La Cie L’immédiat présente La lévitation réelle au festival WOMADelaide ce weekend

La Lévitation réelle Cie L'immédiat
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Cie L’immédiat vient au festival WOMADelaide ce weekend avec leur spectacle nommé La lévitation réelle, dans lequel elle met l’accent sur le vertige et la zone ambiguë entre le triste et le drôle, le magique et le sans trucage, le réel et la fiction. C’est un spectacle née dans un endroit pourri de l’idée d’une personne qui ne pourrait plus toucher le sol. Lisez notre interview avec Cie L’immédiat.

La Lévitation réelle Cie L'immédiat

La lévitation réelle n’est qu’un d’une douzaine de spectacles que Cie L’immédiat a écrit. Comment est-ce que celui-ci est-il différé ou semblable à vos autres œuvres ?

Depuis 20 ans L’immédiat crée des spectacles ou la scénographie et la machinerie à une grande part. Des spectacles très techniques. La lévitation réelle se joue au milieu du réel, et surgit autant pour ceux qui viennent la voir que pour ceux qui ne savent rien d’elle. La technique est dans les corps même, l’illusion est dans la perception du spectateur. Elle surgit, en utilisant comme scénographie la vie quotidienne.

 

Pourquoi avez-vous choisi de mettre l’accent sur le vertige et la perte de repères dans cette performance ?

Nous passons notre temps à hésiter entre détester et adorer le vertige. L’accident, l’incontrôlable, est tissé à l’art. Nous aimons être surpris et tentons pourtant de nous défendre d’elle, de nous préparer à tout. Ici nous explorons cette zone ambiguë entre le triste et le drôle, le magique et le sans trucage, le réel et la fiction… et le vertige vient par empathie, comme si on voyait quelqu’un tombait et qu’on se sentait embarqué dans sa sensation, il agit comme une connexion immédiate avec le corps du spectateur.

 

Pouvez-vous nous parler de la genèse de cette pièce et de ce qui vous a inspiré à explorer le thème d’un monde frénétique et incontrôlable, plein d’accidents et de catastrophes en séries ?

Pour cette pièce, c’est une histoire assez drôle. Je travaillais pour la première fois sur l’écriture d’un spectacle, n’ayant aucun moyen je n’avais que mon corps comme outil, et on m’avait prêté un chapiteau à Paris entre 7h et 10h du matin pendant une semaine. C’était l’hivers, il faisait -10 dehors, et – 5 dedans, et ce lieu était un lieu de fête, le sol était jonché de verres cassés, collant de bière renversée et de mégôts , et la personne en charge de l’entretient versait des seaux d’eau par terre pour pouvoir nettoyer ce sol dégoutant.

 

J’ai eu à ce moment, bizarrement, l’idée d’une personne qui ne pourrait plus toucher le sol.

 

Et pour la question : qu’est-ce qui m’a inspiré le thème d’un monde frénétique et incontrôlable, plein d’accidents et de catastrophes en séries ? Et bien… (sourire) Franchement, vous posez vraiment cette question ?

 

Comment avez-vous créé une atmosphère qui reflète l’aspect frénétique et incontrôlable de ce monde dans lequel vivent les personnages de la pièce ?

Dans cette pièce précisément (La lévitation réelle) l’incontrôlable est dans le corps lui-même, qui ne peut plus se soumettre aux lois élémentaires, celle de la gravité. Dans MA AIDA nous recréons un théâtre qui se désagrège au fur et à mesure de la représentation.

 

Pouvez-vous nous parler des techniques physiques utilisées dans la performance et de la manière dont elles contribuent à l’expérience globale du spectateur ?

