Dernières journées pour voir l’exhibition Colours of Impressionism: Masterpieces from the Musée d’Orsay

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L’exposition Colours of Impressionism: Masterpieces from the Musée D’Orsay fût un veritable coup “de Maître” pour l’Art Gallery of South Australia ainsi qu’une bonne note pour le départ de Nick Mitzevich, l’ancien directeur, avant de commencer à la National Gallery of Australia à Canberra.

 

C’est la dernière semaine de l’exposition qui se conclura ce dimanche le 29 juillet lorsque les tableaux seront rendus au Musée D’Orsay qui les a généreusement prêtés à l’Art Gallery of South Australia.

 

Cette exposition examine l’impressionnisme sous une autre lumière (sans jeu de mots). Plus de 65 œuvres sont montrées à travers 6 salles et sous 6 thèmes, la majorité d’entre eux basés sur la couleur.

 

En entrant dans l’exposition derrière son mur de miroirs, vous vous trouverez dans une pièce remplie de tableaux de couleurs sombres. Même si ces tableaux sont sombres, ils expriment beaucoup. Parmi eux, il y a Clair de Lune sur le port de Boulogne (Moonlight over the Port of Boulogne) de Manet. Le clair de lune illumine des femmes habillées en noir avec des coiffures blanches qui attendent le retour des bateaux de pêche.

 

Eduoart Manet « Clair de lune sur le port de Boulogne »

 

Un autre tableau favori de cette pièce est le portrait de Madame Durras par August Renoir. Le visage de Madame Durras est couvert d’un voile noir pointillé. Elle est enrobée en noir, ce que Renoir a peint dans un noir brillant de finition veloutée. Ce noir, entre des gris violets et des marrons, est juxtaposé avec les roses crémeux et les blancs que Renoir a utilisé pour le visage et le col de Madame Durras. Dans cette pièce, il y a aussi deux tableaux de deux femmes qui s’inclinent. Les deux tableaux sont l’un á côté de l’autre pour les bien comparer. Ce sont Le Bain d’Alfred Stevens et La Reveuse de James Tissot. Les deux tableaux sont des jeux d’ombres et de lumières.

 

 

Le sujet de la deuxième salle de l’exposition est la Peinture Claire, ce qui est une référence à la façon typique dont les tons clairs sont exprimés dans la nouvelle peinture. Une scène familière pour ceux qui ont été à Paris est représentée dans le tableau La Seine et Notre-Dame de Paris du hollandais Johan Barthold Jongkind. Le tryptique de mai est composé de trois œuvres impressionnistes encadrées ensemble comme elles l’étaient lorsqu’il fût donné au Musée d’Orsay. Ce tryptique comprend L’isle de Saint-Denis d’Alfred Sisley, L’entrée au village des Voisins de Camille Pissarro et Pleasure Boats de Claude Monet. Ce tryptique marque une façon intéressante de présenter et de faire la comparaison entre les styles de ces trois impressionnistes. La Serveuse de bocks de Manet attire l’attention du spectateur parce qu’elle est en contraste frappant avec les sujets des autres peintures dans cette salle.

 

 

La troisième salle d’exposition, ma préférée de l’exposition, est dédiée au blanc et à la façon dont le blanc fût interprété par les impressionnistes. Le tableau La Pie de Monet domine la salle. Il ressemble aux tableaux acceptés par le Salon à l’époque uniquement en ce qui concerne ses dimensions (89 x 130 cm). La Pie fut l’objet de très nombreuses critiques à l’époque à cause de l’absence de motif à part la pie qui est toute petite dans ce grand tableau au paysage de neige vide. Mais aussi, Monet fut critiqué pour son usage des bleus, roses et jaunes pour montrer la façon dont la neige est illuminée par la lumière. Il est facile de comprendre pourquoi ce tableau a tellement inspiré Paul Perrin, qui, avec Marine Kisiel, est commissaire de cette exposition.

La Pie de Claude Monet

 

La Neige à Louveciennes est une autre de mes peintures préférées aux paysages de neige de l’exposition. On y voit une figure dans la profondeur de la scène. Ce personnage est habillé en brun, gris et noir, ce qui se découpe du chemin, du mur et des arbres, tous enneigés. Sisley, comme Monet dans La Pie, utilise des bleus, ceux qui sont surtout visibles dans les arbres sur la gauche du tableau, permettent d’illustrer de manière plus précise la lumière qui se reflète sur la neige. En contraste, La Neige de Charles-Francois Daubigny montre un paysage de neige contre un ciel gris-orange.

