Tous les soirs à 20h45 (sauf lundi soir quand il aura lieu à 22h45), la compagnie française Gratte Ciel fera leur spectacle « Place des Anges » à WOMADelaide. Ca serait la première fois que la compagnie fait ce spectacle dans un parc et non autour des bâtiments.
Information sur la programmation de WOMADelaide ici et pour des billets ici.
J’ai parlé avec Stephane Girard, directeur artistique du spectacle.
Quel a été votre parcours avant de devenir directeur artistique?
Moi je viens d’une culture de la montagne. J’ai vécu pendant 15 ans dans les Alpes, dans une région ou on faisait beaucoup d’escalade et d’exploration de grottes. Les techniques qu’on utilise dans le spectacle La Place des Anges, proviennent de l’escalade et nous avons détourné les techniques de corde, d’Aplisme pour servir dans la troisième dimension, dans le ciel, parce que le corde permet de se déplacer dans des dimensions extérieurs qui ne sont pas des dimensions d’une scène de chapiteau et permettent surtout de se déplacer dans le ciel. Donc à partir du moment où on attends le corde dans le ciel c’est comme si on décider d’être près dans le ciel pour marquer des espaces sur lesquelles les acrobates vont pouvoir glisser, fuiter, danser, avec un drame sur vie de déplacement qui est soit des choses qui vont très vites, soit des choses qui sont très douces en suspension.
Et vous faites ça vous-même avant ou vous avez toujours été de la cote artistique?
Moi, je pratiquais l’escalade pendant très longtemps mais j’ai toujours fait en parallèle les spectacles parce que j’ai toujours voulu utiliser le technique pour servir à une sensibilité de déplacement du corps ou pour pouvoir transposer la sensation d’être dans l’air auprès du public.
Et ça fait combien de temps que vous êtes chez Gratte Ciel?
Gratte Ciel est une compagnie qui fait la production depuis 5 ans mais ce spectacle nous avons créé avec Pierrot Bidon il y a 10 ans et nous travaillons sur les cordes avec certains artistes de l’équipe, on travaille ensemble depuis 25 ans.
Décrivez-nous le spectacle La Place des Anges.
Le spectacle de La Place des Anges est un peu comme une grande plaisanterie, comme si un clown arrivait dans le ciel et puis avec sa valise il se prenait les pieds à la sine dans l’arbre. Alors s’il se prend des pieds d’un sine dans l’arbre, en trébuchant sa valise va s’ouvrir et puis de sa valise va sortir des plumes et puis un autre personnage va arriver avec un parapluie et puis il va sortir quelques plumes. Petit à petit, c’est comme si une bande d’amis, qui sont des anges, vont arriver au-dessus du public, ils dispersaient un petit peu les plumes juste pour voir la réaction du public comme une surprise. Et puis on ferait une mesure il va y avoir de plus en plus de plumes et de plus en plus de plumes et encore plus jusqu’à ce qu’on arrive à remplir complètement le ciel avec une tempête de plumes comme pour disperser. C’est un spectacle qui fait l’appel à la fraternité et puis une allégorie pacifiste. C’est comme si la tonne de plumes c’était une tonne de tendresse des anges déversé sur le public.
Les plumes, les recoupez-vous pour faire le prochain spectacle où restent-ils par terre?
Non, on ne les recoupera pas. Ils restent sur le public, qui les récupère – les gens vont jouer avec et puis ils vont les mettre dans sa poche et souvent les gens me disent que les plumes – il y a toujours une petite poignée qu’ils ramènent chez eux qu’ils vont mettre dans un petit coin, dans un cheminée, sur une petite table comme une souvenir qui va rester la pendant des années.
Combien de kilogrammes de plumes vous apportez avec vous en Australie ou en obtiennez-vous ici?
4 tonnes pour les 4 spectacles. En fait ce sont les plumes qu’on utilise dans les vêtements d’hiver ou les quêtes. Et simplement nous avons détourné l’utilisation de ces plumes pour faire un spectacle.
Combien de personnes y-a t’il dans et derrière le spectacle?
Alors l’équipe c’est 32 personnes – en l’air sur les cordes il y a 16 acrobates. Les autres c’est des techniciens et la production.
Que sont les défis pour faire voyager un tel spectacle avec autant de personnes, des 4 tonnes de plumes, les cordes et tout ça?
