Découvrir l’univers de Daniel Airoldi et Airoldi Fine Wines

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Daniel Airoldi, est un français qui gère la société Airoldi Fine Wines qui est basée à Melbourne. Airoldi Fine Wines existe depuis 8 ans et il vous propose des vins de France et d’Australie bien sur mais aussi des vins italiens, américains et sud-africains. On a parlé avec Daniel de vin, de sa société et de ses pensées sur les différences entre la culture française et la culture australienne et entre leurs vins.

 

Daniel Airoldi – Airoldi Fine Wines

 

Tu as monte la Société Airoldi Fine Wines. Comment et pourquoi?

Parce-que j’étais dans la restauration avant et que le service que la majorité des sociétés de distribution de vin offraient au début des années 2000 ne me convenait pas. Je voulais faire quelque chose de différent donc j’ai créé Airoldi Fine Wines avec une sélection de vins de Bordeaux initialement parce que je suis de Bordeaux mais qui s’est développée rapidement sur d’autre région et pays mais aussi avec un service client qui était incomparable à l’époque. C’est vraiment pour cela que j’ai monté ma société à l’époque.

 

Comment est-ce qu’aujourd’hui ta société se diffère d’autres sociétés importatrices de vin?

Comment est-elle différente? C’est différent à certain niveaux – c’est-à-dire qu’on a une sélection de vins assez globale – on a beaucoup de Bordeaux forcément mais on a aussi d’autres régions françaises comme le Languedoc, la Provence, La Savoie et beaucoup de vins américains, italiens et sud-africains mais aussi australiens évidement. Donc on a une sélection assez complexe et qui couvrent beaucoup de styles et de qualités de vin. Nous avons des fiches techniques sur chacun de nos vins, disponible pour tout le monde et chacun de nos employés suivent une formation sur le vin tel le WSET ou le Wine Scholar pour pouvoir offrir un service de qualité avec une connaissance essentiel à nos clients.

 

La, ou on est différent aussi c’est dans la provenance de nos grands vins. Surtout quand on parle des grands noms de Bordeaux qui peuvent être très chers. On a des millésimes de Bordeaux auxquels personne d’autre en Australie a accès, en directe du château et c’est un système assez complexe. On s’est développé sur ce marché-là dans le long-terme en fondant des collaborations entre nous et plusieurs établissements en faisant des évènements autour de l’Australie pour les aider à connaitre le marché Australien d’une façon beaucoup plus intime. Cela nous permet donc de recevoir des allocations de vieux vins de Bordeaux avec une provenance exceptionnelle et donc d’offrir à nos clients des flacons rares mais de qualité incomparable et d’être rassuré sur leur condition.

 

Donc les vins viennent directement du château en France jusqu’ici.

Tout à fait, oui, bien évidemment par le biais de nos négociants qui habillent les bouteilles avec les mentions légales australiennes et qui nous prépare les colisages avec nos autres partenaires.

 

Est-ce qu’avec la COVID il a eu des problèmes de transport?

Des problèmes de transport, pas vraiment. Il a eu des délais mais pas de très grands délais. C’est surtout les grèves en France, ça c’est le sport national ! Ce que la COVID a changé c’est la demande des grands vins – ça a réduit la demande de façon assez impressionnante.

 

Parlons maintenant du vin, comment trouves-tu que les vins français différent aux vins australiens? 

Wow… c’est une grosse question! Ce n’est pas à dire que c’est mieux ou moins bien.

Les vins français sont peut-être traditionnellement plus compatibles avec la nourriture car en général les vins dans chaque région sont faits pour aller avec les plats locaux. Je pense que les vins australiens en général sont en train de changer rapidement. Il y a beaucoup plus de petits producteurs qui sont en train de changer le style de vin australien et qui font concurrence aux gros producteurs. A l’origine les vins étaient beaucoup plus souples, moins tanniques, plus fruités. Traditionnellement les Australiens sont des gens qui boivent du vin sans nourriture mais ça aussi c’est en train de changer rapidement.

