Cold Blood au festival d’Adelaide fera son début ce soir

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Cold Blood au festival d’Adelaide est un spectacle du couple belge Michèle Anne De Mey, Jaco Van Dormael ensemble avec Kiss & Cry Collective, qui a été écrit par Thomas Gunzig. Ce spectacle est en part cinéma, en part danse et en part théâtre. Les personnages sont joués par les doigts dans ce qu’ils appellent le nano-danse. Vous pouvez voir le spectacle dès ce soir jusqu’à dimanche (infos au sujet des horaires et billets à la conclusion de l’article).

On a parlé avec Michèle Anne De Mey avant son arrivée en Australie.

Michèle Anne De Mey
Image: Julien Lambert

Vous venez en Australie avec votre spectacle Cold Blood. Parlez-nous de ce spectacle.

Cold Blood c’est donc un collectif dans la même veine. D’abord, il y a Kiss & Cry qu’on a joué en Australie à Sydney. Apres on a créée Cold Blood en 2015. Cold Blood c’est la fabrication, le métrage sur la scène de théâtre en direct et la seule spécificité qui se passe c’est que les personnages principaux de ce grand métrage ce sont les mains. Vous voyez la fabrication, vous voyez les changements, vous voyez les caméras, vous voyez le cameraman vous voyez les décors qui changent. Aucune image n’est créée en avance.

 

Tout se passe sur cette fabrication à grand mesure. Il y a un écran géant au-dessus des protagonistes. Il y a le cameraman, l’assistante. On voit toute la fabrication, le manipulateur, les réalisateurs. Le résultat c’est que vous imaginez ce tout autre monde. Donc ça c’est le principe que le spectacle propose.

 

 

Dans le spectacle il y a ce que vous appelez le nano-danse. Parlez-nous de ça.

Le nano-danse, nous l’avons appelle ça de cette manière-là parce que c’était le moment en 2011, c’était le moment du nano technologie. Tout était nano, nano. Nous nous sommes rendus compte que comme on filmait les tous petits décors, qu’on travaille sur cette échelle, et qu’on était avec son camera pour mettre tout en géant et qu’on était avec les doigts.

 

On s’est dit que c’est le nano danse. On ne danse pas avec ce que la camera voit, on ne danse pas avec ce que le public voit. Ce que le camera voit et film c’est la macro. C’est les mains. C’est la chorégraphie pour que les mains qui représente les animaux et tout ça, cette particularité – cette précision au millimètre parce que c’est dans un cadre de cinéma donc il faut se déplacer de cette manière-là.

 

Il y a après d’autres sens. La chorégraphie, l’investissement du corps. On est tout le temps dans ce double perspectif.

 

Est-ce que vous avez pensé à assurer vos doigts?!

Ici en Belgique pour le moment, on n’a pas encore trouve une compagnie d’assurance pour assurer ça, Si on était aux Etats Unis ça serait déjà fait mais bon, ici les danseurs et les comédiens ne peuvent pas s’assurer les corps. On continue la vie – on fait la vaisselle, on fait du jardinage. On n’a pas encore cette possibilité.

 

Par contre c’est vrai que nous avons des remplaçants. Tous les postes ont des remplaçants. On est une équipe vraiment. Chaque poste a trois casques– comme on est beaucoup demandée, c’est très important de pouvoir continuer à faire d’autres spectacles – de faire des films, d’autres chorégraphies.

 

Donc si jamais il y aura un accident avec les doigts, on peut dire « on repose les doigts et quelqu’un d’autre serait libre pour le faire ». Voilà donc c’est notre seule assurance. C’est d’avoir des partenaires qui puissent

 

Ce n’est pas plus mal parce que ça donne du travail aux autres.

 

Je ne sais pas si l’assurance comme ça existe en Australie non plus.

Mais c’est vrai que c’est une question. C’est une anecdote assez rigolote parce que le ministre de la culture qui a vu le spectacle. Ça faisait la troisième ou quatrième fois qu’elle a vu le spectacle a dit « Michèle Anne tu as quand même assurée tes doigts. »

 

On n’a pas ça. Peut-être on pourrait recommencer à questionner mais je crois que l’assurance serait tellement cher. Peut-être que ça existe. Les artistes et les compagnies n’ont pas cette capacité. On n’est pas assez dans le service pour payer cette assurance.

 

Image: Julien Lambert

 

D’où est venu l’idée de faire un spectacle avec le nano danse?

Les histoires commencent toujours avec les belles choses. L’idée était extrêmement simple. C’est dans la recherche et l’expérimentation et après peut-être une histoire d’amour parce que Jaco et moi on est en couple dans la vie et on faisait un petit laboratoire avec des amis. On cherchait la danse, le cinéma et le théâtre.

 

Lors de la discussion, il y avait Jaco qui disait que c’est très difficile de filmer un spectacle de danse parce qu’il y a un choix entre le grand plan pour montrer et le corps ensemble pour montrer la chorégraphie. Entre les deux c’est très difficile de choisir. Et puis moi j’ai passé avec mes doigts comme ça sur la table, mais pour rigoler, et j’ai dit « comme ça on a le grand plan et le corps ensemble ». Et on a joué et donc voilà. Et on avait un camera et Jaco s’est dit attend, attend. On voyait le camera man qui filmait le danse sur la table. On voyait la table de cuisine. Ce qu’on voit avec les yeux c’est diffèrent. Ce que le spectateur voit avec les yeux est le camera man et les danseurs – c’est un ensemble mais c’est un code très diffèrent toute de suite sur le niveau narratif, poétique. Il y a un nouveau coté théâtre.

