peut-être que c’est eux qui vont nous dire comment continuer ce spectacle. Et effectivement, ça a été une très bonne idée parce que c’est de là que tout a démarré. De ces observations, non seulement ces observations sur les animaux, mais sur l’expérience d’être là. C’est à dire que moi, ce qui m’a tout de suite intéressé, c’était ce qui se passait autour de l’enclos, les gens qui regardaient les moutons; comment eux se comportaient. Et donc tout de suite il y a eu la relation publique et l’idée d’en faire une installation est venue de là avec un enclos. Le public tout autour, et puis d’essayer en fait de recréer l’expérience qu’on avait quand on allait.
Il y a une ferme ici à Toronto. C’est là où on a fait nos observations et on s’est dit en fait, ce serait intéressant d’essayer de recréer cette ambiance-là dans cette ferme le plus réaliste possible et faire confiance que ça va être suffisant parce que pendant longtemps on s’est dit mais c’est parce que rien ne se passe. Quand en général, quand on regarde les moutons, il n’y a pas grande chose qui se passe.
Non. Il mangent, il se grattent, il dorment.
Voilà. Donc c’est devenu un défi intéressant en disant est ce qu’on peut faire un spectacle avec rien en gros? Et voilà et ça, c’était il y a 21 ans de faire ce spectacle, ça.
Je pense, ça ne marche parce qu’il y a une espèce de mystère. Et j’avoue que je n’arrive pas trop à élucider moi-même. C’est à dire que je suis toujours en train d’essayer de comprendre c’est quoi ce spectacle. Et je pense que c’est la raison pour laquelle un j’ai toujours envie de le faire et deux pour laquelle je pense qu’il a un certain succès. C’est à dire que les réactions sont tellement vastes et les interprétations sont tellement vastes. Chaque représentation est complètement différente l’une de l’autre. Il y a vraiment la place pour l’improvisation, pour les interprètes. Mais la façon dont réagit le public est aussi complètement aléatoire. On ne sait pas ce qui va arriver. Du coup, c’est vraiment un spectacle qui se situe dans le présent. C’est vrai pour tout spectacle, mais j’ai vraiment l’impression qu’avec ce spectacle-là, c’est encore plus prononcé cet espace dans le présent. Et voilà, donc en fait, on fait une demie- heure dans la vie des moutons sans commentaires, sans clins d’oeil.
Non, juste en faisant les choses que les moutons font.
Voilà. Donc là, c’est très simple. Le berger amène son troupeau de moutons dans l’enclos et il sépare le mâle des femelles. Et puis il y a quelques activités. Il y a la tonte du mouton, les moutons vont manger, ils dorment et puis il se passe plein de choses après, dépendamment du public. Alors il y a des gens qui viennent caresser les moutons, qui viennent leur donner à manger ou pas, d’autres qui rigolent, d’autres qui cherchent le message politique, social derrière, d’autres qui se comportent violemment, qui vont aller donner des coups de pieds aux moutons ou leur tirer les oreilles comme ils le feraient à des vrais moutons. Enfin.
Comme ça on connaît les gens.
Oui, exactement. Voilà. Et puis et puis il y a les enfants qui sont complètement scotchés et qui posent et qui posent des questions du genre Maman, est ce que est ce que c’est des vraies personnes? Pas est-ce que c’est des vrais moutons? Mais est ce que c’est des vraies personnes? Ce genre de voilà, de commentaires qui sont toujours très intéressants et voilà qui nous nourrissent encore maintenant.
Ca doit faire bizarre quand même d’être dans le rôle et d’entendre ses commentaires parfois drôles j’imagine, et de pas de pas rigoler.
Oui, bien sûr. En fait, tu le sais déjà, c’est un très bon exercice d’acteur d’être vraiment engagé à 100 % dans ce dans ce rôle de mouton. Donc on a créé une espèce de technique de jeu de mouton. Donc physique par le regard, la respiration, tout dans les détails qui sont basés sur nos observations, donc sur le comportement réel des moutons. Et le comédien doit effectivement, vraiment être mouton quoi. C’est ça que je leur dis toujours n’essayez pas de jouer au mouton, mais vous êtes les moutons dans le regard, quoi qu’il arrive.
