Le théâtre principal climatisé de l’Adelaide College of the Arts accueille un double programme de danse contemporaine avec I(CE) (S)CREAM Boléro Femme et The Other Side dans le cadre de l’Adelaide Fringe 2024.
Liat Kedem, née et élevée à Adélaïde, est une danseuse et chorégraphe australienne, moyen-orientale et estonienne. Elle interprète la première pièce I(CE) (S)CREAM Boléro Femme et chorégraphie la seconde The Other Side.
I(CE) (S)CREAM Boléro Femme est une pièce de 15 minutes chorégraphiée par la célèbre chorégraphe luxembourgeoise Jill Crovisier. Liat Kedem a remporté le prix de la meilleure danse de l’Adelaide Fringe 2014 pour sa précédente création avec Jill Crovisier, intitulée Bekitzor.
Le Boléro de Ravel est la musique sur laquelle Liat interprète I(CE) (S)CREAM Boléro Femme. Kedem entre immédiatement en contact avec le public – elle part de la scène à gauche sur des patins à roulettes et s’arrête tous les quelques pas pour se tourner vers le public et lécher une glace. Son visage est très expressif et le plaisir qu’elle éprouve à lécher ces quelques bouchées est palpable. Mais soudain, elle commence à s’étouffer, jette dramatiquement la glace par terre et se dirige vers le centre de la scène, où un rectangle blanc contraste fortement avec le noir de la scène.
Liat Kedem commence dans cet espace en s’allongeant et en faisant des cercles avec ses jambes avant que la scène ne soit soudainement plongée dans l’obscurité et que, lorsqu’elle est rallumée, Kedem se retrouve dans une autre position, allongée sur le côté et regardant le public. Ce processus d’obscurité et de rallumage pour voir Kedem dans une position différente se répète plusieurs fois, à l’amusement croissant du public.
Au fur et à mesure que le Boléro de Ravel prend de l’ampleur, les mouvements de Liat Kedem deviennent plus imposants, mais aussi plus anguleux. Le fait que Liat Kedem interprète l’ensemble de la pièce sur des patins à roulettes, mais sans vraiment patiner, est tout à fait remarquable. Dans certains travaux sur pointes, elle se tient uniquement sur les pointes des patins, ce qui, nous l’imaginons, doit être très difficile à réaliser et à tenir.
Dans The Other Side, un trio de danseuses se produit à la fois en groupe et en solo. Contrairement à l’œuvre de Liat Kedem, qui se jouait essentiellement sur un petit espace rectangulaire de la grande scène, cette œuvre voit les trois danseuses utiliser pleinement l’ensemble de la scène. La pièce s’ouvre sur des femmes qui tournent en rond autour de la scène en faisant des mouvements similaires avec leurs bras, avant que l’une d’entre elles ne s’arrête. Elle semble effrayée. Ses mouvements sont plus irréguliers tout en restant fluides.
Lorsque les trois danseuses exécutent les mêmes mouvements sans être totalement synchronisées, nous sommes un peu déstabilisés et nous nous demandons si les mouvements sont censés être synchronisés ou s’il s’agit de la propre expression du mouvement de chaque danseuse.
The Other Side est plus intense que le premier, les danseuses tremblant parfois violemment et respirant bruyamment. Parfois, elles commencent à l’unisson, parfois c’est comme si l’une déclenchait l’autre. Cela montrait-il que vous n’étiez pas seul ? Ou cela s’apparentait-il au phénomène des personnes qui développent des tics semblables à ceux de la Tourette en observant d’autres personnes souffrant de tics sur les médias sociaux ?
La pièce peut sembler pesante d’après ce que nous disons, mais elle n’est pas dénuée d’humour. Une danseuse trouve que la musique change et quand elle passe à l’opéra, elle fait la grimace et semble vouloir l’éteindre. Sa façon de frapper l’air nous a fait penser à la frustration de Lady Macbeth de Shakespeare face à la « maudite tache« .
S’il n’y avait pas eu l’annonce au début du spectacle informant le public que le spectacle était bénéficiaire de la bourse aux artistes du Commissaire à la santé mentale, nous n’aurions peut-être pas vu le spectacle sous l’angle de la santé mentale. Bien que nous puissions voir I(CE) (S)CREAM Boléro Femme comme une danseuse devenant plus confiante tout au long de la pièce et, d’une certaine manière, « trouvant sa voix intérieure » comme le décrit le texte du spectacle, nous n’aurions pas nécessairement considéré The Other Side comme une exploration de la façon dont nous traitons le changement au cours de notre vie ». Nous y avons vu l’expression de certains problèmes de santé mentale, mais nous n’avons pas fait le lien avec la difficulté de gérer le changement.
I(CE) (S)CREAM Boléro Femme et The Other Side étaient tous deux des spectacles de danse contemporaine intéressants, très différents les uns des autres. Le spectacle durant moins d’une heure, c’est une bonne occasion pour les personnes qui ne sont pas sûres d’assister à un long spectacle de danse de se plonger dans l’étang de la danse.
4 CROISSANTS
Matilda Marseillaise était l’invitée de l’Adelaide Fringe.
INFOS CLÉS POUR I(CE) (S)CREAM BOLÉRO FEMME
QUOI : I(CE) (S)CREAM Boléro Femme & The Other Side
OÙ : Adelaide College of the Arts, Théâtre principal
QUAND : 19, 29 février, 1, 2 et 9 mars 2024
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COÛT : 28 $
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