 

C’est là que c’est né. De la danse, de l’écriture, de cinéma. Ca a vraiment commencé sur la table de la cuisine à la maison. A chercher en fait. Voilà.

 

Image: Julien Lambert

 

Vous êtes chorégraphe de danse plus traditionnel avec tout le corps. Comment est-ce que votre parcours de chorégraphie vous a aidé ou pas avec le nano-danse comme Cold Blood?

Dans un parcours, il y a évidemment toutes choses sur ce qu’on devient à développer qui on est donc à ce moment-là, effectivement la danseuse et le chorégraphe pour assister à un récital chorale, ça m’a aidé c’est certain. Comme Jaco de son coté, il a été beaucoup plus cinématographique que sur le scenario, que sur l’écriture. Mais ce qui est intéressant c’est de mettre tous ces mondes ensemble. Tout le monde se mêle de tout. Ça c’est le plus riche et le plus intéressant. On doit faire la chorégraphie avec les doigts, oui c’est intéressant mais je crois que je suis plus tentée de le faire avec tout le corps. Mais la travailler avec Jaco de comment passer d’un camera a l’autre, comment écrire un scenario, le texte, le mouvement… De ne pas faire plus service à l’un ou l’autre mais de faire avancer et grandir l’autre. Toutes ces choses-là étaient un intérêt et découverte magnifique.

 

Image: Julien Lambert

 

Est-ce que vous chorégraphe toujours les spectacles de danse traditionnel.

Oui, je viens de faire une création, ma dernière création. Entretemps, j’ai aussi fait trois spectacles avec ma compagnie. Nous avons fait un spectacle Jaco et moi qui s’appelle Amor. Moi je danse. C’est un spectacle à deux. Et là, il y a le vidéo mais c’est tout à fait diffèrent. Jaco continue de faire des films. Et puis pour le moment, on est monté à Paris. Et le spectacle continue à tourner. Quand nous ne sommes pas disponibles il y a l’équipe qui prend notre place. C’est vraiment une grande famille.

 

Revenant maintenant à Cold Blood. Est-ce que le spectacle soit joué dans plusieurs langues?

Cold Blood est jouée chaque fois dans 9 ou 10 ou 11 langues différentes. On n’a pas les sous-titres. On traduit et on réenregistre parce que c’est un comédien. Donc on réadapte le rythme du spectacle à chaque fois. Ça donne une couleur très particulière. Ca fait aussi très intéressant parce qu’on sent que ça permet que l’humour la poétique s’exprime dans chaque langue de façon différente. Mais le spectacle est toujours le même. C’est très intéressant quand même.

 

Et jusqu’à maintenant combien de langues?

Je ne sais plus – on a du japonais, de l’anglais, du flamand, du français, de l’espagnol, du portugais, du coréen, de l’allemand.

 

Donc beaucoup de langues européennes mais aussi asiatiques.

Oui en luxembourgeois aussi. On n’a pas encore en chinois mais ça va venir. On a en anglais anglais et on a en anglais américain, en espagnol, en portugais et en espagnol il y a aussi du sud-américain. C’est vrai qu’il y a plus de langues européennes. On a russe aussi.

 

Image: Julien Lambert

 

Quels sont les défis de monter le spectacle Cold Blood?

Défis techniques. Défis transports. Défis d’être tous ensemble sur le même – parce que c’est vraiment un système de relais sur le plateau… On travaillait très très fort au laboratoire. Au cote laboratoire, on a travaillait sur les accidents. Le défi c’est surtout d’être connecte tous ensemble dans un moment où il y a aucune image enregistrée, de respirer et de bien être connecter ensemble sur le spectacle. On fait du directe. Le plus grand défi c’est le directe en fait. Tout est du live. Il faut faire tout au bon moment, à la seconde. Le camera man doit être là en même temps que la lumière arrive, en même temps que le protagoniste arrive, que le danseur arrive… On doit être synchro tous ensemble dans la projection de l’image qu’on filme.

 

Comment et pourquoi est-ce que les gens doivent venir participer au spectacle.

Les gens vont découvrir quelque chose confortablement et se laisser amener dans une histoire. Disponible et curieux.

 

Souhaitez-vous nous dire d’autres choses sur le spectacle?

C’est une équipe formidable et ces sont les gens formidables. On est devenue comme une famille. C’est très très précieux. Que ça soit au niveau du bureau, que ça soit au niveau du son, on a une équipe formidable. On a beaucoup de chance de pouvoir traverser le monde pour montrer le spectacle. On est tous content de venir en Australie. Je suis venue il y a très très longtemps au festival d’Adelaide.

 

Vous pouvez voir le spectacle Cold Blood au festival d’Adelaide dès ce soir jusqu’à dimanche:

jeudi 5 mars, 19h30

vendredi 6 mars, 19h

samedi 7 mars, 14h, 19h

dimanche 8 mars, 14h

 

Les billets coûtent $79 pour les adultes (plus les frais de réservation). Il existe des remises pour les Friends of Adelaide Festival, ceux qui ont une carte concession, les sous 30 ans et les étudiants. Les billets sont admission générale donc il s’agit d’arriver tôt pour avoir la meilleure place.

 

Notez bien que le spectacle aura lieu non dans les environs du Festival Centre mais au Wayville Showgrounds.

 

Avez-vous déjà vu un spectacle comme celui-ci? Nous, non. Mais on a hâte de le voir ce soir.

 

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