 

La salle de l’exposition suivante illustre les verts et les bleus. Dans le portrait de Claude Monet par August Renoir, Claude Monet est peint devant un rideau et du feuillage vert et rose. Cette peinture est présentée à côté du tableau Un coin d’appartement de Claude Monet. En les regardant l’une à cote de l’autre on aperçoit que ce sont les mêmes rideaux et feuillage sur les deux tableaux. Renoir a peint Monet pendant que Monet peint son fils qui apparait dans l’ombre de son appartement sur son tableau. De la même manière que la figure dans La Neige à Louveciennes qui invite l’œil à la curiosité du spectateur, l’enfant dans Un coin d’appartement appel le regard du spectateur pendant que cet enfant dans les ombres sombres devient presque surnaturel, tel un fantôme.

 

 

La cinquième salle de Colours of Impressionism: Masterpieces from the Musée D’Orsay montre l’éloignement des commencements des œuvres impressionnistes vers le mouvement de néo-impressionnisme – la façon dont les nouveaux impressionnistes voyaient la couleur et la lumière. Au premier abord, les tableaux dans cette salle rassemblent aux mosaïques. Les néo-impressionnistes peignaient des petits points et mettaient des couleurs l’une à côté de l’autre en correspondant avec la science de la couleur. L’entrée du port de Roscoff de Théo van Rysselberghe est faite principalement de petits points bleu et blanc pour représenter les eaux du port, la structure ainsi que les nuages au fond. Des petits bateaux eux aussi sont faits en petits points bleus. Une des peintures la plus ludique et attirante de cette salle est La fuite de nymphes d’Edmond Cross. Cette peinture est composée de points plus larges et en forme de carré. Elle représente une scène de nymphes en tons roses qui dansent contre la toile de font verte et bleue. Le château des papes de Paul Signac met les roses et oranges du château contre le vert et bleu de l’eau et du ciel.

 

Henri-Edmond Cross: La fuite des nymphes

 

La dernière salle de l’exposition montre, en sorte, la réaction au développement dans le monde néo-impressionniste. Gabrielle à la rose d’Auguste Renoir montre un changement dans son style avec une palette faite de moins couleurs et une réduction á la tendance de mélanger les couleurs. Il montre une femme à demi-vêtue, chemisier ouvert qui tient une fleur sur la table devant elle ainsi qu’une dans ses cheveux. La peinture est faite principalement en rouge et rose et Renoir n’a guère utilisé d’autres couleurs.

 

Auguste Renoir: Gabrielle à la rose

 

La cathédrale de Rouen, Le Portail et la tour de Saint-Romain, plein soleil de Monet est l’un des derniers tableaux que l’on voit avant de quitter l’exposition. Il montre la cathédrale qui excède la toile, il fut peinte en des tons crèmes roses et bleus en contraste d’un ciel bleu brillant. Ce tableau fait partie d’une série de 20 tableaux de cathédrales que Renoir a exposé en 1891 et en 1892 et a dédiée à sa femme, Alice. Les lignes de structure de la cathédrale sont à la fois définies et floues.

 

Claude Monet: La cathedrale de Rouen. Le Portail et la tour Saint Roman

 

Dans Colours of Impressionism: Masterpieces from the Musée D’Orsay, il y a plusieurs tableaux impressionnistes que l’on connait déjà mais aussi des tableaux moins connus mais tout aussi magnifiques. Peut-être que l’une des œuvres de l’exposition la plus reconnue et prise en photo est Le basin aux nymphéas, harmonie rose de Monet.

 

Claude Monet: Le basin aux nymphéas, harmonie rose

 

L’exposition est présentée dans l’aile Elder de l’Art Gallery of South Australia, située au niveau de l’entrée au lieu d’au sous-sol où, d’habitude, les expositions sont présentées. L’aile Elder est un des quelques rares espaces de gallérie du 19ieme siècle et il rappelle un peu l’intérieur du Musée d’Orsay qui est plein de lumière, et où ces tableaux sont normalement présentés. L’intention de présenter les tableaux dans cet espace a aussi constitué un atout dans la proposition d’exposition faite par l’Art Gallery of South Australia au Musée d’Orsay.

 

L’exposition marque une nouvelle façon de regarder les tableaux impressionnistes. Elle le fait d’une façon ambitieuse, et à mon avis, avec succès. Même si vous avez déjà eu la chance d’avoir vu ces tableaux à Paris, cette exposition vous garantit une nouvelle perspective.

 

Billets: $10 pour des enfants, $12 pour des étidiants, et $25 pour des adultes.

Il ne reste que quelques jours de l’exposition Colours of Impressionism: Masterpieces from the Musée D’Orsay avant qu’il ne prenne fin ce dimanche le 29 juillet à 17h. Il s’agit de se dépêcher!

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Matilda Marseillaise

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