Cie Paris Bénarès présente leur marionnette géante Chamôh à WOMADelaide 2025 le mois prochain. Ce chameau qui a vécu mille vies a « dans la tête, des milliers de parcours, des scènes éxotiques, des parfums, des goûts, des images…» Patrice Verquère, fondateur de la Cie Paris Bénarès nous parle de Chamôh. Lisez notre interview avec lui.
La Cie Paris Bénarès vient au festival WOMADelaide avec le spectacle itinérant Chamôh. Parlez-nous de ce spectacle.
Cette marionnette a été créé en 2012. Elle a déjà été présenté dans différentes versions : en parade, dans différentes mises en scène, avec un clown, dans des festivals, dans des cathédrales… Nous adaptons régulièrement nos spectacles en fonction des demandes.
Quelle a été l’inspiration pour le spectacle Chamôh? D’où vient l’orthographe Chamôh ?
Nous avions déjà construit un oiseau géant, 4 ans avant. Passionnés par la construction, nous avons décidé d’agrandir la famille, ainsi Chamôh est né !
L’orthographe est le fruit du hasard. Oisôh a été écrit ainsi par hasard, et désormais toutes nos marionnettes possèdent ce type d’orthographe. C’est une marque de fabrique en quelque sorte !
Inspirez-vous de toutes les refugiés au monde ou des réfugiés d’un zone particulier – je pense notamment à ceux de Gaza en ce moment par exemple.
Ce serait mentir de dire que l’on s’en inspire, par contre, nous sommes énormément touché par leurs destinées.
Pourquoi avez-vous choisi un chameau comme animal ?
C’est un animal proche de l’homme, un animal de travail, comme nous. Nous pouvons ainsi facilement imaginer des scènes entre l’humain (le comédien) et l’animal (la marionnette). Chaque personne dans le public peut comprendre les codes, et s’approprier la relation.
Vous l’avez fabriqué à La Charpenterie à La Grigonnais. Est-ce que ça fait longtemps que vous travaillez avec eux ? Combien de personnes et d’heures a-t-il fallu pour construire votre chameau ?
Nous avons construit la marionnette à Blain, dans un autre lieu de création à côté de La Grigonnais. Une petite dizaine de personnes dans différents corps de métier ont travaillés sur le projet pendant 3500 heures au total.
La Charpenterie, c’est l’atelier que nous avons acheté, nous y avons emménagé en 2023.
De quoi est-il fabriqué et pourquoi avez-vous choisi ces matériaux ?
Il est fait de bois, d’acier et de résine polyester. Ceux sont des matériaux solides, qui résistent au temps. Avec de l’entretien, il sera peut être encore là dans 20 ans !
Combien de personnes faut-il pour faire marcher et bouger votre chameau marionnette géante? Combien de personnes viennent au WOMADelaide ?
5 comédiens manipulateurs sont nécessaires pour lui donner vie. Nous avons également besoin de 6 bénévoles sur place pour le déplacement.
Nous serons 6 à voyager, notre chargé de diffusion nous accompagne.
Est-ce qu’il y a un message que vous souhaitez transmettre aux gens avec votre représentation Chamôh ?
Nous n’avons pas de message politique particulier mais nous aimons l’idée que le travail peut être un plaisir, lorsque sa passion se transforme en métier. A travers nos spectacles, nous souhaitons amener la poésie dans la rue, pour que chaque personne puisse voyager aux côtés de la marionnette grâce à son imagination.
Où dans le monde est-ce que le spectacle Chamôh a déjà été présenté ? Comment est-ce que les gens des cultures différentes ont réagi différemment ?
Nous avons joué dans la plus part des pays Européens, et les réactions sont unanimes : l’émerveillement, et parfois l’incompréhension devant un animal géant de bois et d’acier et pourtant tellement vivant…
Sur votre site web vous dites de Chamôh « On m’a incarcéré alors que je suis le voyage incarné ». Comment transmettez-vous cette idée à travers le spectacle ?
Même si la version spectacle de « Chamôh » n’est plus d’actualité, Chamôh est à notre image : avide de liberté. A travers son voyage, c’est le public qui s’évade, qui retrouve son âme d’enfant, et voyage à son tour le temps d’un spectacle.
LA CIE PARIS BÉNARÈS
Vous avez fondé la Cie Paris Bénarès en 2008. Pourquoi avez-vous fondé la compagnie ? Quel a été votre parcours avant de fonder la compagnie ?