Et donc, souvent les interprètes le définissent comme une espèce de zone un peu zen, une espèce de pause, de méditation. Ils rentrent dans un dans une méditation et ils essayent de bloquer justement les commentaires qu’ils peuvent entendre ou ce qui peut se passer et essayer vraiment de rentrer dans la peau des moutons et de ne réagir que comme un mouton. Alors évidemment, c’est un grand défi pour eux. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’avec chaque représentation, ils apprennent des nouvelles choses. Il y a de nouvelles situations qui leur forcent à continuer à penser à dire comment est-ce que je vais réagir quand les gens font ça? etc. Donc c’est un apprentissage continu.
Mais vous avez dit que vous, au début, au départ, c’était pour examiner un peu la relation, la relation entre le berger et son mouton. Est-ce que qu’il y aurait eu pu être un autre animal et un autre personnage?
Oui mais en fait, bon, c’est vrai le berger et le mouton interpelle l’imaginaire je pense, parce que ça fait partie des livres d’enfants. Enfin, on a tous des images et puis c’est aussi des images bibliques, c’est le berger, c’est son troupeau de moutons. Enfin, il y a, je pense que ça fait partie de notre conscience collective, ces personnages-là. Mais encore une fois. Je ne sais pas, ce n’est pas forcément ça qui qui a alimenté notre processus de création. C’était là, c’était sous-jacent. Mais ce n’était pas ça le moteur de la création.
Vos moutons ont fait le tour du monde. Est- ce que vous avez déjà été à Adelaïde avec eux ?
Non. On a été à Perth, à Melbourne, à Sydney, à Brisbane. The Commonwealth Games sur the Gold Coast. Mais pas Adélaïde.
Est ce que vous avez trouvé que les cultures réagissent différemment ?
Alors ça, c’est une question qui m’a beaucoup travaillé pendant longtemps, parce que justement j’étais en me disant est-ce qu’il y a quelque chose de culturel là-dedans? Et ma conclusion, c’est que non. En gros non. Ça peut peut-être changer plus tard, mais là, en ce moment, je me dis que non en fait parce que les réactions sont de toutes façons très variées. Encore une fois, on a des gens qui rigolent du début jusqu’à la fin parce qu’ils trouvent que c’est une grosse blague, d’autres qui cherchent le message politique ou social, d’autres qui se disent, qui disent mais qu’est-ce que c’est que ce truc et partent au bout de 30 secondes parce qu’ils trouvent que c’est complètement idiot. Des enfants qui sont qui nous regardent en essayant de comprendre ce qu’ils sont en train de voir. Surtout les tout petits. On sent qu’il y a leur petit cerveau qui travaille à 1000 kilomètres à l’heure en essayant de comprendre ce qu’ils sont en train de voir et qui posent des questions pendant le spectacle. Et ça, on retrouve ça partout. En fait, toutes ces réactions-là, elles sont égales, qu’on soit en Chine, en Suède, en Afrique du Sud ou ailleurs, c’est toujours pareil.
Alors après, il y a des comportements de public qui sont différents des fois. Par exemple, au Japon, on a des publics qui sont extrêmement bien éduqués et donc qui sont plus comment dire. Ils sont très attentifs, mais ils sont plus polis, ils sont plus réservés on va dire dans leur, dans leur comportement. Mais ça effectivement, c’est probablement culturel, mais on a quand même le même genre de réactions, c’est juste qu’ils sont à des niveaux un peu différents. Donc non, moi je ne pense pas que ça soit vraiment culturel. Je pense que c’est le truc avec ce spectacle, c’est qu’on laisse la porte à toutes sortes de réactions parce que on ne fait pas la police.
Donc enfin parce que c’est souvent moi qui joue le berger, de temps en temps, je dois intervenir parce qu’il y a quelque chose qui se passe qui n’est vraiment pas correct. Donc là forcément, je viens à la rescousse de mes de mes interprètes. Mais sinon, je laisse faire le plus possible. Et donc forcément, comme on laisse faire, et bien ça invite le meilleur et le pire des comportements chez les gens et ça fait partie du spectacle en fait, c’est ça. Donc du coup, je pense vraiment que les réactions qu’on a ne sont pas spécifiques à la culture mais à des comportements humains basiques.
Je pensais un petit peu comme par exemple en Inde la vache est sacrée donc je ne savais pas s’il existe une culture dans laquelle le mouton est sacré.
