Constantinople revient à WOMADelaide mais cette fois-ci avec Ghalia Benali

Reading Time: 7 minutes

L’ensemble Constantinople revient à WOMADelaide ce mars ayant venu pour le festival la dernière fois en 2018. La dernière fois, ils sont venus avec Ablaye Cissoko. Cette fois-ci, ils viennent avec la chanteuse belgo-tunisienne Ghalia Benali. Nous avons parlé avec Kiya Tabassian, le directeur artistique de Constantinople. Lisez notre interview avec lui ci-dessous.

Constantinople x Ghalia Benali

Vous venez à WOMADelaide cette fois-ci avec Ghalia Benali. Comment vous vous êtes rencontrés?

Nous nous sommes rencontrés il n’y a pas loin de presque cinq ans. Nous nous connaissions de toute façon par la scène musicale mondiale, par les enregistrements, par la réputation. Mais nous nous sommes rencontrés parce que je travaillais sur un projet justement sur les traces de Rumi, et je cherchais une chanteuse qui puisse chanter les poèmes écrits en arabe par Rumi. Un directeur de festival nous avait mis en contact. Mais avant qu’on se rencontre par ce billet-là, nous nous sommes rencontrés par hasard dans un autre projet d’un ami en commun qui est en Espagne, à Séville. Donc on s’est rencontrés à Séville. Les deux, on était les artistes invités de l’autre.

 

Donc vous aviez déjà fait des choses ensemble?

Oui. Donc nous nous sommes retrouvés là et c’était une entente parfaite dès la première rencontre. On s’entend bien et ça tombait très bien donc on a su clairement qu’on voulait faire un beau projet ensemble et ce qui a donné In the Footsteps of Rumi.

 

Vous aviez fait un concert au même titre de l’album, mais c’était en juin 2019. Est-ce que c’est à cause de la COVID que l’album n’est sorti que l’année dernière?

Oui, exactement. Donc juin 2019, c’était la création de ce projet. On a attendu un an, un an et demi, on a fait des tournées et des concerts et là on a enregistré je crois y était en 2000. Après c’était la COVID. Et voilà, on a attendu un peu de faire tourner le concert et que pour faire la sortie de l’album.

 

Mais en fait vous avez fait des concerts avant d’enregistrer l’album, donc vous avez fait un peu l’inverse?

Moi j’aime toujours dans la musique que je fais, j’aime que la musique vive un peu en concert parce que la musique pour moi, elle mûrit en contact avec le public. J’aime faire des concerts avant quelques concerts au moins cinq à dix concerts pour que la musique soit vécue, soit entendue, échangée avec le public, qu’elle soit forgée de cette façon et après en la registre et après on refait d’autres concerts.

 

Et comme ça, vous pouvez voir ce que le public pense. S’il y a les chansons qu’il aime mieux que les autres, vous choisissez certains plus que d’autres pour l’album?

En fait, oui et non C’est qui est important dans votre point, c’est la réaction du public. Pour moi c’est très important la réaction et la façon que les gens réagissent avec la musique. Et donc des fois on améliore des parties, des pièces, des chansons parce que on voit que cette partie elle a la plus d’impact. Pour moi, c’est très important que ma musique a un impact. Je fais la musique pour qu’elle puisse avoir un impact sur les gens qui l’écoutent. Et cet impact, ça peut être des moments d’extrême calme, ça peut être des moments d’apaisement, ça peut être des moments de de réflexion, ça peut être des moments d’excitation intérieure. Mais ce que je cherche à faire avec ma musique et mes collègues, c’est faire du bien aux gens parce que nous pensons que notre monde en a besoin plus que jamais.

 

C’est sûr. Donc cet album et cette collaboration prennent les œuvres de Rumi. Quelle est la signifiance des œuvres de Rumi?