La force de cette pièce, c’est la bascule entre un travail physique, et un tour de magie (un tour sans aucun trucage, mais qui donne à tout le monde l’impression qu’il y en a un) . La différence entre regarder quelque chose, et avoir envie de crier en le voyant. Tout l’enjeu de ce travail de fourmi (le moindre petit geste peut faire basculer dans l’illusion ou nous ramener au réel) est de pousser l’illusion si loin (en retirant tous les signes de la gravité, tous les repères des points d’appuis du poids, de sa localisation) que le vertige nous arrive à tous, nous prenne, et que nous devenions en quelque sorte fou, un moment. Croyant quelque chose avec notre corps que nous ne croyons pas avec notre raison.

 

Comment espérez-vous que le public réagisse et interprétera cette œuvre ? Quel impact voulez-vous qu’elle ait sur eux ?

On aime surtout voir le visage surpris des gens, leur plaisir à croire, leur rire, leur émotion. Il y a plusieurs interprétations de cette pièce, et entre autres, deux interprétations radicalement opposées, et nous aimons laisser cela ouvert, et même tenter de garder cette ambiguïté à l’œuvre !

La lévitation réelle Cie L'immédiat Credit-Thomas Bohl
Image: Thomas Bohl

En quoi cette performance se distingue-t-elle des autres spectacles contemporains ? Qu’est-ce qui la rend unique ?

La lévitation réelle est un spectacle destiné aux personnes qui ne vont pas aux spectacles. Elle se joue dans un temps court, comme un surgissement, elle a quelque chose de très simple et de très élaborée en même temps, et elle s’adresse au corps du spectateur autant qu’à son imagination. Elle donne au réel un goût étrange, le discrédite un peu parfois !

 

Jusqu’à la, où est-ce que vous avez présenté La Lévitation réelle ? Si déjà en dehors de la France, où ?

La lévitation réelle a été créée à l’été 2022. Depuis, nous avons été invités en Belgique, Suisse, Danemark. Et cet été nous jouerons en Belgique (le 20 et 21 avril 2024 – Lattitude 50 – Marchin), Espagne (11 et 12 mai 2024 – Trapezi – Reus), Allemagne (9,10,11,12,13,14 – 16,17,18,19,20,21 – 23,24,25,26,27,28 juillet 2024 – Hannovre), Suède (23 et 24 août 2024 – Goteborg).

 

Est-ce que les publics de différents cultures/croyances ont réagi différemment ?

Pour le moment, nous n’avons pas vu plus de différences selon les pays que selon les cultures. Par exemple à Marseille, qui est une ville multiculturelle, nous avons touché des communautés très différentes et leurs réactions étaient parfois connotées par leurs références. Mais c’est une pièce sans parole, qui semble échapper au cloisonnement, finalement, ça pourrait être de n’importe où et pour n’importe qui.

 

Vous êtes combien à venir en Australie pour La Lévitation Réelle ?

Nous sommes une équipe de 7 en tournée, 5 artistes, 1 regard extérieur et 1 manager de tournée

 

Quelles formations ont-ils les artistes dans ce spectacle ?

Nous avons la chance d’avoir pu réunir des artistes d’un niveau professionnel très haut, ayant des formations diversifiées et venant d’un peu partout dans le monde (France, Italie, Israël, Cambodge).

 

Ecole Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois (ENACR), Centre National des Arts du Cirque (C.N.A.C.), Ecole de Cirque PharePonleu Selpak (PPS, Cambodge), « Sandciel », école professionnelle de cirque à Tel Aviv, « Cirko Vertigo », formation universitaire à Turin Italie, « Flic » école de Cirque de Turin.

 

Quels sont les défis spécifiques rencontrés lors de la création d’un spectacle destiné à être joué dans l’espace public ?

Nous avons un problème très joyeux qui nous arrive souvent dans la rue. Les passants tentent de ramener la personne atteinte de lévitation au sol. Et nous sommes parfois obligé de suspendre la pièce un moment. Mais nous gagnons des acteurs extraordinaires, qui le sont sans le savoir. Nous avons d’ailleurs toujours eu une très belle relation avec ces héros surgissant, qui nous aident même si la situation leur paraît absurde et impossible.