Alors on a eu des épisodes très intéressants. Par exemple en Egypte, le mouton c’est un symbole en fait. En fait, c’est une insulte. Donc de faire un spectacle avec des interprètes qui sont habillés en moutons, le spectateur arabe, parce que ce n’est pas que l’Egypte, c’est dans le monde arabe, va tout de suite voir une image très forte qui est proposé, donc bon. Mais ça, ça a été une longue discussion avec justement le programmateur du festival. Il nous a prévenus et en nous disant c’est bien. Il nous a prévenus en disant mais vous ne vous inquiétez pas parce que moi je suis conscient de ça. Et justement, c’est une des raisons pour laquelle je veux programmer ce spectacle. Donc là, on savait qu’on allait, on allait dans un territoire un petit peu inconnu. Mais bon, ça s’est très bien passé, il n’y a pas eu trop de problèmes.
Il y a eu aussi d’autres exemples où quand on était en Afrique du Sud par exemple, où j’ai recréé le spectacle avec une des danseurs d’une compagnie de danse sud-africaine de Cape Town qui étaient tous noirs. Et donc là, j’ai eu des discussions intéressantes parce que les costumes sont blancs. Et est-ce qu’il y avait un problème? J’aurais posé la question? Comment est-ce qu’ils se sentent par rapport à ça ? etcetera.
Donc on a eu des discussions vraiment très approfondies par rapport à l’apartheid, bien sûr, et puis par rapport à la représentation qu’ils vont, ils vont donner, etc. Au fil du compte, ça s’est très bien passé parce que moi j’ai apporté des costumes qui n’étaient pas juste blancs. Il y avait des costumes noirs et puis des costumes gris parce que je leur ai expliqué que dans la nature, il y a des moutons blancs avec des museaux noirs, il y a des moutons noirs avec le museau blanc, il y en a des gris, il y en a de toutes les races. Et donc moi ce qui m’intéresse, c’est d’essayer de recréer la nature. Donc ce n’est pas un message politique que je veux donner. Et donc du coup, ça s’est très bien passé et je pense que ça a été très bien reçu, mais bon, effectivement de temps en temps, on est dans un endroit où l’image du mouton est plus forte que je me l’étais imaginé. Et donc là, il faut discuter quoi,
Le festival WOMADelaide peut avoir les températures vers 40 degrés, est-ce que vos moutons vont crever de chaud?
On est habitué parce que on l’a fait, on l’a fait au Cambodge quand il faisait 40 degrés aussi, en Egypte justement. Enfin, on demande en général de mettre l’enclos dans un endroit ombragé.
Donc c’est vraiment un enclos. Ce n’est pas que vous êtes parmi le public en grand.
Il y a une entrée qui se fait vers l’enclos, mais après ça se passe dans l’enclos, donc on met l’enclos dans l’ombre. Et puis quand ils font un peu une déambulation vers l’enclos, les moutons, enfin moi je leur dis toujours faites comme les moutons feraient, c’est à dire que les moutons iraient chercher de l’ombre, ils vont chercher de l’ombre et puis on fait des pauses et puis après, on a des petites techniques. On a des petits sacs de glace qu’on met les costumes. On s’hydrate beaucoup avant et après. Il y a aussi un seau d’eau qui fait partie du décor, qui est là pour que les moutons boivent aussi. Donc oui, c’est sûr que c’est plus agréable de faire le spectacle quand il fait 20 degrés et moins, mais comme ça, on s’arrange.
INTERVENTIONS DIVINES
Et l’inspiration pour Interventions Divines ?
Interventions divines, c’est un spectacle qui a été créé pendant la COVID et pendant les longues périodes de confinement. Moi j’étais en France pendant toute la COVID et donc nous au lieu de se tourner vers le virtuel et les projets numériques sur zoom etcetera comme l’ont fait beaucoup de mes collègues. Moi ça ne m’intéressait pas trop et donc on a continué à faire tant bien que mal des représentations dans la rue dès qu’on pouvait. Dès qu’il y avait une petite période de déconfinement, on faisait des shows dans la rue en fait, là où il y avait moins de restrictions au niveau de la proximité des gens, etcetera.
