Frontera au Sydney Festival: on parle avec Fly Pan Am

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On a parlé avec Roger du groupe canadien Fly Pan Am qui sera à Sydney Festival pour le spectacle Frontera cette semaine.

 

Photo: Yannick Grandmont

Parlez-nous de « Frontera » qui sera joué au Sydney Festival?

Dana est bien mieux placée pour parler du projet alors je vais m’en tenir à l’essentiel. En gros, Frontera est une œuvre chorégraphique qui explore le thème de frontières. Il y a  10 danseurs, et la scénographie est assurée par United Visual Artists.

 

Qu’est-ce qui vous a amené à travailler avec Dana Gingras, chorégraphe canadienne avant-garde, sur « Frontera » ?

Je travaille déjà avec Dana depuis 2003, j’ai fait beaucoup de conception sonore sur ses projets mais c’est la première fois que je travaille avec un groupe et que la musique est présentée en temps réel. Dana avait d’ailleurs déjà utilisé la musique de Fly Pan Am en 2003 pour la chorégraphie “I Will Always Remember to Forget About you” de Holy Body Tattoo.

 

Dana nous a contacté peu après avoir appris que nous nous étions reformés, et c’est exactement le genre de projet dont FPA avait envie d’explorer, donc nous avons sauté sur l’occasion.

 

Que sont les défis d’écrire de la musique pour un thème au lieu d’écrire selon ce qui vous inspire a l’heure actuelle?

La musique n’a pas été composée en fonction d’un thème en tant que tel. La musique est plutôt venue accompagner la danse selon le type d’intensité que Dana cherchait à donner aux différentes sections.

 

Le projet est bien tombé en fait, car nous venions tout juste de terminer notre nouvel album et cela nous avait permis de vraiment pousser à bout notre propre démarche et d’explorer nos inspirations en profondeur. Nous étions donc totalement ouvert à prendre des pistes différentes de nos considérations esthétiques du moment, et même très emballés à l’idée de créer dans un contexte où notre musique viendrait appuyer le travail de quelqu’un d’autre. Cela nous permettait une sorte de liberté en fait, où notre musique ne viendrait pas ici jouer le rôle de “statement” artistique, donc cela nous a permis de penser notre musique autrement.

 

Comment est-ce que la musique que vous avez créée pour « Frontera » est-elle différente de la musique sur vos albums?

La musique pour Frontera est principalement instrumentale et beaucoup moins “pop” que ce que nous avons exploré sur notre dernier album “C’est ça”. Dans un certain sens, c’est un peu un retour aux sources par moments, avec des passages beaucoup plus répétitifs et minimalistes, très rythmiques, comme sur nos premiers albums. Par contre, il y a une plus grande utilisation de séquenceurs et de synthèse électronique qu’à l’habitude, ainsi que des passages beaucoup plus ambiants que n’importe quoi que nous avons composé ensemble en tant que groupe. En général, la musique de Frontera prend aussi beaucoup plus de temps à se développer et l’orchestration est plus définie, moins maximaliste.

 

Le groupe Fly Pan Am a été formé en 1996. Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ? Est-ce que vous aviez de la formation en musique ?

Je connaissais déjà Félix, le batteur du groupe, et nous cherchions d’autres musiciens avec des goûts aussi particuliers que les nôtres avec l’intention de former un groupe. J’ai rencontré Jonathan par l’entremise du disquaire montréalais l’Oblique, et JS dans un endroit où l’on travaillait tous les deux. Nous avons aussitôt commencé à jouer de la musique ensemble dans notre appartement. Nos débuts étaient très exploratoires – moi et Jonathan on ne faisait que commencer à apprendre à jouer la guitare. Nous étions tous autodidactes et très motivés, donc nous avons très rapidement développé notre son à l’époque.

 

D’où est venu votre intérêt en musique rock électronique?

Pour ma part, j’ai toujours été intéressé par la musique électroacoustique du GRM, ainsi que les premiers groupes rock qui utilisaient de la lutherie électronique, des groupes comme Silver Apples, Unites States of America, Faust, Harmonia, This Heat, etc. À l’époque où nous nous sommes formés, il y avait aussi beaucoup de groupes qui exploraient cette hybridité, la première vague des groupes “post-rock” comme Disco Inferno, Seefeel et Main, sans oublier Gastr Del Sol. Nous avions envie de continuer à explorer les voies que ces groupes avaient ouverts avant nous, de créer une musique rock riche en textures et structurée/composée sur un mode plus près de celui de la musique électroacoustique.

 

Parlez-nous de votre processus créatif?

Nous partons habituellement avec une idée apportée par l’un d’entre nous, ça peut être un riff de guitare, une mélodie quelconque, une idée vague d’ensemble, et nous orchestrons autour de cela en élaborant la structure de la pièce au fur et à mesure. Dans le cas de Frontera, nous avons intégré le projet une fois que beaucoup de travail avait déjà été entamé, et Dana avait une banque de musique qu’elle utilisait afin de générer du mouvement et structurer des passages. Ces musiques nous ont donc servi de point de départ en quelque sorte, car elles ont déterminé une direction précise pour chaque passage, un BPM par exemple, ou si un passage allait être ambiant ou rythmé, etc. Nous avons donc généré une quantité de pistes potentielles que nous avons ensuite testées avec les danseurs, ce qui nous a permis de constater ce qui fonctionnait et ce qui devait être raffiné davantage.

 

Pourquoi est-ce que les gens devraient venir voir « Frontera » au Sydney Festival?

Car c’est vraiment un spectacle total. Les danseurs sont exceptionnels, la chorégraphie est très dynamique et prenante, et le travail de lumière d’United Visual Artists, très épuré mais si efficace, est à couper le souffle.

 

Vous pouvez voir Frontera au Sydney Festival du 8 au 10 janvier.

Les billets coûtent entre $60 et $70 pour les adultes (plus les frais de reservation) ou $39 si vous avez moins de 30 ans.

Achetez vos billets par ici

https://www.sydneyfestival.org.au/events/frontera

 

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