La série Carême, avec Benjamin Voisin (Illusions Perdues) et Lyna Khoudri (Papicha), et réalisée par Martin Bourboulon, est le nouveau programme français de l’Apple TV+. Elle sera lancée dans le monde entier demain 30 avril 2025. Nous nous entretenons avec le réalisateur Martin Bourboulon, qui a également réalisé les deux films des Trois Mousquetaires, avant le lancement de la série.
Martin Bourboulon, vous avez réalisé des excellents films comme Les Trois Mousquetaires et maintenant cette merveilleuse série Carême qui est également d’époque. Qu’appréciez-vous dans les films et les séries d’époque?
Là, j’ai fait un dernier film qui est un film beaucoup plus contemporain, mais c’est vrai qu’après Les Trois Mousquetaires, il y avait une évidence, quelque chose de très naturel de continuer à travailler sur de l’époque. Ce que j’aime le plus, c’est d’essayer de trouver le petit pas de côté qui permet à la fois de raconter l’histoire dans l’époque, mais de trouver les petits éléments qui vont essayer de moderniser l’époque dans les costumes, dans la manière d’être, dans l’attitude, dans le monde. Un peu à la manière des Mousquetaires, on a essayé dans Carême d’amener une attitude un peu rock’n’roll, un peu cool, un peu plus moderne.
Oui, avec les boucles d’oreille, les cheveux…
Les boucles d’oreilles avec Benjamin, avec les coiffures aussi des personnages. Tout ça pour ça. Ça m’amuse beaucoup d’essayer de challenger un peu l’époque avec une vision plus moderne.
C’est bien. Qu’est-ce qui vous a attiré dans l’histoire d’Antonin Carême? Et quel est l’aspect de sa vie qui surprendra le plus le public selon vous?
Moi, ce qui m’a attiré dans l’histoire, c’est l’opportunité de faire une série avec un mélange, un cocktail sans mauvais jeu de mots, par rapport au sujet de thèmes qui fonctionnent bien ensemble et qui a priori n’étaient pas faits pour se sentir s’entremêler. Je trouve que le tagline et le côté très catchy de sex, food and politics, c’est so french et très universel et je trouve que c’était cool, c’est catchy. Ça m’a beaucoup attiré.
Je trouve que c’était une manière de faire honneur aussi à la place que prend la nourriture en France, qui est souvent dans l’histoire mis au service de la diplomatie. Et je trouvais que c’était un sujet très intéressant, avec évidemment un côté assez sexy pour les personnages Benjamin et Nina, Agathe et tous les personnages autour. Il y avait un bon ensemble pour amener une vision moderne de là-dessus. Donc ça m’a attiré, ouais, effectivement.
Et quel est l’aspect de sa vie qui surprendra le plus le public ?
Ce qui va surprendre le plus, c’est peut-être le parcours du début. C’est à dire que quelqu’un qui va démarrer. Un jeune homme issu plutôt d’un milieu défavorisé et qui, grâce à sa compétence, grâce à ce qu’il sait faire, va pouvoir comme ça intéresser les gens de pouvoir et va pouvoir mettre au service sa compétence au service de gens puissants, en l’occurrence les hommes politiques sous le règne de Napoléon. Je pense que c’est intéressant comme trajectoire.
C’est sûr. Et comment est-ce que la série concilie t’elle l’exactitude historique et la créativité de la narration?
Ça, c’est toujours une liberté dont on a le droit d’user quand on fait des shows ou quand on fait des films. Il y a une phrase qui est très intéressante, à laquelle je m’attache beaucoup, qui est de dire, « pas forcément réalistes, mais tout vraisemblables.» C’est à dire que oui, on croit à tout. Par contre, c’est notre vision qui prime. Par exemple, quand on voit le show les valets, on a décidé de ne pas leur mettre les costumes des valets qui étaient à l’époque. Mais ça pose de problème à personne. Personne va dire ah bah là, ils n’étaient pas habillés comme ça.
On n’a pas le devoir d’être exactement, à mon sens, comme était la réalité. Il faut que le show fonctionne, que ça soit vraisemblable et que l’histoire soit prenante. C’est comme Les Trois Mousquetaires. On a pris des libertés. Il n’y a pas d’anachronisme. On n’a pas le droit. Ça, c’est la ligne rouge. Moi, je n’ai pas envie de faire un show où ça part n’importe comment non plus. Il n’y a pas de parodie. Jamais.