Et donc là, j’ai eu l’idée de faire appel à deux de mes interprètes avec qui je travaille depuis longtemps, qui ont donc joué les moutons entre autres, mais d’autres spectacles aussi. Et donc Annika Johnson qui est aussi une musicienne et compositrice, et Matt O’Connor qui est aussi chorégraphe. Et j’ai eu envie de dire bon je vais dire écoutez, voilà, est ce qu’on va essayer de créer un spectacle ensemble. C’est la première fois que je faisais appel à deux de mes interprètes pour créer un spectacle avec moi. Et j’ai dit Voilà, essayons d’imaginer un spectacle qui va pouvoir être présenté dans les conditions actuelles, parce qu’on ne savait pas à l’époque combien de temps, combien de temps ça allait durer. C’était peut-être on s’est dit peut-être que c’est la nouvelle réalité.
On ne savait pas. Les théâtres vont tous fermer, peut-être indéfiniment. Donc on s’est dit voilà, essayons d’imaginer un spectacle qui pourrait survivre à cette réalité-là. Et donc on a commencé à parler de plein de choses, et puis effectivement de ce sentiment de désespoir qu’on avait tous où on a vraiment l’impression que l’humanité ne trouvait pas de solution et qu’on était vers le chemin du non-retour, de la catastrophe. Et donc, et c’est là où on s’est amusé à penser à une intervention divine donc, et on s’est dit ben voilà, peut-être que le seul espoir, c’est que quelque chose de l’au-delà vienne nous sauver. Et c’est de là qu’est partie. Voilà cette idée d’intervention divine.
On a créé donc un chœur de déesse, parce qu’on s’est dit que si, effectivement Dieu existe, parce qu’on tous les trois, on n’appartient pas à un groupe religieux quelconque. Non, mais on s’est dit que si Dieu existe, ce serait une femme. On aimerait tous que ça soit une femme, mais pas un homme déjà et comme on s’est imaginé que ce serait un chœur de déesse. Et voilà donc on est parti sur cette idée toute simple qu’on allait faire descendre un chœur de déesse sur terre et que Anikha allait composer des chants pour cinq voix. A l’époque, c’était pour cinq, c’était un chœur de cinq. Là, on a réduit ça à quatre, mais au départ c’était cinq et qu’ils allaient chanter a capella et que ça allait se faire en déambulation parce qu’il fallait que le spectacle soit déambulatoire. C’était par rapport à COVID, par rapport aux restrictions sanitaires, etcetera.
Et donc on les a imaginés sur un chariot, un petit peu comme un chœur antique, et puis on s’est amusé après, à essayer d’être pas spécifique culturellement. Oui, effectivement, on était inspirés par le chœur de la Grèce antique. Mais. Mais on a cherché tout de suite à essayer de n’être pas spécifique au niveau culturel. Donc les chants, c’est un langage inventé. Et les costumes aussi.
Ça a été conçu encore une fois en n’étant pas culturellement spécifiques et pour essayer d’être universels. Et donc de là est née cette idée-là. Donc on a recruté cinq chanteuses professionnelles, bien sûr, qui avaient aussi qui pouvaient aussi bouger parce qu’on on voulait que ça se passe aussi en mouvement. Et voilà, on a commencé à créer en fait une série de scènes qui sont des rites et qui se succèdent à travers la déambulation du moment donné.
Donc vous avez créé ça avec deux de vos interprètes, mais ces interprètes-là ne font plus partie du choral.
Certaines en fait. Une fois que les restrictions de la COVID ont changé, le spectacle a été tout de suite en demande. Du coup, nos interprètes n’étaient pas toujours disponibles et donc du coup, on a élargi, on a élargi notre chœur et là, on a un chœur d’une douzaine de déesse à qui on fait appel, dépendamment du projet, dépendamment de leurs disponibilités.
Est ce que c’est vrai que c’est la première fois que les déesses vont quitter le Canada? Donc l’Australie c’est le premier au dehors du Canada?
Oui.
Et vous venez que à WOMADelaide où vous faites une tournée?
Non, on ne vient qu’a WOMADelaide.
C’est très exclusif. Est-ce que certaines qui font partie du choral des Intervention Divine sont les moutons aussi.
Oui, oui, oui. Donc là on a fait, ça a été un peu compliqué, on a dû trouver des déesses qui pouvaient aussi être des moutons.
Donc elles ont les deux talents Est ce qu’il y a un message dans Interventions Divines ?