J’ai toujours travaillé dans le spectacle de rue. J’avais fondé une première compagnie lorsque je vivais en région parisienne. A la suite d’un déménagement, j’ai fondé cette nouvelle compagnie pour concrétiser mon envie du moment : construire un oiseau géant.
Pourquoi avez-vous choisi le nom Paris Bénarès pour votre compagnie ? Est-ce que vous avez passé du temps en Inde ?
En effet, j’ai voyagé 6 mois en Inde, alors que j’habitais en région parisienne. J’étais âgé de 19 ans à l’époque et j’ai été profondément marqué par la ville de Bénarès. Le nom de la compagnie fait penser au voyage, à l’évasion que l’on peut ressentir devant un spectacle, qui est une sorte de voyage intérieur.
Est-ce que vous avez fait des formations de cirque ou de charpenterie ?
J’ai commencé l’école de cirque à 14 ans en région Parisienne, puis en Angleterre. C’est par le cirque que j’ai commencé à travailler dans le spectacle vivant. La marionnette est arrivée beaucoup plus tard.
Est-ce que la Cie Paris Bénarès est déjà venue en Australie ? Si oui, où et comment ?
Ce sera la première fois en Australie, la première fois hors de l’Europe. L’équipe restera d’ailleurs quelques jours de plus pour découvrir ce beau pays.
Sur votre site web il est dit que la compagnie Paris Bénarès est « animée par le rêve de créer un cirque mécanique où les marionnettes jouent des spectacles » Depuis quand est-ce que vous avez ce rêve. Pourquoi ?
Tous nos animaux (l’oiseau, le chameau, les vaches et le cheval) seront la ménagerie du cirque et participeront à ce grand spectacle. C’est un projet de long terme qui nécessitera peut être plus de 20 ans de travail et d’aventure ! Chaque nouveau spectacle nous rapproche de ce rêve même si le chemin reste encore long.
Est-ce que vous avez un endroit de rêve (au monde) où vous souhaiteriez présenter Chamôh ?
A Bénarès évidemment !
La compagnie poursuit le projet de créer un tiers-lieu dédié à l’art, l’artisanat et le spectacle vivant sur ses terres, dans le nord du département de Loire-Atlantique. Pourquoi avez-vous choisi ce but et avez quels autres artistes et compagnies travaillent-vous à ce but ?
Nous souhaitions devenir propriétaires de notre outil de travail et nous avons ainsi acheté un hangar de 3600 m2 à côté de chez nous. Cette ancienne charpenterie, construite des mains même des anciens charpentiers est très inspirante, et beaucoup trop grande pour nous ! Nous avions également envie de partager ce lieu à plusieurs pour vivre une nouvelle aventure collective et pour faire vivre notre territoire. Aujourd’hui, plusieurs compagnies répètent régulièrement ou exceptionnellement dans le lieu. Nous accueillons également un artisan qui prépare un manège en fer forgé, une illustratrice…
D’autres choses que vous souhaitiez nous dire ?
Nous sommes ravis de venir vous rencontrer ! A bientôt !
INFOS CLÉS POUR CHAMÔH DE LA CIE PARIS BÉNARÈS AU WOMADELAIDE
QUOI : Chamôh de la Cie Paris Bénarès, une marionnette de chameau géante
QUAND : Vous pouvez voir Chamôh tous les jours à WOMADelaide 2025. Ce spectacle itinérant sera présenté à 18 heures le vendredi 7 mars, à 15 heures et à 18 h 15 le samedi 8 mars, à 15 heures et à 18 h 15 le samedi 9 mars et à 15 h 30 et à 18 h 15 le lundi 10 mars.
OÙ : Le parc botanique d’Adelaide
COMMENT: Achetez vos billets sur le site web du festival WOMADelaide
COMBIEN : Vous avez le choix de billets pour un seule jour ou pour 3 ou 4 jours.
Les prix sont les suivants :
Vendredi soir
180 $ adultes
162 $ Concession
126 $ Youth (de 13 à 17 ans)
Samedi, ou dimanche ou lundi
240 $ adultes
216 $ Concession
168 $ Youth (de 13 à 17 ans)
3 jours (soit du vendredi au dimanche ; ou du samedi au lundi)
445 $ adultes
311 $ Concession
300 $ Youth (de 13 à 17 ans)
4 jours (tous les jours et soirs du festival) :
465 $ adultes
418 $ Concession
325 $ Youth (de 13 à 17 ans)
L’entrée est gratuite pour les enfants jusqu’à l’âge de 12 ans.
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