 

Justement, j’allais demander comment est-ce que la culture du vin est différente en Australie par rapport à celle de la France. A part le fait qu’en France, on boit le vin plutôt avec un repas et en Australie, on boit n’importe quand!

Mais même en France ça change. La nouvelle génération s’intéresse aux vins hors région et aux vins étrangers. Les Wine bars fleurissent un peu partout dans le pays. La culture du vin a vraiment changé ces derniers temps. En campagne durant la semaine, on boit du bag in box pour la semaine et la seule journée ou on boit du vins en bouteille c’est le dimanche ou pour une occasion particulière comme une réunion de famille, etc…

 

Donc ça change un peu partout. Tu as dit que ta famille a un intérêt dans le vin. Mais d’où vient ton intérêt?

Moi, j’étais dans l’hôtellerie avant et je me suis toujours intéressé plus ou moins dans le vin. Ça me passionne énormément depuis mon plus jeune âge, les dimanches à table en famille on avait le droit de boire un peu de vin dilué dans un peu d’eau.

 

Quand j’ai voulu changer de carrière j’ai fait tout ce que j’ai pu pour croitre ma connaissance théorique de ce monde viticole si fascinant. La pratique était plus ou moins déjà là, mais la théorie moins, donc j’ai étudié le WSET Diplôma ce qui m’a vraiment équipé pour bien m’établir dans le monde du vin.

 

Après, dans ma famille, ce sont des immigrés en France. Du côté du mon père, c’est des Italiens. Depuis deux générations, ce sont des tonneliers en barriques à Bordeaux. Et du côté de ma mère, c’est des pieds noirs – les Français qui ont habités en Algérie, et en Afrique du Nord. La famille de ma mère était Espagnols qui voulaient habiter en France et a l’époque si tu voulais habiter en France, tu devais d’abord travailler dans une colonie. Eux aussi c’était tonneliers hihi.

 

Donc du côté de mon père, ils se sont tous installés à côté de Bordeaux. Et du côté de ma mère, à Marmande, qui est à ¾ d’heures de Bordeaux et une autre belle région viticole et gastronomique.

 

Donc tu as agrandi avec le vin.

Quand j’habitais à Bordeaux, ma mère faisait les vendanges chaque année et je me souviens aider dès le plus jeune âge. Mon père achetait du vin en vrac a la cave de Pauillac pour aller ensuite le mettre en bouteille à la Maison, on gouttait toujours un peu avant l’achat. Mon grand frère qui a malheureusement disparu en 2003 était vigneron, et mes parents comme beaucoup de gens de la même génération en France, boivent du vins midi et soir, donc oui j’ai grandi autour du vin.

 

Ça fait 20 ans que tu es venu en Australie. Pourquoi es-tu venu en Australie?

La réponse est très clichée. J’ai rencontré une Australienne en Europe et je l’ai suivi jusqu’en Australie.

 

Tu es rentré en France pour faire l’école de vin à Paris.

Oui donc je suis resté dans la restauration jusqu’en 2009 et quand j’ai voulu faire une transition dans le monde du vin à temps complet, on a pris une « année sabbatique » ou je suis allée en France pour que ma femme puisse apprendre le français, pour que ma fille puisse voir ses grands-parents – elle avait 4 ans à l’époque.

 

Je travaillais dans une cave dans le sud-ouest, et après j’ai tenu une cave pour les mêmes employeurs à Paris. Et en même temps je faisais le WSET 3 à l’école du vin de Paris. Et après je suis rentré en Australie en 2011.

 

Et en avril 2012 Airoldi Fine Wines est né. Et j’ai fait diplôma à la Sydney Wine Academy et maintenant je suis sur le programme de Institute of Masters of Wine.

 

Est-ce que quand tu étais rentré en France, tu étais tenté parfois d’y rester?

Ahhh…Oui, mais ça faisait déjà 10 ans que j’étais en Australie et de se réhabituer c’était assez compliqué j’avoue. J’aime beaucoup la France, c’est mon pays natal. J’aime beaucoup voir les producteurs avec lesquels je travaille, de voir ma famille forcément mais on est quand même bien en Australie.