Et bien, c’est un message qui passe par la poésie, par la beauté d’un simple geste, la beauté d’un regard et la beauté des chants, bien sûr. C’est ça. Ce n’est pas un message politique. Je ne pense pas. Enfin, peut-être que les gens peuvent en voir un, je comprends. Mais nous, c’est vraiment d’apporter un moment de poésie dans la rue, un moment inattendu de poésie dans la rue et et de contact humain. Ce qui est ce qui est beau dans ce spectacle, je pense, c’est qu’il y a des moments très courts qui se font entre les déesses et les spectateurs, qui sont des moments forts et qui restent je pense. Et voilà, encore une fois, ça se passe par avec un simple geste et ou un regard. Et moi, ce qui me plaît là-dedans, c’est que justement, il n’y a pas de morale. Ça se passe autrement, ça se passe plus simplement.
Et qu’est-ce que vous espérez apporter ou réaliser à WOMADelaide ?
C’est de présenter de notre univers ludique, cet univers un peu absurde et surréel au public d’Adélaïde à travers deux spectacles qui sont vraiment dans deux registres vraiment complètement différents. Donc ça, je suis content de pouvoir présenter ces deux univers vraiment contrastés.
On a vraiment hâte de venir parce que ça a l’air d’être un beau et grand festival qui attire, qui attire beaucoup de monde. Et ça fait un petit moment qu’on n’est pas venu en Australie, donc ce sera un retour je crois depuis COVID parce que la dernière fois qu’on y était, c’était en 2018 je crois, ou 17 même. Donc ça fait quelques années et oui, ça nous fait vraiment plaisir de revenir. En fait malheureusement je ne serai pas là. Je ne peux pas.
Qui serait le berger alors?
C’est Matt O’Connor qui est aussi le chorégraphe d’intervention divine. Il a déjà. Il m’a déjà remplacé dans le rôle à maintes reprises, donc c’est lui qui va me remplacer.
C’est un peu triste que vous ne veniez pas. Une autre fois.
Une autre fois.
—
Nous remercions David Danzon de Corpus pour cette interview et nous avons hate de voir Les Moutons et Interventions Divines
INFOS CLÉS POUR LES MOUTONS & INTERVENTIONS DIVINES
QUOI : 2 spectacles Les Moutons et Interventions Divines de Corpus, compagnie canadienne de théâtre et de danse
QUAND :
Les Interventions Divines seront présentés :
- ce soir, vendredi 8 mars, à 18h15 ; et
- samedi 9 mars à 15h30 et à 17h45
Les Moutons seront présentés :
- dimanche 10 mars à 17h et à 19h
- lundi 11 mars à 17h et à 19h
OÙ : Dans le parc botanique d’Adelaide lors du festival WOMADelaide
COMMENT : Vous pouvez acheter vos billets par le site web du festival
COMBIEN : Ca depend si vous souhaitez venir au festival pendant 1, 3 ou 4 jours.
Les prix des billets pour le vendredi soir uniquement sont les suivants :
- Adulte : 175 $
- Tarif réduit : 156 $
- Jeune (13 à 17 ans) : 105 $
- Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit
Les prix des billets d’un jour pour le samedi, le dimanche ou le lundi sont les suivants:
- Adulte 236 $
- Concession 212 $
- Jeune (13 à 17 ans) : 145 $
- Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit
Il existe également des billets de 3 (pour des jours consécutifs) et 4 jours.
Les prix du billet de 3 jours sont les suivants :
- Adulte : 435 $
- Tarif réduit : 391 $
- Jeune (13 à 17 ans) : 261 $
- Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit
Les prix du billet pour les 4 jours sont les suivants :
- Adulte : 455 $
- Tarif réduit : 409 $
- Jeune (13 à 17 ans) : 273 $
- Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit*
WOMADELAIDE 2024
Vous vous intéressez peut-être aux autres artistes à part MC Yallah et Debmaster qui seront à WOMADelaide ce weekend:
Le musicien AURUS, originaire de l’île française de la Réunion, présente sa musique à WOMADelaide
La Compagnie On Off présente Le Chant de l’eau au festival WOMADelaide
La Cie L’immédiat présente La lévitation réelle au festival WOMADelaide ce weekend
Les sons sans frontières: les artistes du deuxième annonce de WOMADelaide 2024
TOUTE L’AUSTRALIE
Pour découvrir les évènements ayant liens avec la France, la culture française, et la Francophonie, consultez notre rubrique Que faire en mars