Le défi principal c’est que dans chaque lieu, le spectacle et le même dans sa durée, et le même dans ce que ça raconte mais par contre l’installation de cordes vont être diffèrent parce que lorsqu’on est en ville, nous allons accrocher des cordes sur des bâtiments. Dans le cas d’Adelaïde on va travailler dans le Botanic Park donc pour travailler avec un environnement qui sont des arbres – donc du coup c’est comme si la démographie, le décor, on ne le choisit pas – il est imposé par le lieu où on travaille donc on va devoir réécrire techniquement le spectacle pour retrouver l’âme de spectacle avec une situation technique qui est à chaque fois différente. Et c’est ce qui fait que – on ne dit pas « on va jouer à Adelaïde », on parle de «l’expérience d’Adelaïde». Comme donc chaque ville, c’est une expérience unique parce qu’on aura été plus haut, les terrains sont plus grandes, on va être plus près du public. C’est un peu comme une pièce de jazz – dans chaque moment va être une improvisation – sauf qu’une improvisation, elle est travaillée – mais il y a une part d’unicité à chaque fois. C’est-à-dire que le public qui va voir le spectacle à Adelaïde sera diffèrent de celui qui aura été joue à Perth ou aura été joue à Londres, ou aura été joue à Arles. L’émotion va rester la même mais l’expérience visuelle sera différente.
Combien de temps faut-il pour installer dans le Parc Botanique à Adelaïde?
Il faut quatre jours pour installer.
Avez-vous dit que vous allez aussi à Perth?
Non, nous avons joué à Perth.
Cette fois c’est seulement à WOMADelaide qui vous allez le faire?
Oui. Absolument tout à fait.
Comment gérez-vous des blessures des acrobates si ça arrive?
Il n’y a pas de blessures. Nous avons jamais eu aucun – parce que nous prenons beaucoup, beaucoup de temps pour faire des choses petit à petit et puis on a des protocoles qui font qu’on fait les choses « step by step » pour être très attentifs et puis une très, très grande expérience de l’équipe – dans l’équipe les piliers de l’équipe ça fait 25 ans qu’on travaille ensemble sur la corde et nous avons jamais eu aucun incident. Le but de jeux ce n’est pas de pousser les limites à l’extrême – c’est d’être à l’aise avec ce qu’on fait en l’air. On ne va pas montrer au public quelque chose de spectaculaire ou de dangereux, mais on va montrer quelque chose ou on est très à l’aise pour toucher plutôt la cote de la magie.
Et dans votre équipe, le plus jeune et le plus âgés ont quels âgés?
Le plus jeune a 18 ans et le plus ancien a 52 ans.
Qu-est-ce que le spectacle évoque dans la foule?
C’est une allégorie pacifiste. C’est-à-dire que c’est un spectacle ou les plumes – c’est comme si on déversait une tonne de tendresse, une tonne d’amour, et le public et sous une tempête de beauté et de douceur donc ils vont regarder son voisin avec un autre œil. Il va se faire transporter par cette euphorie et à la fin de spectacle, les gens s’embrassent, se prennent dans les bras. Les personnes âgées pleurent en ayant l’impression de revivre leur enfance, les enfants ont des grands yeux émerveillés parce qu’ils voient les adultes crier leur joie et leur bonheur. Tellement l’émotion est forte.
Pourquoi les gens doivent-ils venir voir le spectacle?
C’est une expérience unique. Le spectacle est court mais on s’en souvient toute sa vie. Mais vraiment, ce n’est pas de la publicité. Ce n’est pas un spectacle, c’est une expérience de bonheur de la vie.
Est-ce qu’il y a d’autre chose que vous aimerez me dire?
Oui, je crois que ce qui est important c’est que la dimension aérienne dans laquelle on travaille et surtout la simplicité avec laquelle les artistes évoluent en l’air puis ensuite viennent proche du public et donc on brise la barrière entre les artistes et le public. On change le rapport que peut avoir le public avec les artistes et surtout à la fois c’est très grand parce que des artistes arrivent depuis d’au-dessous des arbres de 50 mètres de haut à 200 mètres de distance et en même temps ils viennent en rapport individuel avec le public donc on change complètement ce que le public a l’habitude d’apercevoir dans un spectacle traditionnel.
Vous pouvez voir La Place des Anges à WOMADelaide tous les soirs ce weekend.