 

Je pense que les australiens veulent tous vivre en Europe.

Ma fille a 14 ans elle veut aller vivre en France. Ça ne me dérange pas. Vivre en France c’est bien mais travailler en Australie c’est mieux.

 

Il n’y a pas de sureté de travaille en Europe. Mais en Australie, avec les « Casual » travailleurs – c’est un peu pareil ici…  

Alors, qu’est-ce que tu penses que la culture française apporte à la culture de l’Australie

L’art de la table. Je me rappelle quand je suis arrivée en Australie c’était difficile de trouver des bons produits, des bonnes viandes. Les poulets étaient tous blancs!

 

L’art de la table de manger, de passer du temps, de la convivialité entre les convives à la table.  Pour nous les Français c’est très, très important.

 

Chez moi, le soir on est tous à table. Il n’y a pas la télé à table. On parle ensemble avec les enfants, avec mon épouse. Pour moi, c’est comme ça.  C’est très important le temps autour de la table.

 

C’est quelque chose que j’ai bien appréciée quand on était en France.

De prendre son temps pour manger et le prix du vin et de la nourriture par rapport à l’Australie!

 

On pense beaucoup à ce qu’on va cuisiner. On pense beaucoup à s’asseoir à table, à manger pas rapidement, de prendre son temps. Plutôt qu’en Australie c’est ce qu’on va faire après donc on mange vite-fait. 

Nous ici, on est 4 français à travailler ensemble.  On a une petite table qu’on met dehors de l’entrepôt. Nous sommes dans un complexe d’entrepôts. Et nous mangeons tous ensemble autour de la table le midi. Les gens nous regardent « mais qu’est-ce que vous faites ». « On prend la pause pour le déjeuner! ».

 

Vu que ça fait 20 ans que tu es ici. Comment trouves-tu que l’Australie a changé?

Je pense que c’est sur les 10 derniers années surtout. Culturellement parlant, l’Australie s’est quand même vraiment améliorée surtout an niveau de la nourriture qu’on puisse avoir et au niveau des restaurants. On a des très bons restaurants en Australie. Mais aussi au niveau du service, le service en Australie c’est beaucoup mieux qu’en France.

 

Je pense que l’accès à des ingrédients culinaires du monde entier est vraiment unique ici. On le voit aussi dans le monde du vin et du fromage en Australie. Des producteurs qui se multiplient chaque année.

 

On le voit avec le développement de la télé « le reality TV » ça rapporte quand même un intérêt a la nouvelle génération sur la nourriture. Donc je crois que c’est important.

 

Qu’est-ce qui te manques de la France?

Ma famille mais autrement je pense que c’est la culture qui me manque. La culture française d’appeler les amis pour passer prendre un apéritif, qui passe pour boire un coup et qui ne restent pas obligatoirement manger.

 

Si ici, on invite quelqu’un à venir boire un coup mais pas pour manger, on est des sauvages! En France, ils peuvent boire un verre ou deux et ils repartent manger chez eux. C’est la convivialité encore une fois. On garde la culture.

 

C’est vrai qu’en France la culture c’est le long lunch. Ce n’est pas quelque chose qui est à la mode.

 

Si tu savais que ça allait être ton dernier verre, quel vin boiras-tu?

Sans hésitation le Château Latour 1982. C’est mon château préféré. J’ai de la chance dans le métier et avec les connections que j’ai sur Bordeaux de boire du Château Latour régulièrement. Et Latour 1982 c’est la plus grande émotion de ma carrière.

 

Vous pouvez acheter des vins de chez Airoldi Fine Wines par leur site-web

https://www.airoldifinewines.com.au/

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Vous vous souvenez peut-être qu’on a parle d’Airoldi Fine Wines lorsqu’on vous a parle des importateurs du vin français en Australie. Lisez cet article par ici

 

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Matilda Marseillaise

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