 

Est-ce que vous allez vous produire seulement à WOMADelaide ou dans d’autres endroits ?

Nous allons nous produire au Cuba Dupa [au Nouvelle-Zelande] le 23 et 24 mars 2024.

 

Avez-vous déjà été en Australie ?

Non, il s’agit de notre première tournée en Océanie, bien que la compagnie reçoive depuis trois ans un grand nombre de propositions de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (nous sommes invités depuis trois ans, tous les ans au Auckland Arts Festival et au festival d’Adélaïde avec notre grosse forme 間). Le festival de Sydney quant à lui, nous a sollicité il y a deux ans avec L’homme de Hus. Mais les problèmes de planning, de fret et de COVID ne nous ont pas permis jusque-là d’accepter ces propositions.

 

D’autres choses à nous dire ?

Nous aimerions évoquer l’actualité de la compagnie avec possible diffusion à l’international :

Depuis 2023, la compagnie s’est lancée dans la réalisation de courts-métrages dont « Faute de vertige » qui est désormais disponible sur la plateforme France.Tv

« Faute de vertige » par Camille Boitel & Sève Bernard dans la collection Chronocircus en replay – Chronocircus (france.tv)

IMPORTANT : pour visionner la vidéo, il est nécessaire de créer un compte et mot de passe sur la plateforme France.Tv

Définition de l’œuvre d’art comme acte de confiance aux spectateurs

Forme la plus légère de notre répertoire et une des plus spectaculaires. Duo entre un artiste et un arbre, confié aux mains des spectateurs, qui se joue partout où les arbres poussent, dans la rue, les parcs ou les jardins, dans les forets même, pourquoi pas. (œuvre de 2005)

 »           » (ce spectacle n’aura pas de titre)

Sur les traces de « L’immédiat » (2007), «           » (2026), est une œuvre de rythmes et d’accidents, une aventure artistique simultanée à ses spectateurs. On y suit des êtres apparaissants disparaissants et leurs vies fragiles et effrénées, qui portraitisent notre monde tremblant.  Spectacle de grande ampleur qui ne transporte presque rien, qui parle toujours du lieu où il a lieu. Ici l’écologie devient artistique, le transport est remplacé par l’adaptabilité, et la tournée ressemble à une rencontre, un rendez-vous entre amis, à une déclaration d’art.

INFOS CLÉS POUR LA LÉVITATION RÉELLE

QUOI: La Cie L’immédiat présente leur spectacle itinérant La Lévitation Réelle au festival WOMADelaide

QUAND: Deux fois par jour tous les jours du 8 au 11 mars 2024

OÙ: Au festival de WOMADelaide dans le Parc Botanique d’Adelaide

COMMENT : Achetez vos billets pour un, trois ou quatre jours par ce lien

COMBIEN: Il existe plusieurs billets selon vos désirs.

Les prix des billets pour le vendredi soir uniquement sont les suivants :

  • Adulte : 175 $
  • Tarif réduit : 156 $
  • Jeune (13 à 17 ans) : 105 $
  • Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit

 

Les prix des billets d’un jour pour le samedi, le dimanche ou le lundi sont les suivants:

  • Adulte 236 $
  • Concession 212 $
  • Jeune (13 à 17 ans) : 145 $
  • Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit

 

Il existe également des billets de 3 (pour des jours consécutifs) et 4 jours.

Les prix du billet de 3 jours sont les suivants :

  • Adulte : 435 $
  • Tarif réduit : 391 $
  • Jeune (13 à 17 ans) : 261 $
  • Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit

 

Les prix du billet pour les 4 jours sont les suivants :

  • Adulte : 455 $
  • Tarif réduit : 409 $
  • Jeune (13 à 17 ans) : 273 $
  • Enfant (12 ans et moins avec un adulte) : Gratuit*

 

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