Rumi, c’était un poète qui écrivait quelque chose de beaucoup plus que la poésie. Elle écrivait. C’était un grand philosophe penseur et c’était un grand maître durant son vivant, il était un des maîtres les plus respectés au niveau spirituel et au niveau philosophie. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il rencontre, quand il avait à peu près 30 ans, 35 ans, il rencontre quelqu’un qui s’appelait Shams, qui était un grand fou et transforme la vision de Rumi dans une vision encore plus profonde à l’encontre quasi quasiment de la sagesse de la folie.

 

Et à partir de ce moment, toute sa poésie devient teintée d’une lumière extraordinaire. Moi, quand je le lis en persan parce que c’est ma langue maternelle, c’est sûr que ça a un effet. Mais même quand vous lisez les traductions des poèmes de Rumi – il a écrit des poèmes et des proses aussi, il a écrit les textes – quand vous lisez les textes de Rumi, il y a une connexion avec l’intérieur de chacun qui est établie, avec une profondeur qui fait toujours du bien. Et c’est ça que j’aime dans la poésie de Rumi, c’est cette connexion à la profondeur à l’intérieur de soi-même qui ne plonge en tant qu’individu à l’intérieur de nous-mêmes, mais qui nous connecte en même temps. La poésie de Roumi a toujours cet effet. Ça fait effet et c’est pour ça que j’aime la chanter et j’aime m’en inspirer pour faire la musique. Une musique qui est qui a la même approche.  Une musique qui qui va toucher les gens mais qui va la rassembler aussi.

Et quel a été le processus créatif pour ce projet?

C’est très intéressant parce que j’ai beaucoup travaillé avec Ghalia en tant que co-compositeur. Nous avons composé ensemble beaucoup. Et nous avons sélectionné certains poèmes de Rumi. Une partie des poèmes étaient écrit en persan et l’autre partie des poèmes est écrit en arabe.

 

C’est intéressant.

C’est ça qui est intéressant pour moi, c’est que c’était un poète qui parlait plusieurs langues et qui tant qui pouvait dire la poésie dans plusieurs langues.

 

Comme vous!

Ghalia Benali
Constantinople a collaboré avec Ghalia Benali sur In the Footsteps of Rumi

Oui, aussi je me prends comme exemple. Et ce qui est intéressant, c’est de comment mélanger ces langues avec la musique. Et comme Ghalia chante en arabe et moi je chante en persan. Comment nous avons mélangé nos voix ensemble. C’était tout un processus de composition qui mêlait la poésie, les langues, les musiques, nos visions respectives de la musique. Donc c’était un processus très intéressant et enrichissant.

 

Une fois que moi et Ghalia, on a monté la structure des pièces, disons la ligne principale de chaque pièce, là on s’est assis travailler avec les musiciens où chaque musicien a apporté aussi son savoir-faire et ses propositions. Donc c’est vraiment un travail collectif dirigé par moi et Ghalia, mais il y en est tout un effort collectif au niveau créatif.

 

Aussi avec les autres membres de l’ensemble Constantinople.

Exactement. Comme ça, la musique en fait, pour moi, c’est important qu’elle reste vivante, même si ici on joue des compositions qui sont déjà composées, il y a une partie d’improvisation qui est toujours intégrée aux pièces, une partie où chacun des musiciens peut faire rayonner sa personnalité.

 

Et vous serez combien de personnes qui seront sur scène à WOMADelaide.

Sur scène, nous allons être sept musiciens cette fois-ci avec Ghalia.

 

La dernière fois que vous êtes venu à WOMADelaide en 2018 avec Ablaye Cissoko. Comment est-ce que ces concerts seront différents de ce celui-là?

C’est un programme complètement différent parce que c’était complètement de nouvelles pièces. Il y a d’autres instruments sur scène. Moi, je joue toujours le sétar, le même instrument, mais après il y a plusieurs autres instruments qui sont sur scène: le qanoun, l’oud, le kamānche. Tous ces instruments qui viennent soit d’Iran, soit la Turquie, soit des pays où il y a la musique arabe parce qu’il y a vraiment la rencontre entre ces différentes cultures musicales aussi au sein du projet. Donc de nouveaux instruments et de nouvelles pièces.

