Lindigo, groupe réunionnais, joue la musique connue au nom Maloya. Il vient en Australie pour un concert à Perth à la fin du mois, et trois apparences au festival WOMADelaide en mars à Adelaide. Ils jouent les instruments traditionnels ainsi qu’un objet quotidien transformé en instrument de percussion. Olivier Araste nous parle du Maloya qui n’est pas seulement une musique mais un art de vivre.
Le groupe Lindigo existe depuis 20 ans. Pourquoi et comment est- ce que vous avez créé ce groupe ?
C’est l’appel du Maloya, j’ai été appelé par le Maloya. J’ai cru en cette musique, en cet art de vivre. Lauriane était à mes côtés pour me soutenir dans cette aventure.
Qui sont les membres du groupe ? Est-ce que ses membres ont changé au fil du temps ?
Au début, il y avait une équipe, mais les choses ont évolué. Il y a eu plusieurs générations de musiciens.
L’appel du Maloya est toujours fort, et une nouvelle génération a pris le relais, c’est celle que j’ai formée dans mon école à Paniandy City.
Quels instruments font partie du groupe ?
Les instruments principaux sont les instruments du Maloya traditionnel : le Roulér, le Kayamb, le Piker, le Sati. La Boîte aux lettres est une percussion que nous avons inventé pour une sonorité originale. Bien sûr dans le Maloya, il y a aussi les voix, la danse et les chœurs.
Est-ce que vous et les autres membres du groupe ont des formations formelles dans la musique ? Est-ce que vous êtes des familles musicales ?
Personnellement, mon grand-père était chef tambouyé (hindou) et j’ai appris le Maloya de manière autodidacte. Les enfants ont grandi dedans, ils ont baigné dedans, c’est devenu naturel. Du coup, ça reflète le style musical de la famille Araste, un Maloya Power unique, comme Lindigo.
Comment est-ce que la musique du groupe a changé Lindigo au fil des années ?
Ça a évolué grâce aux voyages, parce que pour moi, « derrière le champ de cannes à sucre c’est le monde ».
Avec Fixi un accordéoniste parisien, qui est devenu mon ami et qui a réalisé Maloya Power mon 4e album, j’ai commencé à faire évoluer ma musique. Ce sont les voyages qui ont façonné le style de musique de Lindigo. En gros, ce sont les rencontres, les voyages et les épices que je ramène dans ma valise, qui m’inspirent.
Pourquoi le nom Lindigo ? Qu’est-ce que ça signifie ?
Lindigo, c’est une plante médicinale. Elle pousse au bord des routes, des sentiers, dans les champs de cannes, et même dans les jardins des familles réunionnaises.
C’est une plante qui a de nombreuses vertus. Elle est très efficace pour soigner le corps. La musique Lindigo est comme la tisane, elle soigne le corps et l’esprit.
Vous êtes de l’île de la Réunion et vous jouez la musique connue comme le Maloya , ce qui est décrit comme mêlant à la fois le domaine de la musique, du chant et de la danse . Comment inspirez-vous du Maloya ?
Le Maloya fait partie de ma vie quotidienne. Quand je fais la vaisselle, que je balaie dans mon jardin, quand je nourris mes poules ou que je m’occupe de mes animaux, c’est du Maloya.
Je parle de la vie en général, le Maloya est toujours présent. Je suis né avec le Maloya, je respire Maloya, je mange Maloya, je dors Maloya et je mourrai Maloya. Toute ma vie est là, dans le Maloya.
Le Maloya est né pour exprimer la douleur et la révolte des esclaves d’origine malgache et africaine. Est-ce que vous chantez des mêmes sujets ? De quels sujets et messages chantez-vous ?
Quand tu frappes sur la peau du tambour, sur le rouler, tu ressens la souffrance des ancêtres.
Le Maloya, c’est une métaphore, une alchimie. Tu peux chanter ton Maloya en pleurant, raconter une journée difficile, ou chanter ta joie de vivre quand tu as passé une bonne journée. Tu peux aussi chanter ta colère. C’est ça aussi le Maloya, dire ce qu’on ressent.
Comment transmettez-vous le sens de vos chansons aux publics anglophones ?
Le Maloya, c’est avant tout du sentiment, ce n’est pas juste une mélodie et un rythme. Même si la personne en face ne comprend pas ce que tu dis, tout est dans l’émotion, dans le ressenti.
Viens découvrir ça : le son du roulér, du kayamb, du sati, du piker… Le Maloya, c’est comme une tisane, un mélange d’émotions et de saveurs.
Est-ce que vous avez déjà joué en Australie ?
Oui au AMWE en 2011 à Melbourne.
Que peut attendre le public australien de vos concerts au WOMADelaide, à Port Fairy et au Festival de Perth ?
Venez simplement vivre le Maloya, cette musique qui vient de la terre volcanique de La Réunion, de Bras-Panon, de Paniandy City.
Vous avez d’autres choses à nous dire ?
« Lindigo nouvelle génération » arrive avec notre dernier album, « Oyé Maloya », qui vient d’être récompensé à La Réunion « Meilleur Album Artiste local » par FNAC Musique Réunion.
On est vraiment heureux de venir vous rencontrer en Australie ! Bonne année et pleine de bonheur à tous !
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Nous remercions Olivier Araste pour cette interview et nous avons hâte de voir Lindigo au festival WOMADelaide.
INFOS CLÉS POUR LINDIGO À WOMADELAIDE
QUOI : Le groupe Lindigo au festival WOMADelaide
QUAND : Lindigo jouera le soir du vendredi 7 mars, et le jour du samedi 8 mars. Le groupe présentera la cuisine réunionnaise dans une séance Taste the World à 19h30 samedi 8 mars.
OÙ : Botanic Park, Adelaide
COMMENT: Achetez vos billets sur le site web du festival WOMADelaide
COMBIEN : Vous avez le choix de billets pour un seule jour ou pour 3 ou 4 jours.
Les prix sont les suivants :
Vendredi soir
180 $ adultes
162 $ Concession
126 $ Youth (de 13 à 17 ans)
Samedi, ou dimanche ou lundi
240 $ adultes
216 $ Concession
168 $ Youth (de 13 à 17 ans)
3 jours (soit du vendredi au dimanche ; ou du samedi au lundi)
445 $ adultes
311 $ Concession
300 $ Youth (de 13 à 17 ans)
4 jours (tous les jours et soirs du festival) :
465 $ adultes
418 $ Concession
325 $ Youth (de 13 à 17 ans)
L’entrée est gratuite pour les enfants jusqu’à l’âge de 12 ans.
INFOS CLÉS POUR LINDIGO AU PERTH FESTIVAL
QUOI : Un concert gratuit du groupe Lindigo
QUAND : vendredi le 28 février
OÙ : East Perth Power Station
COMMENT : Pas besoin de réserver les billets, il s’agit d’un concert gratuit.
COMBIEN : C’est gratuit !
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