Je crois que Carême s’agit de votre première série.
Oui.
Quelle opportunité ou quel défi le travail sur un format de série vous apporte-t-il?
C’est très intéressant. Aujourd’hui, c’est presque impossible d’éviter la série quand on veut faire ce métier, quand on est réalisateur. C’est un médium et un format avec lequel il faut apprendre à travailler et se confronter. Donc moi je l’ai fait. Voilà, je viens de faire un autre film plus contemporain, mais je trouvais que l’expérience de la série était très intéressante.
Je voulais juste que ça soit pour le bon projet et avec les bonnes plateformes. Et quand Apple TV+ se propose de faire une série très ambitieuse sur un sujet comme celui-ci; après ce que j’avais fait, ça me paraissait être la bonne opportunité pour franchir le pas, pour y aller.
Est-ce que cette série c’était votre idée à vous?
Non. C’est une série qui a été développée par Ian Kelly et Davide Serino. C’est vraiment important à noter que c’est eux qui ont développé ça: qu’ils écrivent, que Ian a écrit le bouquin là-dessus. Et moi, j’avais travaillé avec la productrice sur un autre film qui s’appelait Eiffel. Et du coup, je savais qu’elle développait ça et j’ai rejoint l’équipe créative en cours de route.
Comment pensez-vous que l’histoire de Carême trouvera un écho auprès du public d’aujourd’hui?
Et bien, on espère toujours, on ne sait jamais. Je pense que ça peut prendre un écho parce qu’il est jeune et il a une trajectoire qui est noble dans la mesure où elle est méritocratique. C’est aussi important de montrer que quand on est un jeune homme issu d’un milieu plus défavorisé, on peut accéder à l’excellence et que l’on doit croire à ça. On n’est pas juste condamné à rester toute sa vie dans sa trajectoire. Donc ça, je trouve ça intéressant.
Et puis je trouve que la nourriture, la place de l’art de vivre à la française, mais qui est quand même aussi très universel. On voit bien, avec toutes les différentes émissions de flux de télévision sur la nourriture, les concours, les top chef et je ne sais pas quoi. Il y a The Bear aussi qui est une série qui a beaucoup plu et je trouve que c’est intéressant. C’est un sujet qui est cool, qui est sexy je trouve.
Carême est une excellente série. Je l’ai adoré.
Bon ben tant mieux. Merci beaucoup!
Selon vous, pourquoi le public devrait il suivre la série Carême ?
Pourquoi? Un peu pour toutes ces raisons-là. On a évoqué beaucoup de choses. Je pense que déjà la proposition de Apple TV+ de faire un show généreux, très ambitieux visuellement, qui a du souffle, ça, je trouve que c’est quelque chose qui est déjà un très bon argument. Dans les costumes, la lumière, le spectacle… Et moi j’ai essayé de de rythmer.
Je tiens à préciser aussi qu’il y a d’autres réalisateurs dans la série. Moi j’ai fait les trois premiers et la production artistique, mais il y a deux autres réalisateurs, Laïla Marrakchi et Matias Boucard, qui ont fait un très, très bon boulot aussi sur les épisodes qui suivent. J’aime beaucoup l’épisode de concours aussi, le numéro 5.
Je trouve que c’est une série qui se déploie avec des thèmes très différents et qui cohabitent très bien ensemble. il y a des belles relations, des histoires d’amour. Il y a le traitement de la nourriture. On apprend aussi sur l’histoire de France et c’est intéressant. C’est toujours bien d’apprendre des choses de façon ludique.
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Nous remercions Martin Bourboulon pour cette interview.
INFOS CLÉS POUR CARÊME
QUOI : La série Carême, réalisé par Martin Bourboulon, Laïla Marrakchi et Matias Boucard
QUAND : Vous pouvez regarder les 2 premières épisodes de la série Carême à partir de demain le 30 avril avec une nouvelle épisode chaque semaine d’après jusqu’à la fin de la série en juin.
COMMENT : La série ne sera disponible que sur la plateforme de streaming Apple TV+. Trouvez-la par ce lien.
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