 

Est-ce que vous trouvez que le son avec Ghalia Benali est différent de ce projet que vous avez fait avec Ablaye Cissoko?

Oui. Le son va être un peu plus plein rempli parce que le l’ensemble est plus grand, avec beaucoup de différents instruments, donc une palette sonore plus grande, donc plus de textures de sons. Et la voix de Ghalia est bien sûr est très différente de la voix de Ablaye ou de moi et est absolument à découvrir. Elle a une voix, une prestance et une présence sur scène qui est exceptionnelle.

 

Je vois aussi que lorsque vous seriez à WOMADelaide, vous participez également à Taste the World. Normalement, vous allez cuisiner quelque chose et aussi il y aura en atelier. Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de ça?

Oui, le workshop ça va être sur justement la présentation de ces instruments extraordinaires que les musiciens jouent.

 

Et pour Taste the World, qu’est-ce que vous allez cuisiner?

Taste the World Je vais faire un très bon plat. Le nom est en persan, un peu compliqué, mais qui s’appelle Fesenjoon. C’est un plat avec du riz persan, du riz iranien, du riz au safran. Le plat c’est comme un stew, c’est comme un ragoût avec la viande et des noix concassées.

 

Ça a l’air bon!

Ça va être bon, je pense C’est un des plats favoris de mes enfants.

Nous remercions Kiya Tabassian de cette interview et nous avons hâte de voir Constantinople avec Ghalia Benali au festival WOMADelaide.

 

INFOS CLÉS POUR CONSTANTINOPLE ET GHALIA BENALI À WOMADELAIDE

QUOI: Le collectif Constantinople en concert avec Ghalia Benali
QUAND: Constantinople et Ghalia Benali joueront deux concerts au festival WOMADelaide:

  • Vendredi 10 mars à 18h40
  • Dimanche 12 mars à 14h30

Le groupe mènera également un atelier samedi 11 mars à 14h30 et Kiya cuisinera le fesenjoon au Taste the World lundi 13 mars à 19h15.

COMMENT: Achetez vos billets par le site web WOMADelaide https://www.womadelaide.com.au/tickets

COMBIEN: Les billets pour le samedi sont désormais épuisés. Vous pouvez encore acheter des billets à la journée pour le vendredi, le dimanche et le lundi.

Vendredi (Constantinople sera en concert ce soir-là)

  • adulte 166 $
  • concession 148 $
  • jeune (13 à 17 ans) 103 $
  • enfant (sous l’âge de 12 ans avec un adulte) gratuit

dimanche (Constantinople sera en concert ce jour-là)

  • adulte 225$
  • concession 198 $
  • jeune (13 à 17 ans) 137 $
  • enfant (sous l’âge de 12 ans avec un adulte) gratuit

lundi (Constantinople ne sera pas en concert mais en Taste the World ce jour-ci)

  • adulte 225$
  • concession 198 $
  • jeune (13 à 17 ans) 137 $
  • enfant (sous l’âge de 12 ans avec un adulte) gratuit

 

Plus de contenu sur WOMADelaide

Le groupe Bab L Bluz vient en Australie pour la première fois

San Salvador du village San Salvadour jouera au festival WOMADelaide

DJ GUTS vous emmène dans un voyage musical à WOMADelaide le mois prochain

Madeleine Peyroux vient en Australie avec sa tournée Careless Love

 

Abonnez-vous

Insérez votre adresse email pour recevoir des notifications lorsque des nouvelles articles sont publiées au sujet de toutes les choses françaises et francophones en Australie

Related Posts

Matilda Marseillaise

En savoir plus sur Matilda Marseillaise

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading